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jeudi 2 février 2017

#thelancetinfectiousdiseases #paludisme #artémisinine #piperaquine Propagation du Plasmodium falciparum résistant à l’artémisinine dans la Sous-Région Bassin du Mékong : étude observationnelle d’épidémiologie moléculaire

Paludisme à Plasmodium falciparum. x1000
Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Plasmodium_falciparum_malaria,_1000x.jpg
Des évidences suggèrent que les mutations PfKelch13 qui confèrent une résistance à l’artémisinine dans le paludisme à falciparum ont des origines multiples et indépendantes à travers la sous-région Bassin du Mekong ; motivant la mise en œuvre d’un programme régional d’éradication du paludisme. Notre but était de faire usage du génotypage moléculaire afin d’étudier la résistance par pression sélective aux médicaments antipaludéens et sa propagation dans la sous région Bassin du Mekong.

Dans cette étude observationnelle, nous avons testé des isolats de Plasmodium falciparum  provenant de Birmanie, du nord-est de la Thaïlande, du sud du Laos, et de l’ouest  du Cambodge porteurs des mutations PfKelch13  et de la forme amplifiée du gène Pfplasmepsin2 (indiquant une résistance à la piperaquine). Nous avons collecté des échantillons de taches de sang chez les patients chez qui un paludisme à falciparum non compliqué avait été confirmé par microscopie ou test rapide. Nous avons étudié la parenté génétique à l’aide de la technique de génotypage par microsatellite.

Dans le cadre des études d’épidémiologie du paludisme résistant à l’artémisinine, nous avons collecté 434 isolats entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2015. En 2014-2015, une lignée à haplotype unique à séquence longue PfKelch13 C580Y (de -50 à +31.5 kb), apparue à l’ouest du Cambodge en 2008, était détectée dans 65 isolats sur les 88 du nord-est de la Thaïlande, 86 isolats sur les 111 du sud du Laos, et la totalité des 14 isolats de l’ouest du Cambodge, montrant ainsi une forte sélection transnationale. L’amplification de Pfplasmepsin2 est survenue seulement dans cette lignée, et, dès 2015 ces parasites étroitement reliés se retrouvaient chez 10 isolats sur les 14 prélevés au Cambodge et la totalité des 15 isolats prélevés dans le nord-est de la Thaïlande. Les parasites mutés C580Y de Birmanie présentaient une origine génétique différente.

Nos résultats suggèrent que la lignée dominante P falciparum C580Y prend probablement naissance dans l’ouest du Cambodge pour se propager ensuite Thaïlande et au Laos, exerçant une concurrence sur d’autres parasites et développant  une résistance à la piperaquine. L’apparition et la propagation de lignées de P falciparum saines, résistantes à l’artémisinine, acquérant par la suite une résistante au médicament associé dans la sous-région du Mékong, représente une menace sur le contrôle du paludisme et sur les objectifs d’éradication au niveau régional. L’élimination du paludisme à falciparum de cette région devrait passer à la vitesse supérieure, alors qu’il existe, de fait, des médicaments antipaludéens efficaces. Dr Mallika Imwong, PhD, et al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne en avant-première, 1er février 2017

Financement : Wellcome Trust et Fondation Bill et Melinda Gates

Source rédactionnelle : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ             

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