Il n’existe
pas de traitement standard spécifique contre le mélanome chez les patients
présentant une mutation sur le gène NRAS, malgré l’apparition des
immunothérapies. Notre but était d’étudier l’efficacité et l’innocuité
(sécurité) de l’inhibiteur MEK binimetinib versus
celle de la dacarbazine chez des patients atteints d’un mélanome avancé et
présentant une mutation sur le gène NRAS.
L’essai
NEMO, toujours en cours à l’heure actuelle, est une étude de phase 3 randomisée,
ouverte, effectuée dans 118 hôpitaux situés dans 26 pays. Des patients,
atteints de mélanome avancé non résécable de stade IIIC ou de stade IV selon l’American
Joint Committee sur le Cancer, présentant une mutation sur le gène NRAS, qui n’avaient
préalablement reçu aucun traitement ou dont la pathologie avait progressé
pendant ou après immunothérapie, étaient randomisés (2:1) pour recevoir soit
binimetinib 45 mg per os deux fois par jour soit dacarbazine 1 000 mg/m2
par voie intraveineuse toutes les 3 semaines. La randomisation était stratifiée
par stade, statut de performance, et immunothérapie précédente. Le critère
principal de l’étude était la survie sans progression évaluée à l’aveugle par
un comité central d’examen, sur la population en intention de traiter. Les
analyses d’innocuité (sécurité) ont été réalisées sur la population évaluable
sur le plan de l’innocuité, composée de l’ensemble des patients qui avaient
reçu au moins une dose du médicament à l’étude, et qui avaient été évalués au
moins une fois après l’établissement de l’innocuité à la ligne de base. (…).
Entre le
19 août 2013 et le 28 avril 2015, 402 patients étaient recrutés et répartis de
manière aléatoire : 269 ont rejoint le groupe recevant binimetinib et 133
le groupe recevant la dacarbazine. La période médiane de suivi était de 1.7
mois (Intervalle Interquartile [IQR] 1.4-4.1). La médiane de suivi sans
progression était de 2.8 mois (Intervalle de Confiance [IC] 95% 2.8-3.6) dans
le groupe binimetinib et de 1.5 mois (1.5-1.7) dans le groupe dacarbazine
(hazard ratio 0.62 [IC 95% 0.47-0.80] ; valeur unilatérale de p<0.001).
Les évènements
indésirables de grade 3 et de grade 4 observés chez au moins 5% des patients de
la population évaluable sur le plan de l’innocuité dans les deux groupes à la
fois étaient: augmentation de la créatine phosphokinase (52 [19%] patients sur
269 dans le groupe binimetinib versus
aucun patient sur 114 dans le groupe dacarbazine), hypertension (20 [7%] versus deux [2%]), anémie (cinq [2%] versus six [5%]), et neutropénie (deux
[1%] versus dix [9%]). Des événements
indésirables graves (tous grades confondus) sont survenus chez 91 (34%)
patients dans le groupe binimetinib et 25 (22%) dans le groupe dacarbazine.
Le
binimetinib a amélioré la survie sans progression en comparaison de la
dacarbazine et était tolérable. Le binimetinib pourrait représenter une
nouvelle option de traitement chez des patients atteints de mélanome présentant
une mutation sur le gène NRAS, après échec d’une immunothérapie. Prof Reinhard Dummer,
MD, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 8 mars
2017
Financement : Array BioPharma et Novartis
Pharmaceuticals Corporation.
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