Gliome du lobe pariétal gauche (scanner cérébral) au grade II selon l'OMS. Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Gliome |
La chimiothérapie à base de
temozolomide versus radiothérapie chez des patients atteints de gliome de bas
grade (...) n’a pas montré d’effet significatif sur la survie sans
progression de la maladie. S’il s’avérait que ces traitements peuvent avoir des effets sur la
qualité de vie liée à la santé (HRQOL), cela pourrait influer sur le choix de
la thérapie. Pour notre part, nous sommes partis du postulat que le
temozolomide affecte la HRQOL ainsi que le fonctionnement cognitif global dans une mesure moindre que la radiothérapie.
Nous avons effectué une étude prospective de phase 3 randomisée et
contrôlée dans 78 centres médicaux et grands hôpitaux situés dans 19 pays. Nous
avons recruté des patients adultes (d’âge ≥ 18 ans) atteints d’astrocytome,
d’oligodendrogliome, ou oligoastrocytome mixtes histologiquement confirmés
diffus (grade II selon l’échelle de l’OMS), présentant un indice de performance
de 2 ou moins selon l’échelle de l’OMS, n’ayant subi aucune chimiothérapie ou radiothérapie
au préalable, et chez qui un traitement actif autre que la chirurgie était
nécessaire. Nous avons réparti les patients éligibles de manière aléatoire (1:1)
à l’aide d’une technique de minimisation ; et les avons stratifiés selon l’indice
de performance selon l’échelle de l’OMS (0-1 versus 2), l’âge (<40 ans
versus ≥ 40 ans), présence décelable par IRM d’un réhaussement de contraste, statut
du chromosome 1p (présence d’une délétion versus absence d’une délétion), et centre médical de suivi. Ils ont ce faisant subi soit une
radiothérapie (50.4 Gy en 28 fractions de 1.8 Gy pendant 5 jours par semaine
jusqu’à 6.5 semaines) ou la chimiothérapie par temozolomide (75 mg/m2
par jour pendant 21 jours sur 28 [un cycle] sur 12 cycles). Le critère
principal d’évaluation était la survie sans progression de la maladie
(résultats publiés séparément) ; ici, nous rapportons les résultats pour
les deux critères secondaires d’évaluation : QVLS (évalué à l’aide du
questionnaire QLQ-C30, [version 3] de l’Organisation Européenne pour la
Recherche et le Traitement du Cancer [EORTC] et du module Cancer du Cerveau
[QLQ-BN20]), ainsi que le fonctionnement cognitif global (évalué à l’aide du mini examen de l’état
mental [MMSE]). Nous avons effectué les analyses sur la population en intention
de traiter (…).
Entre le 6 décembre 2005 et le 21 décembre 2012, nous avons réparti de
manière aléatoire 477 patients éligibles pour recevoir soit une radiothérapie
(n=240) soit une chimiothérapie temozolomide (n=237). La différence en HRQOL
entre les deux groupes de traitement n’était pas significative au cours des 36
mois de suivi (différence intergroupe moyenne [moyenne établie sur toute la
période de traitement] 0.06, Intervalle de Confiance [IC] 95% de -4.64 à 4.75,
p=0.98). À la ligne de base, 32 (13%) des 239 patients sous radiothérapie et 32 (14%)
des 236 patients sous chimiothérapie temozolomide présentaient une altération
de leurs fonctions cognitives, selon les scores MMSE. Après randomisation, cinq
(8%) patients sur 63 sous chimiothérapie et trois (6%) sur 54 recevant une
chimiothérapie temozolomide et qui pouvaient être suivis pendant 36 mois
présentaient une altération de leurs fonctions cognitives, selon les scores
MMSE. Aucune différence significative n’a été relevée entres les groupes pour
ce qui est des changements en score MMSE pendant les 36 mois de suivi.
Les effets respectifs de la chimiothérapie à base de temozolomide ou de la
radiothérapie sur HRQOL ou la fonction cognitive globale n’étaient pas
différents chez les patients atteints de gliome de bas grade. Ces résultats ne
soutiennent pas le choix de la prise de temozolomide seule en comparaison de la
seule radiothérapie, chez les patients atteints de gliome de bas grade (...). Dr Jaap C Reijneveld, MD, dans The Lancet Oncology,
publication en ligne en avant-première, 26 septembre 2016
Financement : Merck Sharp & Dohme-Merck
& Co, National Cancer Institute, Swiss Cancer League, National Institute
for Health Research, Cancer Research UK, Canadian Cancer Society Research
Institute, National Health and Medical Research Council, European Organisation
for Research and Treatment of Cancer Cancer Research Fund.
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