L’essai
EORTC 18071 évaluait l’ipilimumab en adjuvant en comparaison du placebo chez
des patients atteints d’un mélanome de stade III. Le critère principal évalué
de cette étude, à savoir la survie sans récidive, était significativement plus
longue dans le groupe ipilimumab que dans le groupe placebo. Les effets
toxiques de l’ipilimumab rapportés par l’investigateur consistait en des évènements
indésirables cutanés, gastrointestinaux,
endocriniens, et hépatiques, liés à l’immunité. Le traitement ipilimumab
en adjuvant dans ce contexte a été approuvé en octobre 2014 par la FDA
américaine sur la base des résultats principaux obtenus sur cet essai. Ici,
nous rendons compte des résultats secondaires, à savoir les résultats obtenus
en termes de qualité de vie liée à la santé (QVS), sur cet essai.
EORTC
18071 était un essai de phase 3 multinational, en double aveugle, randomisé,
effectué chez des patients atteints d’un mélanome cutané de stade III (excluant
les métastases ganglionnaires ≤ 1 mm ou les métastases en transit) dans 19 pays
dans le monde. Les participants étaient répartis de manière aléatoire (1:1) par
un système vocal interactif centralisé, pour recevoir l’ipilimumab 10 mg/kg ou le
placebo en quatre doses toutes les trois semaines, puis tous les trois mois sur
une période de temps totale de 3 ans au maximum. La randomisation a été
stratifiée selon de stade de la maladie et la région géographique à l’aide d’une
méthode de minimisation. La QVS était évaluée avec le dispositif qualité de vie
EORTC QLQ-C30 à la ligne de base, aux semaines 4, 7, 10, et 24, et toutes les
12 semaines par la suite pendant deux années au maximum, indépendamment de la
progression de la maladie. Les résultats sont résumés de manière longitudinale
pour chaque point dans le temps dans la population en intention de traiter. Deux
scores sommaires étaient calculés pour chaque échelle QVS : le score moyen
rapporté au cours de la phase d’induction (ipilimumab ou placebo à une dose de
10 mg/kg administré en prise unique au début des jours 1, 22, 43, et 64 – c’est - à - dire quatre doses en 3 semaines), et le score moyen rapporté après l’induction.
Un seuil prédéfini d’une différence de 10 points entre les brans était considéré
comme significatif sur le plan clinique. Le critère principal QVS considéré
était l’échelle de santé globale, avec l’hypothèse préalablement déclarée de la
non-existence de différences cliniquement pertinentes entre les groupes après la
phase d’induction de traitement. (…).
Entre le
10 juillet 2008 et me 1er août 2011, 951 patients ont été répartis
de manière aléatoire : 475 ont rejoint le groupe recevant ipilimumab et
476 ont rejoint le groupe recevant le placebo. 893 (94%) patients sur 951 ont
complété le questionnaire QVS à la ligne de base, 693 (75%) sur 924 à la
semaine 24 et 354 (51%) sur 697 à la semaine 108. Les scores moyens de santé
étaient de (77.32 [Ecart Standard -ES- 17.36] versus 72.96 [17.82] ; p=0.00011) pendant l’induction et de
(76.48 [17.52] versus 72.32 [18.60] ; p=0.00067) après l'induction; ils présentaient une différence intergroupe significative sur le plan statistique, mais sans
pertinence clinique.
Les scores moyens de santé globale ont montré les différences
les plus fortes à la semaine 7 (77 [ES 19] dans le groupe placebo versus 72
[22] dans le groupe ipilimumab) et à la semaine 10 (77 [20] versus 70 [23]).
Les scores QVS moyens ont présenté des différences de plus de 10 points à la semaine
10 entre les groupes pour ce qui est des diarrhées (7.67 [ES 17.05] pour le
placebo versus 18.17 [28.35] pour ipilimumab) et insomnie (15.17 [22.53] versus
25.60 [29.19]).
Malgré
une toxicité croissante, qui a conduit la majorité des patients à interrompre
la prise du traitement au cours de la phase d’induction d’administration de l’ipilimumab,
la QSV, mesurée avec le dispositif EORTC
QLC-C30, était similaire entre les deux groupes, comme aucune différence significative
cliniquement pertinente (10 points ou plus) n’était observée en termes de score
QVS, que ce soit pendant ou après l’induction. Pris dans leur ensemble (…), les
résultats de cet essai montrent que le traitement avec ipilimumab a pour
résultat une survie sans récidive plus longue en comparaison du traitement
placebo, avec peu d’altération en termes de QVS malgré la survenue d’événements
indésirables de grade 3-4 rapportés par les investigateurs. Corneel Coens, MSc,
et al, publication en ligne en avant-première, 2 février 2017
Financement : Bristol-Myers Squibb
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