Immunophénotypage des différents lymphomes à petites cellules Source iconographique et légendaire: http://www.revmed.ch/rms/2011/RMS-306/Lymphome-du-manteau-prise-en-charge-2011 |
Le Lymphome du Manteau se caractérise par un mauvais pronostic à long
terme. Le but du Réseau Européen du Lymphome
du Manteau était de savoir si l’introduction de cytarabine à haute dose à l’immunochimiothérapie
avant transplantation autologue de cellules souches améliorait le pronostic
chez ces patients.
Cet essai randomisé, ouvert, de phase 3 et à groupes parallèles, était
effectué dans 128 départements hospitaliers d’hémato-oncologie ou en cabinet
privé en Allemagne, France, Belgique et Pologne. Des patients âgés de 65 ans au
plus, atteints d’un lymphome du manteau de stade II-IV étaient randomisés
centralement (1:1) par la méthodologie de sélection aléatoire par blocs, pour
recevoir six séries de traitement R-CHOP (rituximab + cyclophosphamide,
doxorubicine, vincristine, et prednisone) suivi par de la radiothérapie
myéloablative et TACS (groupe de contrôle), ou six séries de R-CHOP ou R-DHAP
(rituximab + dexamethazone, cytarabine à haute dose, et cisplatine) suivi par un
régime de conditionnement à haute dose de cytarabine + TACS (groupe
cytarabine). Les patients étaient stratifiés par groupe d’étude et index
pronostique international. Le résultat principal de l’étude était le temps
écoulé jusqu’à échec du traitement à partir de la randomisation et notification
d’une période de stabilisation de la maladie après au moins quatre cycles d’induction,
progression, ou décès pour quelque cause que ce soit. Des patients atteints de
lymphome du manteau de stade II-IV étaient inclus dans l’analyse primaire si le
traitement avait été initié comme indiqué par la randomisation. Pour ce qui est
des analyses de sécurité d’essai, les patients ont été évalués en fonction de
la nature du traitement qu’ils avaient commencé. (…).
Sur 497 patients (âge médian 55 ans [Intervalle Interquartile [IQR] 49-60)
randomisés sur une période s’étendant du 20 juillet 2004 au 18 mars 2010, 234
patients sur 249 du groupe de contrôle et 232 patients sur 248 du groupe
cytarabine ont été inclus dans l’analyse principale. Après un suivi d’une durée
médiane de 6.1 ans (Intervalle de Confiance [IC] 95% 5.4 – 6.4), le temps
écoulé jusqu’à échec du traitement était significativement plus long dans le
groupe cytarabine (médiane : 9.1 ans [6.3-non atteint], taux sur cinq ans
65% [IC 95% 57-71]) que dans le groupe de contrôle (3.9 ans [3.2-4.4], 40% [33-46] ;
hazard ratio 0.56 ; p=0.038).
Au cours de l’immunohistochimiothérapie d’induction, les patients recevant la
cytarabine à haute dose présentaient des toxicités hématologiques de grade 3 ou
4 augmentées (hémoglobine 71 [29%] sur 241 patients cytarabine versus 19 [8%]
sur 227 patients contrôle ; plaquettes 176 [73%] sur 240 versus 21 [9%]
sur 225), neuropénies fébriles de grade 3 ou 4 (39 [17%] sur 230 versus 19 [8%]
sur 224), et toxicité rénale de grade 1 ou 2 (créatinine 102 [43%] sur 236
versus 22 [10%] sur 224). Le nombre de décès liés à la TACS était similaire
dans les deux groupes (huit [3.4%]).
L’immunochimiothérapie à dose élevée de cytarabine suivie d’une TACS
devrait être considéré comme le traitement de référence chez des patients atteints
de lymphome du manteau âgés de 65 ans au plus. Prof Olivier Hermine, MD, et al,
dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 13 juin 2016
Financement : Commission Européenne, Fondation
de Recherche sur le Lymphome, et Roche
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