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jeudi 28 avril 2016

#thelancetdiabetesandendocrinology #diabète #réfugiés #défavorisationsocialeetmatérielle Effets à long terme d’un voisinage défavorisé sur le risque de diabète : données quasi expérimentales de suivi d’une politique de dispersion des réfugiés en Suède

Un premier groupe de réfugiés se dirige vers la gare pour quitter l'Italie vers la Suède dans le cadre du Programme de l'Union européenne pour la répartition des réfugiés.
Source iconographique: http://www.unhcr.fr/5618ac6bc.html
Bien que des études aient montré une association entre qualité du voisinage et fréquence observée de maladies chroniques, de telles associations sont potentiellement sujettes à confusion du fait de la sélection des sujets provenant de l’environnement du voisinage. Nous avons cherché à identifier les effets de causalité d’un voisinage défavorisé sur le risque de diabète de type 2, en comparant des réfugiés en Suède, soumis à dispersion active par des mesures gouvernementales vers des zones à population peu défavorisées, modérément défavorisées, ou très défavorisées.

Dans cette étude quasi-expérimentale, nous avons analysé les données du Registre National des Réfugiés arrivés en Suède, âgés de 25 à 50 ans, à un moment où la politique en matière d’asile prévoyait la dispersion aléatoire dans des zones d’habitation présentant différents niveaux de pauvreté et de chômage, de scolarisation, et de recours à l’aide sociale d’état. Les sujets composant notre échantillon étaient assignés à un voisinage très défavorisé (≥1 Écart - Type [ET] au-dessus  de la moyenne), moyennement défavorisé (situé à moins d’1 ET de la moyenne), ou peu défavorisé (≥1 ET au dessous de la moyenne). Le critère principal d’évaluation était le diagnostic nouveau de diabète de type 2 entre le 1er janvier 2002 et le 31 décembre 2010. Nous avons utilisé une analyse de régression logistique multivariée et une régression linéaire pour évaluer les effets du niveau de défavorisation sociale et matérielle du voisinage sur le risque de diabète, tenant compte des biais (…), évaluant en outre les effets d’une exposition cumulée à différentes conditions de voisinage.

Nous avons inclus les données de 61 386 réfugiés, arrivés en Suède dans les années 1987 – 1991 et pour lesquels avait été désignée l’une des 4 833 zones prédéfinies pour leur installation. L’assignation à une zone donnée d’installation donnée (zone très défavorisée versus zone peu défavorisée)  était associée à un risque accru de diabète (odds ratio [OR] 1.22, Intervalle de Confiance [IC] 95% 1.07-1.38 ; p=0.001). Dans les analyses incluant les effets liés à la nature de la municipalité, la part du risque augmenté de diabète en était estimé à 0.85% (IC 95% de -0.030 à 1.728 ; p=0.058). Les effets du voisinage ont crû au cours des années, de telle façon qu’une exposition supplémentaire de 5 années à un voisinage très défavorisé versus peu défavorisé était associé à une augmentation de 9% du risque de diabète.

Cette étude fait usage d’une démarche expérimentale pré - existante entreprise par le gouvernement montrant que la défavorisation sociale et matérielle augmente le risque de diabète chez les réfugiés en Suède. Ce résultat revêt une importance particulière dans le contexte de crise concernant la situation actuelle des réfugiés en Europe. Dr Justin S White, PhD, et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 27 avril 2016

Financement : US National Heart, Lung, and Blood Institute, US National Center for Advancing Translational Sciences, US National Institute on Minority Health and Health Disparities, Swedish Research Council.


Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ 

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