Source iconographique: http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1524070/fr/melanome-cutane-la-detection-precoce-est-essentielle |
Des résultats d’études de phase 2 et de phase 3 chez des patients atteints
de mélanome avancé ont montré de significatives améliorations dans la
proportion de patients présentant une réponse significative et une survie sans
progression prolongée en recevant la combinaison nivolumab (anticorps
anti-PD-1) plus ipilimumab (un anticorps anti-CTL4) en comparaison de
l’ipilimumab seul. Nous faisons état de données de survie globale sur deux ans
d’un essais randomisé contrôlé d’évaluation de ce traitement chez des patients
atteints d’un mélanome avancé non précédemment traité.
Dans cette étude multicentrique de phase 2 randomisée et contrôlée
(CheckMate 069) nous avons recruté des patients dans 19 centres spécialisés
dans le traitement du cancer situés dans deux pays (France et USA). Les
patients éligibles étaient âgés de 18 ans et plus ; ils étaient atteints
d’un mélanome non résécable de stade III ou IV non préalablement préalablement
traité présentant un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group)
de 0 ou 1. Les patients étaient répartis de manière aléatoire 2:1 pour recevoir
une perfusion intraveineuse de nivolumab 1mg/kg + ipilimumab 3 mg/kg ou ipilimumab 3 mg/kg + placebo, à
raison de quatre doses toutes les trois semaines. Puis, les patients recevant
nivolumab + ipilimumab ont reçu le nivolumab à raison de 3 mg/kg toutes les
deux semaines jusqu’à progression de la maladie ou toxicité intolérable, alors
que les patients revevant ipilimumab seul ont reçu le placebo toutes les deux
semaines au cours de cette période.
La randomisation était effectuée à l’aide d’un système de réponse vocale
interactive d’allocation de distribution par permutation de blocs (blocs de
six) et la stratification selon le statut mutationnel BRAF. Ni le bailleur
de fonds de l’étude, ni les patients, ni le personnel de l’étude n’avait accès
au tableau de randomisation. Le critère principal d’évaluation de l’étude,
précédemment décrit, était la proportion de patients atteints du mélanome à mutation BRAFV600 de type sauvage; présentant une réponse objective significative évaluée par l’investigateur. La
survie globale était un critère exploratoire rapporté dans l’article (version
complète de l’article). Les analyses d’efficacité étaient effectuées sur la
population en intention de traiter ; en revanche, la sécurité de l’essai
était évaluée chez tous les patients qui avaient reçu au moins une dose du
médicament à l’étude. (…).
Entre le 16 septembre 2013 et le 6 février 2014, nous avons dépisté 179
patients, en avons recruté 142 ; désignant par randomisation 95 patients
pour recevoir nivolumab + ipilimumab et 47 pour recevoir ipilimumab
seul. Dans chacun des groupes de traitement, un patient ne satisfaisait
plus aux critères d’inclusion suivant la randomisation et a dû interrompre la
prise du médicament à l’étude.
Au suivi médian de 24.5 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 9.1-25.7), la
survie globale à deux ans était de 63.8% (Intervalle de Confiance [IC] 95%
53.3-72.6) chez les patients recevant nivolumab + ipilimumab et de 53.6% (IC
95% 38.1-66.8) chez les patients recevant ipilimumab seul ; la médiane de
survie globale n’étant atteinte dans aucun des groupes (hazard ratio 0.74, IC
95% 0.43-1.26 ; p=0.26).
Des évènements indésirables de grade 3-4 liés aux traitements étaient rapportés
chez 51 (54%) des 94 patients recevant nivolumab + ipilimumab en comparaison de
ceux rapportés neuf (20%) des 46
patients recevant l’ipilimumab seul.
L’événement indésirable de grade 3-4 lié au traitement le plus communément
rencontré était colite (chez 12 [13%] des 94 patients) et alanine
aminotransférase augmentée (chez dix [11%]) dans le groupe combinaison et
diarrhée (cinq [11%] sur 46 patients) et hypophysite (deux [4%]) dans le groupe
ipilimumab seul. Il n’y a pas eu de
nouveaux types d’évènements indésirables liés aux traitements ou de décès liés
aux traitements dans cette analyse mise à jour.
Bien que le suivi des patients de cette étude soit toujours en cours, les
résultats de cette analyse suggèrent que la combinaison nivolumab + ipilimumab
pourrait mener à une amélioration des résultats en comparaison de l’ipilimumab
seul, chez des patients atteints de mélanome avancé. Ces résultats sont
encourageants, pour ce qui est de la survie du fait de l’immunothérapie chez
cette population de patients. Dr F Stephen Hodi, MD, et al, dans The Lancet
Oncology, publication en ligne en avant-première, 8 septembre 2016
Financement : Bristol-Myers Squibb
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