Cancer papillaire de la thyroïde Source iconographique et légendaire: https://www.thyroidcancercanada.org/types-of-thyroid-cancer.php?lang=fr |
Environ la moitié des patients atteints de cancer papillaire de la thyroïde
présentent des tumeurs porteuses de la mutation activatrice BRAFV600E. Le vemurafenib, un
inhibiteur de l’enzyme produite par l’oncogène BRAF, qui a déjà reçu une
autorisation de mise sur le marché pour le traitement du mélanome BRAF-positif, a montré un bénéfice clinique chez trois
patients atteints de cancer papillaire de la thyroïde BRAFV600E-positif, dans une étude de phase 1. Notre but était
donc d’établir l’activité du vemurafenib chez des patients atteints de cancer
papillaire de la thyroïde BRAFV600E-positif.
Nous avons effectué une étude ouverte de phase 2 non randomisée, dans dix
centres hospitalo-universitaires ou hôpitaux situés dans le monde entier chez
des patients âgés de 18 ans ou plus qui présentaient un cancer papillaire de la
thyroïde histologiquement confirmé, récidivant ou métastatique, réfractaire à
l’iode radioactif et positif pour la mutation BRAFV600E.
Les participants se distribuaient comme suit: soit ils n’avaient
jamais reçu d’inhibiteur multikinase ciblant VEGFR (cohorte 1), soit ils avaient été
précédemment traités avec un inhibiteur multikinase ciblant VEGRF (cohorte 2). Les patients recevaient le
vemurafenib à raison de 960 mg par voie orale deux fois par jour. Le critère
principal d’évaluation de était la meilleure réponse globale mesurée dans la cohorte 1 par l’investigateur (confirmée par deux mesures espacées d’au moins 4
semaines). Les analyses étaient planifiées de manière à ce qu’elles soient
réalisées au terme d’une période médiane de suivi d’au minimum 15 mois (date
limite de remise des données pour analyse : 18 avril 2014) et étaient
effectuées respectivement dans les populations de mesure d’innocuité, en
intention de traiter et per protocole (…).
Entre le 23 juin 2011 et le 15 janvier 2013, 51 patients ont été recrutés
dans l’étude, 26 dans la cohorte 1 et 25 dans la cohorte 2. La durée médiane de
suivi était de 18.8 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 14.2-26.0) dans la cohorte 1 et de 12.0 mois (6.7-20.3) dans la cohorte 2 . Des réponses partielles ont été
enregistrées chez 10 patients sur 26 dans la cohorte 1 (meilleure réponse
globale 38.5%, Intervalle de Confiance [IC] 20.2-59.4). Les évènements
indésirables de grade 3 ou de grade 4 étaient carcinome basocellulaire de la
peau (sept [27%] patients dans la cohorte 1, cinq [20%] patients dans la cohorte 2), lymphopénie (deux [8%] patients dans chaque cohorte), et ɣ-glutamyltransférase
augmentée (un [4%] patient dans la cohorte 1, trois [12%] patients dans la cohorte 2). Deux sujets de la cohorte 2 sont décédés du fait d’évènements
indésirables, l’un d’une dyspnée et un d’une défaillance de plusieurs organes,
mais aucun d’entre eux n’était dû aux traitements. Des évènements indésirables
graves ont été rapportés chez 16 (62%) des 26 patients de la cohorte 1 et chez 17 (68%) des 25
patients de la cohorte 2.
Le vemurafenib a montré une activité antitumorale chez des patients
atteints de cancer papillaire de la thyroïde BRAFV600E-positif
réfractaire à l’iode radioactif et qui n’avaient pas été avec un inhibiteur
multikinase auparavant. Vu comme tel, cet agent représente une nouvelle option
potentielle de traitement chez ces patients. Dr Marcia S Brose MD, et al, dans
The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 22 juillet 2016.
Financement : F Hoffmann-La Roche
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