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mardi 10 mai 2016

#thelancet #santé #jeunes #chargemondialedemorbidité Fardeau global de maladies, blessures, et facteurs de risque relatifs à la santé chez les jeunes au cours des années 1990-2013 : analyse systématique de l’Étude Charge Mondiale de Morbidité 2013

En plein été, comme ici à Moscou, la Journée de la marine russe est prétexte à toutes sortes de libations. Mais en Russie, c'est tous les jours qu'on boit sec. (...).
Source iconographique et légendaire: http://www.parismatch.com/Actu/International/L-alcool-l-opium-du-peuple-russe-156317
La santé des jeunes constitue désormais une question à traiter d’urgence dans le cadre du développement global. L’évolution délétère de la santé chez les jeunes peut potentiellement ruiner la santé future de la population toute entière de même que le développement économique global, à moins que des stratégies efficaces soient mises en place à temps. Nous rendons compte du fardeau de la santé chez les jeunes âgés de 10 ans à 24 ans à partir de 1990 à 2013, à l’aide des données de mortalité, infirmité, blessure et facteurs de risque pour la santé.

L’Étude Charge Globale de Morbidité 2013 (GBD 2013) a inclus les évaluations annuelles effectuées dans 188 pays de 1990 à 2013, couvrant 306 maladies et blessures, 1 233 séquelles, et 79 facteurs de risque. Nous avons utilisé l’approche de risque comparative pour évaluer quelle était la part du fardeau des maladies rapportée pour une année donnée, pouvait être imputable à une exposition passée à des risques. Nous avons estimé la charge imputable en comparant les effets observés sur la santé avec ceux qui auraient été observés si une alternative ou un niveau contrefactuel d’exposition était survenu dans le passé. Nous avons appliqué la même méthode sur les années passées, afin de permettre des comparaisons incluant les années 1990 à 2013. Nous avons effectué une tabulation croisée des quantiles des années de vie corrigées du facteur invalidité (AVCI) par les quintiles de croissance annuelle en AVCI de 1990 à 2013 pour montrer les niveaux d’augmentation d’AVCI par classe de charge de morbidité. Nous avons utilisé les tabelles GBD 2013 pour identifier les 306 maladies et blessures en quatre niveaux de classification. Le niveau un distingue trois grandes catégories : classe 1 : troubles contagieux, maternels, des nouveaux nés et les troubles nutritionnels ; classe 2 : maladies non-contagieuses ; et classe 3 : blessures. Le niveau deux comprend 21 catégories s’excluant mutuellement et collectivement exhaustives, le niveau trois comprend 163 catégories, et le niveau 4 en comprend 254 catégories.

Les causes principales de mort en 2013, chez les jeunes de 10 ans à 14 ans étaient VIH/SIDA, accidents de la route et noyades (25.2%), alors que les blessures dues aux transports étaient la cause principale de mort chez les 15-19 ans (14.2%) et les 20-24 ans (15.6%).
Les troubles maternels constituaient la cause la plus fréquente de décès chez les jeunes femmes âgées de 20 ans à 24 ans (17.1%), et la quatrième cause de décès chez les filles âgées de 15-19 ans (11.5%) en 2013. Les rapports sexuels non protégés constituaient un facteur de risque d’AVCI passant du 13ème au 2ème rang - entre 1990 et 2013 - chez les jeunes de 15-19 ans des deux sexes.
L’abus d’alcool constituait le facteur de risque d’AVCI le plus élevé (7.0% pour les deux sexes pris ensemble, 10.5% pour les hommes, et 2.7% pour les femmes). Les contributions respectives des facteurs de risque étaient variables à la fois entre les pays et entre populations d'un même pays. Par exemple, c’est au Qatar que la consommation de drogues était la plus élevée chez les 20-24 ans, et comptait pour 4.9% des AVCI, suivi par les Emirats Arabes Unis (4.8%) ; alors que c’est en Russie que la consommation d’alcool était la plus élevée (comptant pour 21.4% des AVCI) suivi par la Belarus (21.0%). (…). La consommation d’alcool et de drogue a crû de plus d’1% par an, entre 1990 et 2013, et a compté pour plus de 3.1% des AVCI, globalement dans le monde.

Nos résultats montrent qu’il faut redoubler d’efforts pour améliorer la santé et réduire la charge de morbidité et de risques de maladies survenant plus tard dans la vie chez les jeunes. De plus, du fait des grandes variations observées entre pays pour ce qui est des risques et du fardeau, une approche globale d’amélioration de la santé au cours de cette période de la vie échouera, à moins que soient prises en compte les particularités propres à chaque pays. Finalement, nos résultats appellent à la mise en place d’une stratégie permettant de surmonter les barrières financières et techniques s’opposant à la prise de conscience des jeunes des facteurs de risques pour leur santé, et à la mise en place de systèmes d’information sanitaire efficaces. Prof Ali H Mokdad, PhD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 9 mai 2016

Financement : Bill & Melinda Gates Foundation.

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

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