Lymphome du manteau Source: https://zh.wikipedia.org/wiki/File:Mantle_cell_lymphoma_-_intermed_mag.jpg |
La
combinaison de rituximab, bendamustine, et de cytarabine (R-BAC) a montré une
forte activité dans une étude pilote sur le lymphome du manteau, mais son
utilisation s’est trouvée restreinte du fait d’une toxicité hématologique
élevée. Notre but était d’évaluer l’efficacité et l’efficacité d’un régime
R-BAC avec cytarabine à faible dose (RBAC 500).
Dans
cette étude multicentrique de phase 2, nous avons recruté des patients naïfs de
tout traitement dans 29 centres de la Fondazione Italiana Linfomi situés en Italie,
atteints de lymphome du manteau histologiquement diagnostiqué. Les patients
devaient être âgés de plus de 65 ans, en bonne forme physique selon l’examen complet
d’évaluation gériatrique, ou âgés de 60 à 65 ans s’ils n’étaient pas éligibles
pour recevoir une chimiothérapie à haute dose + une transplantation de cellules
souches autologues; qu’ils soient en bonne forme physique ou non. Tous les
patients ont reçu RBAC 500 (rituximab 375 mg/m2 au jour 1,
bendamustine aux jours 2 et 3, et cytarabine aux jours 2-4 ; tous administrés
par voie intraveineuse) toutes les 4 semaines jusqu’à six cycles au maximum.
Les critères principaux d’évaluation étaient la proportion de patients
présentant une réponse complète à la fin du traitement ainsi que la toxicité,
définie par l’occurrence de tout épisode conduisant à interrompre le traitement
ou tout épisode de toxicité décelable. Tous les patients qui avaient eu un
cycle de RBAC500 étaient inclus dans l’analyse principale et l’analyse d’innocuité.
En appliquant efficacité et toxicité combinés comme critère principal d’évaluation,
nous avons statué que le résultat global d’étude était positif si plus de 28
patients sur les 57 inclus présentaient une réponse complète au traitement et
que moins de 18 patients sur les 57 inclus faisaient état d’effets toxiques
chez eux. (…).
Entre le
2 mai 2012 et le 25 février 2014, nous avons recruté 57 patients (âge médian 71
ans, Intervalle Interquartile [IQR] 67-75). 54 (95%) patients ont reçu au moins
quatre cycles de RBAC500 (trois d’entre eux ont interrompu le traitement du
fait de toxicités), et 38 (67%) patients ont accompli six cycles de traitement.
Deux (4%) patients ont présenté une progression de leur maladie (un patient
après le quatrième cycle de traitement et un patient après le sixième cycle de
traitement).
Tous les
52 (91%, limite inférieure unilatérale IC 95% : 85%) autres patients restants dans l’étude
ont présenté une réponse complète à la fin du traitement. 23 (40%, limite supérieure
unilatérale de IC 95% : 53%) patients sur 57 pont présenté au moins une
toxicité décelable. Les toxicités hématologiques de grade 3-4 les plus fréquemment rencontrées étaient
neutropénie (149 [49%] sur 304 cycles) et thrombocytopénie (158 [52%]). La
plupart des évènements indésirables non-hématologiques liés au traitement
étaient de grade 1-2, les plus fréquemment rencontrés étant fatigue (14 [25%]
patients), nausée ou vomissements (12 [21%]), réactions liées aux perfusions ou
syndrome de lyse tumorale (12 [21%]). Une diminution des doses
administrées a été nécessaire chez 41 (72%) patients. 12 patients sont décédés
au cours de l’étude, mais aucun décès n’était lié aux traitements.
RBAC500
s’est révélé comme traitement efficace chez les patients âgés atteints de
lymphome du manteau ; et, bien que les limites d’innocuité spécifiées à l’avance
aient été dépassées, les toxicités hématologiques sont restées gérables avec à
la fois des soins de support appropriés et une réduction des doses. Du fait que
la thérapie de maintien n’est pas requise, RBAC500 devrait être considérée
comme option de traitement et être objet d’essais de phase 3. Dr Carlo Visco,
et al, dans The Lancet Haematology, publication en ligne en avant-première, 4
décembre 2016
Financement :
Fondazione Italiana Linfomi et Mundipharma
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