L’emtricitabine combiné au tenofovir disoproxil fumarate représente la norme
de soins de l’épine dorsale du traitement par l’inhibiteur nucléosidique de la
transcriptase inverse (NRTI). Cependant, l’action du tenofovir disoproxil fumarate est
associée à des effets toxiques au niveau rénal et osseux ; le nouveau
promédicament tenofovir alafenamide atteint, pour sa part, des concentrations
plasmatiques en tenofovir diminuées de 90%. Notre but était d’étudier plus avant
l’innocuité et l’efficacité d’une association fixe emtricitabine – tenofovir alafenamide
chez des patients précédemment sous emtricitabine – tenofovir disoproxil
fumarate.
Dans cet essai multicentrique de phase 3 contrôlé en double - aveugle, nous
avons recruté des patients virologiquement supprimés (concentration en ARN du VIH
< 50 copies par mL), âgés de 18 ans et plus, recevant des régimes de
traitement emtricitabine - tenofovir disoproxil fumarate combinés à dose fixe dans
78 sites en Amérique du Nord et Europe. Les patients ont été répartis de
manière aléatoire (1:1) pour passer à un traitement à dose fixe emtricitabine
200 mg - tenofovir 10 mg ou 25 mg - ou de
continuer le traitement emtricitabine 200 mg - tenofovir disoproxil fumarate
200 mg ou 300 mg, en conservant le même troisième agent pendant 96 semaines. La randomisation
a été effectuée à l’aide d’une séquence d’allocation de traitement générée par
ordinateur et stratifiée par le troisième agent (inhibiteur des protéases
réhaussé versus autre agent). Ni les
investigateurs, ni les patients, ni le personnel de l’étude distribuant les
traitements, relevant les résultats et collectant les données n’avaient accès
au tableau de randomisation. Le résultat principal était la proportion de
patients présentant une concentration en ARN du VIH-1 inférieure à 50 copies
par mL à la semaine 48 comme défini par un algorithme d’instantané de la Food
and Drug administration des États-Unis, avec marge de non - infériorité préspécifiée
de 10%. Le critère principal d’efficacité était analysé per-protocole, alors
que l’analyse d’innocuité a inclus tous les patients assignés aux traitements
de manière aléatoire ayant reçu au moins une dose du médicament à l’étude. (…).
Nous avons recruté les patients entre entre le 6 mai 2011 et le 11
septembre 2014 ; 780 ont été dépistés et 668 ont été répartis pour revoir
tenofovir alafenamide (n=333) ou
tenofovir disoproxil fumarate (n=330). Jusqu’à la semaine 48 le succès virologique
(concentration en ARN de VIH-1 < 50 copies par mL) était maintenu chez 314
(94%) des patients du groupe tenofovir alafenamide en comparaison des 307 (93%)
des patients du groupe tenofovir disoproxil fumarate (différence 1.3%,
Intervalle de Confiance -IC- 95% de -2.5 à 5.1), montrant la non-infériorité du
tenofovir alafenamide en comparaison du tenofovir disproxil fumarate. Sept
patients du groupe tenofovir alafenamide (2%) et trois (1%) du groupe tenofovir
disoproxil fumarate ont quitté l’essai du fait d’évènements indésirables. Aucun
cas de tubulopathie rénale n’a été noté dans l’un ou l’autre groupe de patients.
Chez les patients passant d’un traitement emtricitabine - tenofovir disoproxil
fumarate à un traitement emtricitabine - tenofovir alafenamide, les taux élevés
de suppression virale étaient maintenus. Avec ses avantages en matière d’innocuité,
une dose fixe d’emtricitabine – tenofovir alafenamide a le potentiel de devenir
une épine dorsale NRTI importante. Joel E Gallant, MD, et al, dans The Lancet HIV,
publication en ligne en avant-première, 14 mars 2016
Financement : Gilead Sciences
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