Préparation d'un patient pour traitement par radiothérapie. 6 septembre 2014. Source iconographique: https://www.flickr.com/photos/121483302@N02/14976581657 |
Malgré
son utilisation pour le traitement des cancers, la radiothérapie n’est pas encore entrée dans l’ère de la médecine de précision; et il n’y a, à ce jour, aucune
approche d’ajustement des doses basées sur les différences biologiques entre
les tumeurs. Notre but était de d’évaluer si une signature moléculaire
patient-spécifique de sensibilité aux radiations pouvait être utilisée pour
l’identification de la dose optimale de radiothérapie à appliquer.
Nous
avons utilisé l’index de sensibilité aux radiations basé sur l’expression
génique et le modèle quadratique linéaire pour la dérivation de la dose de
radiation ajustée en fonction des données de génomique (GARD). Une valeur
élevée de GARD est prédictive d’un effet thérapeutique élevé pour la
radiothérapie ; ce qui nous amène à émettre l’hypothèse d’un lien avec les
résultats cliniques obtenus.
A l’aide des données de prospective, le protocole
d’étude observationnelle Total Cancer Care (TCC), nous avons calculé le GARD
pour les tumeurs primaires situées au niveau 20 sites corporels différents,
traitées avec des doses standard de radiothérapie adaptées pour chaque type de
pathologie. Nous avons aussi utilisé le modèle de régression de Cox pour
évaluer si GARD était associé de manière indépendante avec le résultat clinique
obtenu dans cinq cohortes d’essai clinique : la cohorte pour le Cancer du
Sein Erasmus (n=263) ; la cohorte pour le Cancer du Sein Karolinska
(n=77) ; la cohorte cancer du poumon Moffitt (n=60), la cohorte cancer du
pancréas Moffitt (n=40) ; et la cohorte de patients atteints de
Gioblastome de l’Atlas des Mutations Génomiques impliquées dans les Cancers
(n=98).
Nous
avons calculé le GARD sur 8 271 échantillons de tissus provenant de la
cohorte TCC. L’on a observé un large éventail de valeurs de GARD (de 1.66 à
172.4) au sein de la cohorte TCC, malgré l’affectation de doses uniformes de
radiothérapie pour chaque type de pathologie pris individuellement. Les valeurs
médianes de GARD les plus basses étaient observées pour les gliomes et les
sarcomes et les plus élevées pour les cancers du col de l’utérus et les cancers
de l’oropharynx et du cou. On a relevé un large éventail de valeurs de GARD au
sein des groupes de tumeurs. Les valeurs de GARD étaient indépendamment
prédictives du résultat clinique dans le cancer du sein, le cancer du poumon,
le glioblastome, et le cancer du pancréas. Dans la cohorte cancer du sein
Erasmus, la survie (…) sans développement de métastases à distance était plus longue chez
les patients présentant des valeurs de GARD plus élevées que chez ceux
présentant des valeurs de GARD plus basses. (hazard ratio 2.11, Intervalle de
Confiance [IC] 95% 1.13-3.94, p=0.018).
Un
modèle clinique basé sur les valeurs de GARD pourrait permettre une
individualisation des doses de radiothérapie à appliquer selon la
radiosensibilité des tumeurs et pourrait fournir un cadre permettant la
conception par guidage génomique d’essais cliniques en radio-oncologie. Jacob G
Scott, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en
avant-première, 16 décembre 2016
Financement :
aucun
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