Hématie en rouleaux dans la maladie de Waldenström Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Rouleaux_formation.jpg |
Au
moment où l’utilisation du rituximab dans le traitement de la macroglobulinémie
de Waldentröm est très répandue, de nouvelles options de traitements chez les
patients réfractaires au rituximab s’avèrent toutefois tout-à-fait nécessaires,
sur le plan clinique. L’ibrutinib a induit des réponses durables chez les
patients atteints de macroglobulinémie de Waldenström, préalablement traités.
Nous avons évalué l’efficacité et l’innocuité de l’ibrutinib sur une population
de patients réfractaires au rituximab.
Cette sous-étude
multicentrique ouverte, a été effectuée dans 19 sites situés dans sept pays,
chez des adultes âgés de 18 ans et plus, atteints de la macroglobulinémie de
Waldenström, réfractaires au rituximab, et nécessitant des soins. La résistance
au dernier traitement comprenant du rituximab était définie par une récidive de
la maladie au cours des 12 mois suivant l’administration de la dernière dose de
rituximab ou par l’impossibilité d’obtenir une réponse, même mineure.
Les
critères clé d’exclusion comprenaient : symptôme affectant le système
nerveux central (SNC), AVC ou hémorragie intracrânienne ayant eu lieu moins de
12 mois avant le recrutement, maladie cardiovasculaire déclarée sur le plan
clinique, infection virale à hépatite B ou hépatite C, ou tout trouble
hémorragique identifié.
Les
patients ont reçu de l’ibrutinib per os, à raison de 420 mg une fois par jour
jusqu’à progression de la maladie ou toxicité intolérable. Cette sous-étude n’était
pas pourvue de puissance prospective en vue d’analyses statistiques ;
ainsi, toutes les analyses étaient effectuées dans un but descriptif, en
premier lieu. Les objectifs de la sous-étude étaient l’évaluation de la
proportion de patients présentant une réponse globale, de la survie sans
progression, de la survie globale, de l’amélioration du profil hématologique
par la mesure de l’hématocrite, la période intérimaire entre deux traitements, ainsi que l’autoévaluation de la réponse au traitement selon l’évaluation
fonctionnelle de l’anémie due au traitement anticancéreux (FACT-Anémie) et le
questionnaire de qualité de vie EQ-5D-5L. Toutes les analyses ont été
effectuées per protocole. (…).
Entre le
18 août 2014 et le 18 février 2015, 31 patients ont été recrutés. La médiane de
l’âge chronologique du groupe était de 67 ans (Intervalle Interquartile [IQR]
58-74) ; 13 (42%) des 31 patients présentaient une maladie à haut risque
selon le score pronostique IPSS (International Prognostic Scoring System dans le texte), leur médiane du nombre de
traitements précédents de quatre (IQR 2-6), tous étaient réfractaires au
rituximab. Au suivi médian de 18.1 mois (IQR 17.5-18.9), 28 [90%] patients
présentaient une réponse globale (22 [71%] patients présentant une réponse
majeure), le taux estimé de survie sans progression à 18 mois était de 86 %
(Intervalle de Confiance [IC] 95% 66-94) ; et, simultanément, la survie
globale sur 18 mois était de 97% (IC 95% 79-100). L’hémoglobine à la ligne de
base se situait à 10.3 g/ dL (IQR 9.3-11.7), s’élevait à 11.4 g/ dL (10.9-12.4)
après 4 semaines sous ibrutinib, pour atteindre 12.7 g/ dL à la semaine 49. Une
amélioration pertinente sur le plan clinique du score FACT-Anémie à partir de
la ligne de base, ainsi que les réponses au questionnaire EQ-5D-5L étaient
rapportés à l’occasion de toutes les visites suivant la visite effectuée à la
ligne de base. La durée de la période intérimaire entre deux phases de
traitement sera l’objet d’une publication ultérieure. Les évènements indésirables de grade 3 ou plus
les plus fréquemment rencontrés incluaient neutropénie chez quatre patients
(13%), hypertension chez trois patients (10%) ; et anémie,
thrombocytopénie, et diarrhée chez deux patients chaque (6%). Cinq patients
(16%) ont interrompu leur traitement ibrutinib : trois du fait d’une
progression de la maladie et deux du fait d’évènements indésirables ;
alors que les 26 [84%] patients restants sous toujours ibrutinib à ce jour.
Des
réponses au traitement et une médiane de survie sans progression de la maladie
soutenues, combinées à un profil de toxicité gérable, constatées avec sous
traitement avec l’unique médicament ibrutinib, indique que cette approche (...) représente un traitement potentiel de choix chez des
patients ayant précédemment subi des traitements lourds, atteints de
macroglobulinémie de Waldenström réfactaires au rituximab. Dr Prof Meletios A
Dimopoulos, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en
avant-première, 9 décembre 2016
Financement :
Pharmacyclics, filiale de AbbVie
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire