Les remaniements
du gène de la tyrosine kinase ALK (« Anaplastic
Lymphoma Kinase ») représentent des forces motrices oncogéniques du cancer
du poumon non à petites cellules (CPNPC). Le brigatinib (AP26113) est un
inhibiteur ALK pourvu d’une activité préclinique
potentielle contre les mutants ALK résistants au crizotinib et d’autres
inhibiteurs ALK. Notre but était d’évaluer
le brigatinib chez des patients atteints d’affections malignes avancées, et
plus particulièrement chez les patients atteints de CPNPC présentant un
remaniement du gène ALK.
Dans
cette étude ouverte de phase 1/2 à simple bras toujours en cours, nous avons
recruté des patients hospitalisés dans neuf centres académiques de traitement
du cancer aux Etats – Unis et en Espagne. Les patients éligibles avaient au
moins 18 ans, étaient atteints d’affections malignes avancées notamment de
CPNPC présentant un remaniement du gène ALK
notamment ; plus généralement, atteints de pathologies réfractaires aux
thérapies disponibles et contre lesquelles il n’existe pas de
traitement à l’heure actuelle.
Au cours
de la première période de cet essai, à savoir une phase 1 d’augmentation de la dose
administrée, les patients ont reçu du brigatinib per os (de 30 mg à 300 mg par
jour), selon un schéma standard 3 + 3. L’objectif principal de cette phase 1 était
l’établissement de la dose recommandée applicable en phase 2. Au cours de la
phase 2 dite d'expansion, nous avons évalué trois régimes de doses administrées per os :
90 mg, 180 mg, et 180 mg assortie d’une période préparatoire de 7 jours à 90
mg/jour ; un patient a reçu 2 x 90 mg/jour.
Nous
avons recruté les patients en les répartissant en cinq cohortes, pour la phase
2 :
Cohorte 1 : patients atteints de CPNPC avec remaniement du gène ALK, naïfs de traitement avec inhibiteurs de la tyrosine kinase ALK
Cohorte 2 : patients atteints de CPNPC avec remaniement du gène ALK, recevant un traitement crizotinib
Cohorte 3 : patients atteints de CPNPC positifs pour le gène EGFRT790M et résistants à un précédent inhibiteur des tyrosine kinases
Cohorte 4 : patients atteints de cancers avec anomalies s’agissant des cibles du brigatinib
Cohorte 5 : patients atteints de CPNPC n’ayant jamais reçu de crizotinib ou patients atteints de CPNPC avec remaniement du gène ALK et porteurs de métastases intracraniennes au niveau du Système Nerveux Central (SNC)
Cohorte 1 : patients atteints de CPNPC avec remaniement du gène ALK, naïfs de traitement avec inhibiteurs de la tyrosine kinase ALK
Cohorte 2 : patients atteints de CPNPC avec remaniement du gène ALK, recevant un traitement crizotinib
Cohorte 3 : patients atteints de CPNPC positifs pour le gène EGFRT790M et résistants à un précédent inhibiteur des tyrosine kinases
Cohorte 4 : patients atteints de cancers avec anomalies s’agissant des cibles du brigatinib
Cohorte 5 : patients atteints de CPNPC n’ayant jamais reçu de crizotinib ou patients atteints de CPNPC avec remaniement du gène ALK et porteurs de métastases intracraniennes au niveau du Système Nerveux Central (SNC)
L’objectif
principal de la phase 2 était la mesure de la proportion de patients
présentant une réponse objective.
L’innocuité
et l’activité du brigatinib étaient analysées chez tous les patients qui
avaient reçu au moins une dose de médicament à l’étude, au cours des deux
phases de l’essai.
Entre le
20 septembre 2011 et le 8 juillet 2014, nous avons recruté 137 patients (79
[58%] patients étaient atteints de CPNPC avec remaniement du gène ALK) ; tous étaient sous
traitement. Des toxicités limitant la dose administrable étaient observées au
cours de l’escalade de dose, incluant des augmentations de l’alanine
aminotransférase de grade 3 (240 mg par jour) et des dyspnées de grade 4 (300
mg par jour). Nous avons initialement choisi la dose de 180 mg par jour comme
dose à recommander en phase 2 ; cependant, nous avons également évalué
deux régimes additionnels (90 mg une fois par jour et 180 mg/jour assortie d’une
période préparatoire de 7 jours à 90 mg/jour pendant la période de phase 2 de l’étude.
Quatre patients (100% [Intervalle de Confiance -IC- 95% 40-100] sur quatre dans
la cohorte 1 ont présenté une réponse objective, de même que 31 (74% [58-86])
sur 42 dans cohorte 2, aucun (sur un patient) dans la cohorte 3, trois (17%
[4-41]) sur 18 dans la cohorte 4, et cinq (83% [36-100]) sur six dans la
cohorte 5.
51 patients (72% [60-82]) sur 71 atteints de CPNPC
avec remaniement du gène ALK, ayant précédemment reçu un traitement au
crizotinib ont présenté une réponse objective ; de ceux-là, 44 d’entre eux
ont présenté une réponse objective confirmée [62% (50-73)].
La totalité
des huit patients naïfs de traitement au crizotinib atteints de CPNPC avec
remaniement du gène ALK ont présenté une réponse objective (100% [63-100]).
Trois (50% [IC 95% 12-88]) patients sur six de la cohorte 5 ont présenté une
réponse intracranienne.
L’évènement
indésirable de grade 3-4 dû au traitement le plus communément rencontré était
concentration en lipase augmentée, à toutes doses de traitement confondues (12
[9%] patients sur 137), dyspnée (huit [6%]), et hypertension (sept [5%]). Des
évènements indésirables graves dus au traitement (progression de la néoplasie
exceptée) ont été rapportés chez au moins 5% de tous les patients, ils
comprenaient dyspnée (dix [7%]), pneumonie (neuf [7%]), et hypoxie (sept [5%]).
16 (12%) patients sont décédés au cours des traitements ou dans les 31 jours
suivant la dernière dose de brigatinib administrée, incluant huit patients
décédant du fait d’une progression de la néoplasie.
Le brigatinib
présente une activité clinique prometteuse avec un profil d’innocuité
acceptable chez les patients atteints de CPNPC avec remaniement du gène ALK qu’ils aient été préalablement traités
au crozotinib ou non. Ces résultats sont un appui pour un développement futur
comme option de traitement nouvelle chez des patients atteints de CPNPC avec
remaniement du gène ALK avancé. In
essai de phase 2 randomisé chez des patients atteints de CPNPC avec
remaniement du gène ALK résistants
au crizotinib, évaluant l’innocuité et l’efficacité de deux régimes de doses,
est toujours en cours d’étude de phase 2 (90 mg une fois par jour et 180 mg une
fois par jour avec période préparatoire de 7 jours à 90 mg par jour). Dr Scott N.
Gettinger, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en
avant-première, 7 novembre 2016
Financement :
ARIAD Pharmaceuticals
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