Myélofibrose avec marquage des fibres de réticuline. Source: https://www.flickr.com/photos/euthman/6032644716 |
Les
traitements disponibles pour la myélofibrose peuvent exacerber des cytopénies
et ne sont donc pas indiquées chez les patients présentant des throbocytopénies
sévères. Le pacritinib, inhibiteur à la fois de des voies de signalisation JAK2
et FLT3, induit des réponses au niveau de la rate avec une myélosuppression limitée au
cours des essais de phase 1/2. Notre but était d’évaluer l’efficacité et la
sécurité du parcritinib versus meilleur traitement disponible chez des patients
atteints de myélofibrose, indépendamment de la cytopénie à la ligne de base.
Cet
essai international randomisé de phase 3, multicentrique (PERSIST-1) a été
effectué dans 67 sites dans 12 pays. Les patients atteints de myélofibrose à
risque plus élevé (sans exclusion des sujets présentant anémie ou thrombocytopénie
à la ligne de base) ont été répartis de manière aléatoire (2:1) pour recevoir
le pacritinib 400 mg per os une fois par jour ou le meilleur traitement disponible (MTD) à date excluant les
inhibiteurs de la voie JAK2 jusqu’à progression de la maladie ou toxicité
intolérable. La randomisation était stratifiée par catégorie de risque,
numération plaquettaire, et région géographique. À la fois les investigateurs,
le personnel du site, les patients, les auditeurs cliniques externes, et le
personnel de pharmacovigilance avaient accès au tableau de randomisation. Le
critère principal d’évaluation était une réduction du volume de la rate (RVR) de
35% ou plus constaté à la semaine 24 en comparaison de la ligne de base, dans
la population en intention de traiter ; selon les imageries IRM et tomodensitométrique
analysées de manière centralisée. Nous avons effectué des analyses de sécurité
chez tous les patients randomisés qui avaient reçu l’un ou l’autre des
traitements. Ce sont les données finalisées qui sont présentées ici. (…).
Entre le
8 janvier 2013 et le 1er août 2014, 327 patients ont été répartis de
manière aléatoire dans le groupe de sujets recevant le pacritinib (n=220) ou le groupe recevant le MTD (n=107). La médiane de suivi était de 23.2 mois (Intervalle Interquartile -IQR-
14.8-28.7). À la semaine 24, le critère principal, à savoir une RVR de 35% ou
plus était atteint par 42 (19%) patients dans le groupe pacritnib versus cinq (5%) patients du groupe MTD
(p=0.0003).
90 patients du groupe
MTD sont passés au traitement pacritinib après une période médiane de 6.3 mois
(IQR 5.8-6.7). Les événements indésirables de grade 3-4 les plus communs jusqu’à
la semaine 24 étaient anémie (n=37 [17%]), thrombocytopénie (n=26 [12%]), et
diarrhée (n=11 [5%]) dans le groupe pacritinib, et anémie (n=16 [15%]),
thrombocytopénie (n=12 [11%]), dyspnée (n=3 [3%]), et hypotension (n=3 [3%])
dans le groupe MTD.
Les événements indésirables graves les plus sévères
survenus jusqu’à la semaine 24 sous étaient anémie (10 [5%]), insuffisance
cardiaque (5 [2%]), pyrexie (4 [2%]) sous pacritinib, et pneumonie (4 [2%]), et
anémie (5 [5%]), septicémie (2[2%]), et dyspnée (2[2%]) sous MTD Les décès dus
aux événements indésirables étaient observés chez 27 (12%) patients dans le
groupe pacritinib et 14 (13%) patients dans le groupe MTD au cours du complet
de l’étude.
Le traitement
pacritinib était bien toléré et a induit une réduction de RVR significative et
soutenue, accompagnée d’une réduction des symptômes, y compris chez les
patients présentant cytopénie sévère à la ligne de base. Le pacritinib pourrait
ainsi représenter une option de traitement chez les patients atteints de
myélofibrose, incluant ceux dont les cytopénies à la ligne de base font que les
options de traitement restent particulièrement limitées. Dr Ruben A Mesa, MD,
et al, dans The Lancet Haematology, publication en ligne en avant-première, 20
mars 2017
Financement : CTI BioPharma Corp.
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