Les
symptômes liés à la maladie altèrent la qualité de vie chez les patients
atteints de leucémie lymphoïde chronique (LLC) ne nécessitant pas de traitement
systémique. Les traitements disponibles ne sont pas spécifiquement ciblés pour
le contrôle des symptômes. Du fait que l’activation des lymphocytes B active
JAK2 chez les cellules malignes de LLC et que l’inhibiteur de JAK2 ruxolitinib
améliore les symptômes observés chez les patients atteints de myélofibrose,
nous proposons que le ruxolitinib pourrait améliorer les symptômes chez les
patients atteints de LLC. Nous avons effectué un essai ruxolitinib de phase 2
afin de tester cette hypothèse.
Des patients
atteints de LLC symptomatique ne nécessitant pas de traitement systémique, ont
été recrutés au Centre de Traitement du Cancer MD Anderson (Houston, TX, USA)
entre le 15 septembre 2014 et le 20 septembre 2015. Les participants ont reçu
10 mg de ruxolitinib per os, deux fois par jour. Les scores d’Inventaire de
Fatigue (IF), d’Inventaire d’Anderson relatif aux Symptômes de la LLC (MDASI)
et des interférences associées aux symptômes dans les activités quotidiennes,
étaient mesurés avant traitement et après 3 mois de traitement. Cet essai est
toujours en cours. (…).
41
patients (25 naïfs de traitement pour une LLC et 18 ayant déjà reçu un
traitement pour une LLC) ont été recrutés. À 3 mois, le changement
moyen à partir de la ligne de base du score IF était de 44.3% (Ecart-Type [ET]
35.0, p<0.0001), en score d’interférences
liées aux symptômes de 43.4% (51.5, p<0.0001),
et en score MDASI de 42.1% (37.4, p<0.0001).
32 (78%) patients ont présenté une diminution en IF moyen de 20% ou plus, et 24
(59%) présentaient une diminution de deux unités ou plus du score de fatigue le
plus sévère mesuré au cours des dernières 24 heures, selon l’évaluation d’IF. Les
évènements indésirables de grade 3-4 les plus communément rencontrés étaient
neutropénie (n=2 [5%]), hypertension (n=2 [5%], insomnie (n=1 [2%]), acouphène
et vertige (n=1 [2%]), et thrombocytopénie (n=1 [2%]).
Chez les
patients atteints de LLC, le ruxolitinib était associé à des améliorations
significatives des symptômes liés à la maladie selon les mesures d’IF, de MDASI,
et du score d’interférences associées aux symptômes. Des études complémentaires
ayant pour but de mesurer l’efficacité thérapeutique du ruxolitinib dans le
traitement de la LLC se justifient. Preetesh Jain, MD, et al, dans The Lancet
Haematology, publication en ligne en avant-première, 11 janvier 2017
Financement : Incyte, Institut National du Cancer (USA)
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