Schéma d'une coupe d'ovaire [...] Source: http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/102/Chapitre_32.html |
Le risque d’une rechute ou d’une progression reste élevé dans le traitement
de la plupart des patients atteints de cancer épithélial ovarien, et le
développement d’un marqueur moléculaire de pronostic pourrait être un outil
valable de stratification des patients par type de risque. Notre but était de
développer une méthode utilisant les microARNs (miARN) comme outils de
classification par niveau de prédiction du risque de progression ou de récidive
des patients atteints de cancer épithélial ovarien.
Nous avons analysé les profils d’expression des miARN chez trois cohortes
d’échantillons collectés au diagnostic. Nous avons utilisé 179 échantillons
provenant de l’Essai Italien Multicentrique du Cancer Ovarien (cohorte OC 179)
pour développer le modèle et 263 échantillons provenant de deux centres de
traitement du cancer (cohorte OC 263) et 452 échantillons de la collection de l’Atlas
Génomique du cancer épithélial de l’ovaire (cohorte OC 452) pour valider le
modèle. Le critère d’évaluation clinique principal était la survie sans
progression de la maladie, et nous avons adapté une méthode prédictive
préexistante au profil d’expression de miARN de OC179 pour identifier les
miARNs qui prédisent le risque de progression. Nous avons évalué le role
pronostic indépendant du modèle à l’aide d’une analyse multi-variables à l’aide
d’un modèle de régression de Cox.
Nous avons identifié 35 miARNs qui prédisent le risque de progression ou de
récidive de la maladie, et les avons utilisés pour créer un modèle pronostic,
le miARN de 35 bases, prédicteur de Risque de Récidive ou de Progression du
Cancer de l’Ovaire (MiROvaR). MiROvaR offrait la capacité de classer les
patients OC179 dans un groupe haut risque (89 patients ; médiane de survie
sans progression de la maladie 18 mois [Intervalle de Confiance -IC- 95%
15-22]) et un groupe risque réduit (89
patients ; médiane de survie sans progression 38 mois [24-non estimable] ;
hazard ratio [HR] 1.85 [1.29-2.64], p=0.00082).
MiROvaR était un prédicteur significatif de progression dans les deux
séries de validation (OC263 HR 3.16, IC 95% 2.33-4.29, p<0.0001 ; OC452 HR 1.39, IC 95% 1.11-1.74, p=0.0047) et sa significativité
prédictive s’est maintenue lorsqu’il a été ajusté des variables cliniquement
pertinentes à l’aide des analyses multivariables (OC 179 : HR ajusté 1.48,
IC 95% 1.3-2.13, p=0.036 ; OC
263 : HR ajusté 3.09 [2.24-4.28], p<0.0001 ;
et OC452 : HR 1.41 [1.11-1.79], p=0.0047).
MiROvaR est prédicteur potentiel de progression de cancer épithélial
ovarien et il possède une valeur pronostique indépendante des variables
cliniquement pertinentes. MiROvaR justifie de futures investigations pour le
développement d’un test de valeur pronostique de niveau clinique. Marina
Bagnoli, PhD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en
avant-première, 8 juillet 2016
Financement : Fondation AIRC et CARIPLO
Source : The Lancet Online / Traduction
et adaptation : NZ
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