Bien que des études aient montré une association entre qualité du voisinage
et fréquence observée de maladies chroniques, de telles associations sont
potentiellement sujettes à confusion du fait de la sélection des sujets
provenant de l’environnement du voisinage. Nous avons cherché à identifier les
effets de causalité d’un voisinage défavorisé sur le risque de diabète de type
2, en comparant des réfugiés en Suède, soumis à dispersion active par des
mesures gouvernementales vers des zones à population peu défavorisées,
modérément défavorisées, ou très défavorisées.
Dans cette étude quasi-expérimentale, nous avons analysé les données du
Registre National des Réfugiés arrivés en Suède, âgés de 25 à 50 ans, à
un moment où la politique en matière d’asile prévoyait la dispersion aléatoire
dans des zones d’habitation présentant différents niveaux de pauvreté et de
chômage, de scolarisation, et de recours à l’aide sociale d’état. Les sujets
composant notre échantillon étaient assignés à un voisinage très défavorisé (≥1
Écart - Type [ET] au-dessus de la
moyenne), moyennement défavorisé (situé à moins d’1 ET de la moyenne), ou peu
défavorisé (≥1 ET au dessous de la moyenne). Le critère principal d’évaluation
était le diagnostic nouveau de diabète de type 2 entre le 1er
janvier 2002 et le 31 décembre 2010. Nous avons utilisé une analyse de
régression logistique multivariée et une régression linéaire pour évaluer les
effets du niveau de défavorisation sociale et matérielle du voisinage sur le
risque de diabète, tenant compte des biais (…), évaluant en outre les effets d’une
exposition cumulée à différentes conditions de voisinage.
Nous avons inclus les données de 61 386 réfugiés, arrivés en Suède
dans les années 1987 – 1991 et pour lesquels avait été désignée l’une des 4 833
zones prédéfinies pour leur installation. L’assignation à une zone donnée d’installation
donnée (zone très défavorisée versus
zone peu défavorisée) était associée à
un risque accru de diabète (odds ratio [OR] 1.22, Intervalle de Confiance [IC]
95% 1.07-1.38 ; p=0.001). Dans
les analyses incluant les effets liés à la nature de la municipalité, la part
du risque augmenté de diabète en était estimé à 0.85% (IC 95% de -0.030 à 1.728 ;
p=0.058). Les effets du voisinage
ont crû au cours des années, de telle façon qu’une exposition supplémentaire de
5 années à un voisinage très défavorisé versus
peu défavorisé était associé à une augmentation de 9% du risque de diabète.
Cette étude fait usage d’une démarche expérimentale pré - existante entreprise
par le gouvernement montrant que la défavorisation sociale et matérielle
augmente le risque de diabète chez les réfugiés en Suède. Ce résultat revêt une
importance particulière dans le contexte de crise concernant la situation
actuelle des réfugiés en Europe. Dr Justin S White, PhD, et al, dans The Lancet
Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 27 avril
2016
Financement : US National
Heart, Lung, and Blood Institute, US National Center for Advancing
Translational Sciences, US National Institute on Minority Health and Health
Disparities, Swedish Research Council.
Source: The
Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ
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