Source iconographique: http://sante.lefigaro.fr/actualite/2010/04/06/10155-voies-recherche-inedites-contre-lasthme-severe |
L’éosinophilie
est associée à une aggravation de la sévérité de l’asthme et une fonction
pulmonaire diminuée, avec une fréquence d’exacerbation augmentée. Nous avons
étudié la sécurité et l’efficacité du benralizumab, un anticorps monoclonal
contre le récepteur α à l’interleukine-5 qui diminue les éosinophiles
par une cytotoxicité cellulaire anticorps-dépendante, chez des patients
atteints d’asthme sévère non contrôlée avec éosinophilie.
Nous
avons effectué cet essai de phase 3 randomisé, en double - aveugle, à groupes
parallèles, contrôlé par placebo dans 374 sites situés dans 17 pays. Nous avons
recruté des patients (âgés de 12 à 75 ans) par diagnostic de l’asthme effectué depuis au moins une année par un médecin et au moins deux exacerbations
constatées sous corticostéroïdes inhalés et agonistes β2 (c.à.d ICS + LABA) au cours de l’année précédente. Les patients
ont été répartis de manière aléatoire (1:1:1) par un système internet
interactif pour recevoir du benralizumab 30 mg soit toutes les 4 semaines (Q4W)
soit toutes les 8 semaines (Q8W ; avec mes trois premières doses
administrées à raison d’une dose toutes les 4 semaines) ou le placebo Q4W pendant 48 semaines en complément de leur
traitement standard. Les patients étaient stratifiés 2:1 selon leur numération
d’éosinophiles : soit une numération d’éosinophiles d’au moins 300
cellules par µL, soit une numération d’éosinophiles inférieure à
300 cellules par µL. Ni les patients ni les investigateurs impliqués
dans l’attribution du traitement ou son évaluation clinique n’avaient accès au
tableau de randomisation. Le critère principal d’évaluation était le taux
annuel d’exacerbations chez les patients recevant benralizumab versus placebo, les critères secondaires
clé d’évaluation étaient le volume expiratoire maximal en 1 seconde (FEV1)
et le score total des symptômes de l’asthme à la semaine 48, chez les patients
dont la numération d’éosinophiles était d’au moins 300 cellules par µL. Les
analyses d’efficacité ont été effectuées sur population en intention de traiter
(sur la base de l’ensemble d’analyse intégral) ; les analyses de sécurité
ont inclus les patients selon le médicament à l’étude reçu. (…).
Entre le
19 septembre 2013 et le 16 mars 2015, 2 681 patients ont été recrutés, dont
1 205 qui satisfaisaient aux critères d’inclusion dans l’étude ont été
répartis de manière aléatoire : 400 pour recevoir le benralizumab 30 mg
Q4W, et 398 pour recevoir le benralizumab 30 mg Q8W.
267
patients du groupe placebo, 275 patients du groupe benralizumab 30 mg QAW, et
267 patients du groupe benralizumab 30 mg Q8W dont la numération d’éosinophiles
était d’au moins 300 cellules par µL ont été inclus dans l’analyse principale de
population.
En
comparaison du placebo, le benralizumab a diminué le taux d’exacerbation annuel
à la semaine 48 semaines en comparaison avec le placebo - sous protocole Q4W - (taux 0.55, Intervalle de Confiance [IC] 95%
0.42-0.71 ; p<0.0001) ou – sous protocole Q8W – (0.49, 0.37-0.64 ; p<0.0001).
Les deux doses différentes
de benralizumab administrées ont amélioré de manière significative la FEV1
chez des patients à 48 semaines, comparé au placebo (moyenne des changements
observés à partir de la ligne de base par la méthode des moindres carrés dans
le groupe Q4W : 0.106 L, IC 95%
0.016-0.196 ; groupe QW8 : 0.159L, 0.068-0.249). En comparaison avec
le placebo, les symptômes de l’asthme étaient améliorés sous régime Q8W (différence
moyenne calculée par la méthode des moindres carrés -0.25, IC 95% de -0.45 à
-0.06), mais pas sous régime Q4W (-0.08, de -0.27 à +0.12).
Les
évènements indésirables les plus fréquemment rencontrés étaient aggravation de
l’asthme (105 [13%] patients sur les 797 patients recevant le traitement au benralizumab
versus 78 patients [19%] sur les 407 patients recevant le traitement placebo)
et nasopharyngite (93 [12%] versus 47 [12%]).
Ces
résultats confirment l’efficacité et la sécurité du benralizumab chez des
patients atteints d’asthme sévère présentant une numération élevée d’éosinophiles,
non contrôlée par une administration à d’ICS à haute dose + LABA; apportant ce
faisant des éléments soutenant le benralizumab comme option complémentaire de
traitement de cette maladie dans cette population de patients. Prof Eugene R
Bleecker, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 4
septembre 2016
Financement : AstraZeneca et Kyowa Hakko Kirin.
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