Rétinopathie pigmentaire. Source iconographique: http://www.snof.org/encyclopedie/r%C3%A9tinopathie-pigmentaire |
L’efficacité et la sécurité d’une injection sous-rétinienne d’un virus
recombinant adéno-associé (VAA) contenant le gène RPE65 (AAV2-Hrpe65v2) chez des sujets atteints de dystrophie
rétinienne héréditaire ont été montrées dans une étude d'augmentation de doses de phase 1. Ce résultat, lié à la nature bilatérale de la maladie,
et son utilisation prévue pour son traitement, nous a conduits à déterminer la
sécurité de l’administration de AAV2-hRPE65v2 dans l’œil contralatéral chez des
patients recrutés dans cette étude de phase 1.
Dans cette étude de phase 1, une dose de AAV2-Hrpe65v2 (1.5 x 1011
copies de génome d’un vecteur rétroviral) dans un volume total de 300 μL a été
injecté par voie sous-rétinienne dans les yeux contralatéraux -n’ayant pas subi
d’injections précédentes- de 11 enfants et adultes (âgés de 11-46 ans au moment
de la seconde administration) atteints de dystrophie rétinienne héréditaire
causée par des mutations RPE65,
1.71-4.58 années après l’injection sous rétinienne initiale. Nous avons étudié
la sécurité, la réponse immune, les fonctions rétiniennes et visuelles, la
vision fonctionnelle, et l’activation du cortex visuel sur une période de 3 ans à partir de la ligne de base ; les sujets sont toujours en observation. (…).
Aucun événement indésirable grave relié
au VAA n’a été rapporté, et les événements indésirables liés à la procédure
étaient d’intensité modérée pour la plupart (formation de dellen chez trois
patients et cataracte chez deux patients). Un patient a développé une
endophtalmie bactérienne et a été exclu des analyses, de ce fait. Nous avons
noté des améliorations en termes d’efficacité chez la plupart des patients sans
manifestation significative d’immunogénécité. En comparaison avec la ligne de
base, l’analyse mutualisée de données de 10 participants a montré des
améliorations en termes de mobilité moyenne et de sensibilité du champ visuel
total à la lumière dans l’œil injecté au jour 30 qui a persisté sur une période de 3 ans à partir de la ligne de base (mobilité : p=0.0003,
sensibilité du champ visuel total à la lumière blanche : p<0.0001); toutefois, aucun
changement n’a été noté dans les yeux précédemment injectés sur la même période
de temps (mobilité : p=0.7398, sensibilité du champ visuel total à la
lumière blanche : p=0.6709). Des changements en acuité visuelle sur une
période de 3 ans à partir de la ligne de base n’étaient pas significatifs dans
l’analyse mutualisée effectuée sur les « deuxièmes yeux » ou les
yeux précédemment injectés (p>0.49 pour toutes les comparaisons par rapport
à la ligne de base).
À notre connaissance, AAV2-hRPE65v2 représente la première thérapie génique
effectuée avec succès administré dans l’œil contralatéral. Ces résultats
apportent un éclairage sur l’utilisation de la mesure de plusieurs paramètres
permettant de définir quelles sont ceux sur lesquels la thérapie génique exerce
les effets bénéfiques les plus manifestes. Prof Jean Bennett, MD, et al, dans
The Lancet, publication en ligne en avant-première, 30 juin 2016
Financement : Center for
Cellular and Molecular Therapeutics at The Children's Hospital of Philadelphia,
Spark Therapeutics, US National Institutes of Health, Foundation Fighting
Blindness, Institute for Translational Medicine and Therapeutics, Research to
Prevent Blindness, Center for Advanced Retinal and Ocular Therapeutics, Mackall
Foundation Trust, F M Kirby Foundation, and The Research Foundation—Flanders.
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