L’innocuité
et l’efficacité d’un traitement à long terme de l’ostéoporose sont importantes du
fait de la nature chronique de la maladie. Notre but était d’évaluer
l’innocuité et l’efficacité sur le long terme du denosumab, qui est couramment
utilisé pour le traitement des femmes ménopausées atteintes d’ostéoporose.
Dans cet
essai de phase 3 multicentrique, randomisé, en double-aveugle et contrôlé par
placebo, des femmes postménopausées, âgées de 60 à 90 ans, atteintes par
l’ostéoporose, ont été recrutées dans 214 centres en Amérique du Nord, Amérique
Latine, et Australasie ; et ont été réparties de manière aléatoire (1:1)
pour recevoir 60 mg de denosumab par voie sous-cutanée ou le placebo tous les
six mois pendant 3 ans. Tous les participantes qui avaient participé à l’essai
jusqu’au bout, sans interruption de traitement - ou manquant la prise d’une
dose au plus du médicament à l’étude -, étaient éligibles pour recrutement pour participer à la phase de prolongation de l’étude de 7 années; au cours de laquelle les
participantes poursuivaient leur traitement au denosumab.
Les données
présentées ici rapportent les résultats obtenus suite à une exposition au
denosumab sur une durée allant jusqu’à dix ans pour des femmes qui avaient pris
de denosumab pendant 3 ans et qui continuaient leur traitement en participant à
la phase de prolongation (groupe traitement à long terme), et d’une exposition de 7 ans au maximum chez
des femmes qui avaient reçu le placebo pendant 3 ans et qui étaient passées au
denosumab pour ce qui est de la période de prolongation de l’étude (groupe
transfert).
Le
critère principal d’évaluation était l’innocuité, comprenant l’évaluation des
incidences en termes d’évènements indésirables et d’évènements indésirables
graves, des changements de profils de paramètres d’innocuité de laboratoire
(c’est-à-dire biochimie et hématologie sériques), ainsi que l’incidence de
formation d’anticorps anti-denosumab chez les participantes.
Les
critères secondaires incluaient les fractures vertébrales, fractures de la
hanche, et fractures non vertébrales de même que l'évolution de la densité minérale osseuse
(DMO) au niveau de la colonne lombaire, de la hanche dans son entier, du col du
fémur, et du premier tiers du radius.
Les
analyses ont été effectuées en fonction des attributions de traitements par la
randomisation dans l’essai FREEDOM. Toutes les participantes qui étaient
recrutées dans la phase de prolongation étaient incluses dans les analyses
combinées d’innocuité et d’efficacité. (…).
Entre le
3 août 2004 et le 1er juin 2005, 7 808 femmes ont été recrutées
dans l’étude FREEDOM. 5 928 (76%) femme étaient éligibles pour
recrutement dans la phase de prolongation, et de celles – là, 4 550 (77%)
ont été recrutées (2 343 dans le groupe long terme, 2 207 dans le
groupe transfert) entre le 7 août 2007 et le 20 juillet 2 008. 2 626 femmes
(1 343 à long terme ; 1 583 transfert) ont participé à la phase
de prolongation jusqu’au bout. L’incidence des évènements indésirables - ajustée
chaque année – chez les participants, pour tous les sujets recevant le
denosumab a diminué, passant de 165.3 à 95.9 pour 100 participantes-années sur la
période de 10 ans. Les taux d’évènements indésirables graves sont restés
généralement stables au cours de période totale de l’étude, variant entre 11.5
et 14.4 pour 100 participantes-années. Une fracture du fémur atypique est
survenue dans chaque groupe au cours de la période de prolongation. Sept cas d’ostéonécrose
de la mâchoire ont été rapportés dans le groupe traitement à long terme et six cas dans le
groupe transfert. L’incidence annuelle de nouvelles fractures vertébrales (s’échelonnant
entre 0.90% et 1.86%) et de fractures non-vertébrales (s’échelonnant entre
0.84% et 2.55%) est restée basse au cours de la période de prolongation,
présentant des taux similaires à ceux relevés dans le groupe denosumab au cours
des trois premières années de l’étude FREEDOM, et à de plus faibles taux que
ceux projetés sur le long terme (virtuel) pour la cohorte placebo. Dans le
groupe traitement à long-terme, la DMO a augmenté de 21.7% au niveau de la colonne lombaire,
de 9.2% au niveau de la hanche dans son entier, de 9,0% au niveau du col du
fémur, et de 2.7% au niveau du premier tiers du radius par rapport à la ligne
de base FREEDOM. Dans le
groupe transfert, la DMO a augmenté de 16.5% au niveau de la colonne lombaire,
de 7.4% au niveau de la hanche dans son entier, de 7.1% au niveau du col du fémur
et de 2.3% au niveau du premier tiers du radius.
Le
traitement au denosumab, sur une période allant jusqu’à 10 ans, était associé à des taux bas d’évènements indésirables graves, une incidence réduite de
fractures en comparaison de celle observée au cours de l’essai au départ, et
une augmentation continue en DMO sans plateau. Prof Henry G Bone, MD, dans The
Lancet, Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 22
mai 2017
Financement :
Amgen
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