Les patients atteints de carcinome à cellules squameuses de la tête et du cou
n’ont que peu d’options de traitement. Notre but était d’évaluer la sécurité,
la tolérance, et l’activité antitumorale du pembrolizumab, un anticorps
humanisé contre le récepteur de la protéine1 de mort cellulaire programmée
(PD-1), chez des patients atteints de carcinome à cellules squameuses
PD-L1-positif récidivant ou métastatique de la tête et du cou.
Cette étude était une étude multicentrique ouverte de phase 1b effectuée
chez des patients atteints de carcinome à cellules squameuses récidivant ou métastatique
de la tête et du cou. Les patients étaient éligibles pour être recrutés s’ils
étaient âgés de 18 ans ou plus, s’étaient vus confirmer un diagnostic de
carcinome à cellules squameuses récidivant ou métastatique de la tête et du
cou, et avaient un niveau d’expression de PD-L1 (c’est-à-dire, au moins 1% de
cellules tumorales ou du stroma PD-L1-positives identifiées par
immunohistochimie). Les patients ont reçu pembrolizumab 10 mg/kg par voie
intraveineuse toutes les deux semaines. Les critères d’évaluation principaux
étaient la sécurité dans la population per protocole et la proportion de
patients présentant une réponse globale au traitement, évaluée de manière
centralisée à l’aide des Critères de Réponse Tumorale dans les Tumeurs Solides
(RECIST, version 1.1). La réponse globale était analysé dans l’ensemble d’analyse
intégral, défini par l’ensemble des patients qui avaient reçu au moins une dose
de pembrolizumab, qui présentaient une pathologie mesurable à la ligne de base,
et un examen scanner post-ligne de base ou des patients sans examen scanner
post-ligne de base qui avaient interrompu leur traitement du fait de la
progression de la maladie ou d’un évènement indésirable lié au traitement.
Sur les 104 patients dépistés entre le 7 juin 2013 et le 3 octobre 2013, 81
(78%) étaient PD-L1 positifs. De ceux-là, 60 patients atteints de carcinome des
cellules squameuses de la tête et du cou PD-L1 positif ont été recrutés et
traités : 23 (38%) étaient HPV-positifs et 37 (62%) étaient HPV-négatifs.
Le pembrolizumab était bien toléré, avec 10 (17%) patients sur 60 présentant
des évènements indésirables de grade 3-4 liés au médicament, les plus
fréquemment rencontrés étant augmentation en alanine aminotransférase et en
aspartate aminotransférase, et hyponatrémie, chacun survenant chez deux patients sur
60 ; un patient a développé une éruption cutanée de grade 3. Aucun décès dû au médicament à l'étude n'a été comptabilisé. La proportion de patients présentant une
réponse globale évaluée par lecture centralisée de l’imagerie était de 18% (huit
patients sur 45 ; Intervalle de Confiance -IC- 95% 8-32) chez les
patients pris dans leur ensemble; elle était de 25% (quatre patients sur 16 ; 7-52) chez les patients
HPV-positifs et de 14% (quatre patients sur 29 ; 4-32) chez les patients
HPV-négatifs.
Le pembrolizumab était bien toléré en général, et a démontré une activité
antitumorale signicative dans le carcinome des cellules squameuses récidivant
ou métastatique de la tête et du cou, soutenant ce faisant la poursuite
d’études complémentaires, s’agissant du pembrolizumab comme traitement
anti-cancer des cancers avancés de la tête et du cou. Dr Tanguy Y Sewert, MD,
et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 27 mai
2016
Financement : Merck & Co.
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