Toutes
les récentes directives de traitements recommandent les inhibiteurs de
transfert de brin de l’intégrase (INSTIs) comme composantes du traitement
initial contre le VIH. Le bictegravir, un INSTI « non boosté » administré
une fois par jour, a montré une activité puissante dans une étude de monothérapie
effectuée sur 10 jours et présente une barrière de résistance in vitro élevée. Sur la base de ces résultats,
nous avons réalisé un essai de phase 2, pour comparer le bictegravir avec le
dolutegravir.
Dans cet
essai de phase 2, en double-aveugle, nous avons recruté des adultes non
préalablement traités (d’âge ≥ 18 ans) atteints d’infections au VIH-1, admis
dans 22 centre de soins ambulatoires situés aux États-Unis d’Amérique. Les
patients éligibles présentaient des concentrations en ARN de VIH-1 d’au moins 1 000
copies par mL, des numérations de CD4 d’au moins 200 cellules par μL, des taux
de filtration glomérulaire d’au moins 70 mL par minutes, et des génotypes de VIH-1
présentant une sensibilité à l’emtricitabine et au tenofovir. Nous avons exclu
les patients s’ils présentaient des co-infections à l’hépatite B ou à l’hépatite
C, de nouvelles conditions déterminantes du SIDA dans les 30 jours suivant le dépistage,
ou si elles étaient enceintes (patientes féminines). Nous avons réparti les
participants de manière aléatoire (2:1) pour recevoir une fois par jour per os [(75
mg de bictegravir ou 50 mg de
dolutegravir) + placebo correspondant] + un cocktail à dose fixe de 200 mg d’emtricitabine
et 25 mg de tenofovir alafenamide pendant 48 semaines. Nous avons réparti les
participants de manière aléatoire à l’aide d’un système internet interactif,
les avons stratifiés par concentration d’ARN en VIH-1. Ni les investigateurs,
ni les patients, ni le personnel de l’étude administrant les médicaments,
collectant les données et les résultats, ni le sponsor de l’étude n’avaient
accès au tableau de randomisation. Le critère principal d’évaluation de l’étude
était la proportion de participants atteignant des concentrations plasmatiques en
VIH-1 de moins de 50 copies par mL à la semaine 24, selon l’algorithme instantané
édité par la Food and Drug
Administration des États-Unis d’Amérique. Nous avons inclus dans les analyses tous
les participants ayant reçu au moins une dose du médicament à l’étude. (…).
Entre le
23 mars 2015 et le 21 mai 2015, nous avons dépisté 125 patients, 98 d’entre eux
ont été randomisés et ont commencé le traitement avec le médicament à l’étude
(65 ont reçu bictegravir + emtricitabine et tenofovir alafenamide, et 33 ont reçu dolutegravir +
emtricitabine et tenofovir alafenamide). À la semaine 24, 63 patients (93.9%)
sur les 65 du groupe bictegravir ont présenté des charges virales d’ARN de
moins de 50 copies par mL, en comparaison des 31 patients (93.9%) sur 33 dans
le groupe dolutegravir (différence pondérée 2.9%, Intervalle de Confiance [IC]
95% de -8.5 à 14.2 ; p=0.50).
Des
événements indésirables liés aux traitements ont été rapporté par 55 (85%)
participants sur les 65 du groupe bictegravir + emtricitabine et tenofovir
alafenamide versus 22 (67%) participants sur les 33 du groupe dolutegravir +
tenofovir alafenamide. Les événements indésirables les plus communément relevés
étaient diarrhée (huit [12%] sur 65 versus quatre [12%] sur 33) et nausée (cinq
[8%] sur 65 versus quatre [12%] sur 33). Un participant prenant bictegravir + emtricitabine
et tenofovir alafenamide est sorti d’étude du fait d’un événement indésirable
(urticaire) lié au traitement, survenu après la semaine 24. Aucun événement
indésirable grave lié au traitement ou de décès ne sont survenus.
Les traitements [Bictegravir
+ emtricitabine et tenofovir alafenamide] et
[dolutegravir + emtricitabine et
tenofovir alafenamide] ont tous les deux montré une efficacité élevée jusqu’à 24
semaines. Les deux traitements étaient bien tolérés. L’administration du bictegravir,
un INSTI nouveau, puissant, destinée à enrichir la palette d’options de traitements
INSTI déjà disponibles, avec pour épine dorsale emtricitabine et tenofovir et
alafenamide, pourrait fournir un avantage pour les patients. Prof Paul E Sax,
MD, et al, dans The Lancet HIV, publication en ligne en avant-première, 14
février 2017
Financement : Gilead Sciences
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