Ilustration par l'artiste d'un homme atteint de dépression majeure (Van Gogh) Source iconographique: https://it.wikipedia.org/wiki/Disturbo_depressivo#/media/File:Vincent_Willem_van_Gogh_002.jpg |
La
compréhension des différents types de récidive chez des patients répondant aux
traitements antidépresseurs peuvent informer des stratégies de prévention des
récidives à adopter. Notre but était d’identifier les différents types de dépression, d’évaluer
si différentes voies existent pour les patients qui ont poursuivi ou interrompu
leur traitement actif, et de tester l’existence de prédicteurs cliniques à l’aide
de données mutualisées à partir d’essais cliniques.
Nous
avons analysé des données individuelles de patients extraites d’essais
cliniques effectués sur la dulotexine ou sur la fluoxetine versus placebo dans des cas de dépression majeure, avant 2012 (n=1462). Nous
avons modélisé les types de récidive survenant au cours des traitements (jusqu’à 26 semaines) administrés en double-aveugle. Les trajectoires suivies dans le
développement des dépressions ainsi que leur sévérité, mesurées par l’échelle d’évaluation
de la dépression de Hamilton, ont été identifiées, à la fois dans l’échantillon
complet de population et dans les groupes pris individuellement dans lesquels
la prise d’antidépresseurs s’était soit poursuivie, soit interrompue, à l’aide
de modèles de croissance mixte. Les prédicteurs de trajectoires de
développement de pathologie étaient évalués à l’aide de modèles régression logistique pondérée.
Nous
avons identifié des trajectoires de récidive similaires et deux trajectoires de
développement de dépression stable (…) sous médicament et sous placebo. Le
traitement actif a diminué de manière significative les probabilités d’appartenance
à une trajectoire conduisant à une récidive (rapports de chances 0.47,
Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.37-0.61), alors que le sexe féminin (1.56,
1.23-2.06), une période de temps de réponse clinique plus courte à une semaine
de traitement (1.10, 1.06-1.15), et un score d’impression clinique globale plus
élevé à la ligne de base (1.28, 1.01-1.62) avait pour effet une augmentation
des chances de conduire à une récidive. Dans l’ensemble, l’effet protecteur du médicament antidépresseur par
rapport au placebo sur le risque d’être classé de « récidivant »
était d’environ 13% (33% versus 46%).
L’existence
de trajectoires similaires de récidive sur le plan clinique, que l’on soit sous
médicament actif ou que l’on soit sous placebo suggère qu’il n’existe pas de
signature spécifique de récidive associée à une interruption du médicament
antidépresseur. De plus, une poursuite du traitement n’offre qu’une protection
modeste contre la récidive. Ces données mettent en lumière le besoin d’incorporation
de stratégies de traitement incluant la prévention des récidives comme partie
prenante dans le traitement de la dépression. Dr Ralitza Guerguieva, PhD, et al, dans The
Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 8 février 2017
Financement : National Institutes of Health, the US Department of Veterans
Affairs Alcohol Research Center, et National Center for Post-Traumatic Stress
Disorder.
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