Nombre de personnes séropositives fin 2003 d'après rapport Onusida 2004 sur fond de carte. Source iconographique et légendaire: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Sida-repartition.png |
Les
décès ont diminué, chez les personnes VIH – positives, depuis l’introduction
des thérapies antirétrovirales hautement actives (TAHA) en 1996. Un nombre moins
élevé de décès liés au SIDA, associé à un vieillissement de la population
concernée ont eu pour résultat une augmentation de la proportion de patients
atteints par le VIH décédant de troubles non liés au SIDA. Ici, nous décrivons
la mortalité ainsi que les causes de décès chez les personnes diagnostiquées
VIH à l’ère TAHA en comparaison de la population générale.
Dans
cette analyse observationnelle, nous avons relié les données de cohortes
collectées par Public Health England* (PHE) chez des sujets âgés de 15 ans et
plus, diagnostiqués VIH en Angleterre et au Pays de Galles entre 1997 et 2012,
avec celles du registre de mortalité de l’Office National de la Statistique
(ONS). L’inclusion dans la cohorte a commencé au diagnostic, avec un suivi des
données cliniques collectées chaque année auprès des 220 centres de soins
ambulatoires du Service National de la Santé (NHS) situé répartis dans tout le
pays. Afin de classer les causes de décès, nous avons fait usage d’une version
modifiée du protocole de Codage des Causes de Décès chez les patients atteints
par le VIH, comprenant le certificat de décès ainsi que des marqueurs
cliniques. Nous avons appliqué l’analyse de Kaplan-Meier pour la construction
des courbes de survie et d’estimation du taux de mortalité; ainsi que la
régression de Cox pour pour l’établissement des indicateurs prévisionnels
indépendants de la mortalité toutes causes confondues, avec ajustement pour le
sexe, les voies empruntées par l’agent infectieux, l’âge au diagnostic, la
région de naissance, l’année du diagnostic, le diagnostic tardif, et l’historique
de TAHA. Nous avons appliqué les taux de mortalité standardisés (TMS) afin d’établir
les comparaisons avec la population générale.
Entre
1997 et 2012, 88 994 personnes ont été diagnostiquées VIH, contribuant
pour 448 839 personnes-années de suivi. À la fin de 2012, 5 302
(6%) patients étaient décédés (correspondant à 118 décès par 10 000 personnes
- années [toutes causes confondues],
Intervalle de Confiance [IC] 95% 115-121). Dans l’analyse multivariée, un
diagnostic tardif était fortement prédictif de décès (hazard ratio [HR] 3.50,
IC 95% 3.13-3.92). Les personnes de diagnostic plus récent présentaient un
risque de décès plus faible (2003-07 : HR 0.66, IC 95% 0.62-0.70 ;
2008-12 : HR 0.65, IC 95% 0.60-0.71). La cause du décès était déterminable
chez 4 808 (91%) des 5 302 patients décédés ; la plupart des
décès (2 791 [58%] sur 4 808) étaient imputables à la maladie SIDA
comme telle. La mortalité au sein de la cohorte des sujets diagnostiqués VIH était
significativement significativement plus élevée que dans la population
générale, quelle qu’en soit la cause (Indice Comparatif de Mortalité [ICM] 5.7,
IC 95% 5.5-5.8), plus particulièrement celle imputable à des infections
autres que la maladie SIDA comme telle (10.8, 9.8-12.0) et maladie hépatique
(3.7, 3.3-4.2). La mortalité toutes causes confondues était la plus haute au
cours de l’année suivant le diagnostic (ICM 24.3-25.2).
Malgré
la disponibilité en traitements et soins gratuits au Royaume – Uni, le SIDA
contribue encore pour la majorité des décès chez les personnes positives pour
le VIH; et la mortalité demeure plus élevée chez les personnes VIH-positives
que dans la population générale. Ces conclusions soulignent l’importance d’un
diagnostic et d’un engagement des soins rapides, et une gestion optimale des
comorbidités pour réduire la mortalité des personnes atteintes par le VIH.
Sarah Croxford, MSc, et al, dans The Lancet, publication en ligne en
avant-première, 14 décembre 2016
*Santé Publique Angleterre
Financement :
Public Health England
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