VIH-1 Source iconographique: http://theses.ulaval.ca/archimede/fichiers/25026/ch01.html |
Chez les humains infectés très jeunes par le VIH-1 ayant à suivre une
thérapie antirétrovirale (TAV) pour le restant de leurs jours, un traitement à
cycle court avec des médicaments à longue durée d’action offre le potentiel de vivre
pleinement des week-ends sans médicament, une moindre toxicité médicamenteuse,
ainsi qu’une meilleure qualité de vie. Notre but était de comparer traitement à
cycle court (5 jours avec prise de médicament, 2 jours sans prise de
médicament) versus traitement en continu
(TAV en continu).
Dans cet essai ouvert de non-infériorité (BREATHER), des patients éligibles
âgés de 8-24 ans, étaient stabilisés sous efavirenz en traitement de première
ligne avec deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse, et présentaient
une charge virale en ARN du VIH-1 de moins de 50 copies par mL depuis au moins
12 mois. Les patients étaient répartis de manière aléatoire (1:1) pour rester
sous traitement continu ou pour changer en adoptant un traitement à cycle court
selon une séquence de randomisation générée par ordinateur, par blocs permutés
de différentes tailles, et stratifiés par âge et par site (site africain versus
site non-africain) ; la liste était préparée par le statisticien de l’essai
et la randomisation était effectuée par internet effectuée par un clinicien du
site ou l’une des trois unités de coordination de l’essai. Le résultat
principal de l’étude était la proportion de participants avec charge virale
confirmée de 50 copies par mL ou plus à tout temps t de l’étude sur 48
semaines, estimée par la méthode de Kaplan-Meier. L’essai était mis au point
pour pouvoir exclure une marge de non-infériorité de 12%. Les analyses ont été
effectuées sur population en intention de traiter.
Entre le 1er avril 2011, et le 28 juin 2013, 199 participants
provenant de 11 pays situés dans le monde entier étaient répartis de manière
aléatoire, 99 pour suivre un traitement à cycle court et 100 pour suivre un
traitement en continu, ils étaient suivi jusqu’à la 48ème semaine de
traitement du dernier patient. 105 (53%) patients étaient des hommes, de 14 ans
d’âge médian (Intervalle Interquartile [IQR] 12-18), et un compte de cellules
CD4+ (cellules T) médian de 735 cellules par μL (IQR 576-968). Six (6%) patients
appartenant au groupe traitement à cycle court versus sept (7%) patients
appartenant au groupe de traitement continu avaient une charge virale confirmée
de 50 copies ou plus par mL (différence -1.2%, Intervalle de Confiance [IC] de
-7.3 à 4.9, non-infériorité démontrée). 13 évènements indésirables de grade 3
ou de grade 4 sont survenus au cours du cycle de traitement court et 14 au
cours du cycle de traitement en continu (p=0.89). Deux évènements indésirables
liés à la TAV (une gynécomastie et un avortement spontané) sont survenus dans le groupe thérapie à cycle
court en comparaison des 14 évènements indésirables (p=0.02) survenus dans le
groupe thérapie en continu (cinq lipodystrophies, deux gynécomasties, un cas d’idées
suicidaires, une nausée, un mal de tête avec syncope, un avortement spontané,
une neutropénie, et deux niveaux élevés en transaminases).
La non-infériorité du maintien de suppression virologique chez les enfants,
adolescents et jeunes adultes était montrée dans la thérapie à cycle court
versus thérapie en continu à 48 semaines, avec une résistance aux traitements
semblable et un meilleur profil de sécurité. La thérapie en cycle court
représente donc une option viable chez les patients jeunes infectés par le VIH et stabilisés par TAV à base d’efavirenz.
Financement : UK
National Institute for Health Research Health Technology Assessment; UK Medical
Research Council; European Commission; Fondation PENTA; INSERM SC10-US19,
France.
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