Les infections causées par certains virus, bactéries, et parasites
représentent des facteurs de risques élevés de certains cancers. Comme les
nouvelles statistiques concernant le cancer, ainsi que les données
épidémiologiques se sont accumulées au cours des 5 dernières années, notre but
était d’évaluer le lien de causal des principaux agents cancérigènes dans
différentes types de cancer pour l’année 2012.
Nous avons pris en considération dix agents infectieux classés comme
cancérigènes chez les humains par l’Agence Internationale de Recherche contre
le Cancer. Nous avons calculé le nombre de nouveaux cas de cancer en 2012 imputables
à des infections par pays, en combinant les estimations d’incidence de cancer
(à partir des données GLOBOCAN 2012) avec les estimations de la fraction
imputable à des agents infectieux (AI). Les estimations AI ont été calculées à
partir de la prévalence des infections dans les cas de cancers et du risque
relatif d’infection (pour certains sites). Les estimations de prévalence des
infections, du risque relatif, et des Intervalles de Confiance [IC] à 95% pour
les AI ont été obtenues à partir des examens systématiques et de la
mutualisation des données recueillies.
Sur 14 millions de nouveaux cas de cancer en 2012, 2.2 millions (15.4%)
étaient imputables à des infections carcinogéniques. Les agents infectieux les
plus importants étaient Helicobacter
pylori (770 000 cas), le papillomavirus humain (640 000), le
virus de l’hépatite B (420 000), le virus de l’hépatite C (170 000),
et le virus d’Epstein-Barr (120 000). Le sarcome de Kaposi a représenté le
deuxième plus lourd contributeur au fardeau du cancer en Afrique
sub-saharienne. Les AI responsables d’infections ont varié selon les pays et le
stade de développement économique - à partir de moins de 5% aux USA, Canada, Australie,
Nouvelle Zélande, et certains pays d’Europe de l’Ouest et du Nord ; jusqu’à
plus de 50% dans certains pays d’Afrique sub-saharienne.
Un potentiel important existe en matière de réduction du fardeau du cancer
causé par des infections. Le développement socioéconomique est associé à une
diminution des cancers associés aux infections ; cependant, dans un but d’immédiate
réduction de l’incidence de ces cancers, la généralisation de l’accessibilité aux
programmes de vaccination, de dépistage et de traitement devrait être une
priorité. Dr Martyn Plummer, PhD, et al, dans The Lancet Global Health,
publication en ligne en avant-première, 25 juillet 2016
Financement : Fondation de France
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