Autoroute 401, Ontario du Sud, Canada. Source iconographique et légendaire: https://en.wikipedia.org/wiki/Controlled-access_highway#/media/File:Highway_401.png |
Des
données de plus en plus nombreuses suggèrent que la vie à proximité des grands axes
routiers pourrait être préjudiciable à la cognition. Cependant, on en sait peu sur
les liens de causalité entre situation géographique du domicile et incidence de
démence, de maladie de Parkinson, et de sclérose en plaques. Notre but était d’étudier
l’association entre le fait de résider à proximité de grands axes routiers et l’incidence
de ces trois maladies neurologiques dans la province de l’Ontario, au Canada.
Dans
cette étude de cohorte basée sur la population, nous avons mutualisé les données
de deux cohortes basées sur la population incluant tous les adultes âgés de 20
ans à 50 ans (environ 4.4 millions de sujets ; cohorte sclérose en
plaques) et tous les adultes âgés de 55 ans à 85 ans (environ 2.2 millions de
sujet ; cohorte démence ou maladie de Parkinson) résidant en Ontario,
Canada, en date du 1er avril 2001.
Les
patients éligibles étaient exempts de ces trois maladies neurologiques, résidant
en Ontario depuis au moins 5 ans, ou Canadiens de naissance. Vérification était
faite de la proximité respective des grands axes routiers du domicile de chacun
des sujets pris individuellement sur la base de leur adresse postale en 1996, 5
ans avant le début de la mise en place de la cohorte initiale. Les diagnostics
de démence, de maladie de Parkinson, et de sclérose en plaques étaient
certifiés à partir de bases de données administratives pourvues d’algorithmes
validés. Nous avons évalué les associations entre proximité du trafic de
véhicules et nouveaux cas de démence, de maladie de Parkinson et de sclérose en
plaques à l’aide du modèle des risques proportionnels de Cox, pondérées par les
données contextuelles personnelles telles que diabète, lésion cérébrale, et niveau
de revenu des quartiers. Nous avons effectué diverses analyses de sensibilité,
pondérées par l'accessibilité à la consultation chez un neurologue, l’exposition à des
polluants spécifiques ; avec par ailleurs une prise en compte particulière
du fait de ne jamais avoir déménagé, et du fait de vivre en ville.
Entre 2001
et 2012, nous avons identifié 243 611 cas nouveaux de démence, 31 577
cas nouveaux de maladie de Parkinson, et 9 247 cas de sclérose en plaques.
Le hazard ratio (HR) ajusté des cas nouveaux de démence était de 1.07 pour les
personnes vivant à moins de 50 m d’une route à grande circulation (Intervalle
de Confiance [IC] 95% 1.06-1.08), de 1.04 (1.02-1.05) pour celles vivant à une
distance de 50 m à 100 m, de 1.02 (1.01-1.03) pour celles vivant à une distance
de 101 m à 200 m, et de 1.00 (0.99-1.01) pour celles vivant à une distance de
201 m à 300 m versus plus de 300 m (p = 0.0349). Les associations mentionnées ci-dessus étaient fortes pour
ce qui est des analyses de sensibilité et semblaient d’autant plus solides pour
ce qui est des sujets résidant en zone urbaine, spécialement pour ceux vivant
dans les villes les plus importantes (HR 1.12, IC 95% 1.10-1.14 pour les sujets
vivant à moins de 50 m d’une route à grande circulation), et ceux qui n’ont
jamais déménagé (1.12, 1.12-1.14 pour les personnes vivant à moins de 50 m d’une
route à grande circulation). Aucune association n’était relevée entre proximité
d’une zone à fort trafic et incidence de pathologie, ni pour la maladie de
Parkinson, ni pour la sclérose en plaques.
Dans
cette importante cohorte basée sur la population, être domicilié à proximité d’un
axe à trafic très important était associé à une incidence plus élevée de
démence, mais pas de maladie de Parkinson ou de sclérose en plaques. Hong Chen,
PhD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 4 janvier
2017
Financement : Health Canada (MOA-4500314182).
Source : The Lancet / Traduction et adaptation :
NZ
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