Mésothéliome siégeant dans la zone inférieure du poumon gauche. Source iconographique et légendaire: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:MesotheliomaCXR.png |
Le
mésothéliome pleural malin est un cancer hautement agressif et de mauvais
pronostic ; il n’existe que peu d’options de traitement suite à une
progression sous chimiothérapie à base de platine. Nous avons évalué l’innocuité
et l’efficacité du pembrolizumab (un anticorps monoclonal anti-PD1) pour le
traitement de tumeurs solides exprimant le ligand 1 de mort cellulaire
programmée (PD-L1) et rapportons ici l’analyse intermédiaire de résultats
obtenus sur une cohorte de patients atteints de mésothéliome pleural malin.
Des
patients atteints de mésothéliome pleural malin, ayant déjà reçu un traitement,
ont été recrutés dans 13 centres situés dans six pays. Les patients ont reçu le
pembrolizumab (10 mg/kg toutes les deux semaines) pendant une période n’excédant
pas deux ans, ou jusqu’à progression confirmée de leur pathologie, ou jusqu’à
toxicité inacceptable. Les critères clé d’éligibilité comprenaient notamment
une pathologie évaluable et quantifiable, un échec de la thérapie standard, et un
indice de performance ECOG de 0 ou 1. Un (une) patient(e) était déclaré(e) PD-L1
positif (ve) si PD-L1 était exprimé dans au moins 1% des cellules tumorales
selon immunohistochimie. La réponse était évaluée sur la base du compte rendu
de l’investigateur, établi selon les critères (RECIST version 1.1). Les critère
principaux de l’étude étaient l’innocuité et la tolérance, analysée sur la
population en intention de traiter ; et la réponse objective, évaluée sur
l’ensemble d’analyse intégral. Le recrutement est clos ; cependant, l’étude
est toujours en cours. (…).
A partir
du 20 juin 2016, 25 patients ont reçu le pembrolizumab. 16 (64%) patients ont
présenté des événements indésirables graves liés au médicament à l’étude ;
les événements indésirables les plus communément relevés étaient fatigue (six
[24%]), nausée (six [24%]), et arthralgie (cinq [20%]). Cinq (20%) patients ont
rapporté des événements indésirables de grade 3 liés au traitement. Il a été
nécessaire d’interrompre le traitement chez trois (12%) patients du fait d’événements
indésirables liés à l’immunité : un (4%) patient sur 25 présentait une
rhabdomyolyse de grade 3 et une hypothyroïdie de grade 2 ; une
iridocyclite de grade 3, un érythème de grade 1, et un érythème de grade 3 ;
ainsi qu’une réaction de grade 2 à la perfusion. Aucun décès lié au traitement ni
de sortie d’étude ne sont survenus.
Cinq
(20%) patients ont présenté une réponse partielle, pour une réponse objective
de 20% (Intervalle de Confiance [IC] 6.8-40.7) et 13 (52%) patients sur 25
présentaient une pathologie stable. Les réponses au traitement se sont montrées durables (durée médiane de
réponse : 12 mois [IC 95% 3.7 jusqu’à non-atteint]) ; deux patients
sont restés sous traitement au moment de la fermeture de la base de données.
Le
pembrolizumab est apparemment bien toléré, il pourrait posséder une activité
anti-tumorale chez des patients atteints de mésolthéliome pleural malin PD-L1
positif. La durabilité et l’efficacité de la réponse relevées sur cette population de
patients justifie une poursuite des investigations. Dr Evan W Alley, MD, et al,
dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 10 mars 2017
Financement :
Merck
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