Le
rituximab administré par voie intraveineuse représente la norme en matière de
traitement du lymphome non-Hodgkinien à cellules B, et il est administré sur
une durée de 1.5h-6h. Une formulation sous-cutanée pourrait réduire le fardeau
du traitement subi par les patients et d'améliorer la gestion des ressources en soins de santé. Notre but était de montrer la non-infériorité pharmacocinétique
du rituximab administré en sous-cutané versus celle du rituximab administré en intraveineuse dans le
traitement du lymphome folliculaire et de fournir des données d’efficacité et d’innocuité.
SABRINA
était une étude de phase 3, ouverte, effectuée dans 113 centres de soins situés
dans 30 pays. Les patients éligibles étaient âgés de 18 ans et plus, et
présentaient tous un lymphome folliculaire CD 20 positif de grade 1, 2, ou 3a ;
un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0-2 ;
une pathologie mesurable par TDM ou IRM ; une espérance de vie évaluée à 6
mois ou plus ; une fonction hématologique adéquate sur 28 jours ou plus ;
et un ou plusieurs symptômes requérant traitement selon les critères du Groupe
d’Études des Lymphomes Folliculaires. Les patients étaient répartis de manière
aléatoire (1:1) par les investigateurs ou les membres de l’équipe de recherche
à l’aide d’un algorithme de randomisation dynamique à 375 mg / m2 de
rituximab par voie intraveineuse ou 1 400 mg de rituximab par voie
sous-cutanée + chimiothérapie (six à huit cycles de cyclophosphamide,
doxorubicine, vincritstine, et prednisone [CHOP] ou huit cycles de
cyclophosphamide, vincristine, et prednisone [CVP]), toutes les 3 semaines
pendant la phase d’induction, puis un traitement de maintien avec rituximab
toutes les 8 semaines. La randomisation était stratifiée selon la
chimiothérapie sélectionnée, l’Index de Pronostic International Lymphome, et la
région. Le critère principal pour le stade 2 était la réponse globale (c’est –
à – dire une réponse confirmée complète, réponse complète non confirmée, et
réponse partielle) en fin de période d’induction. Les analyses d’efficacité
ont été effectuées dans la population en intention de traiter. Les données
mutualisées des stades 1 et 2 sont rapportées sur la base de la date limite de
rendu des données du dernier patient ayant terminé la phase de maintien de l’étude.
(…). Le recrutement est
maintenant terminé ; toutefois, quelques patients sont encore suivis.
Entre le
15 février 2011 et le 15 mai 2013, 410 patients ont été répartis; 205 pour
recevoir le rituximab par voie intraveineuse et, 205 pour recevoir le rituximab
par voie sous-cutanée. La réponse globale, évaluée par l’investigateur en fin de période d’induction était de 84.9% (Intervalle de Confiance [IC] 95%
79.2-89.5) dans le groupe administration par voie intraveineuse, et de 84.4%
(78.7-89.1) dans le groupe administration par voie sous-cutanée.
La fréquence
des événements indésirables était similaire dans les deux groupes (199 [95%]
sur 210 dans le groupe administration par voie intraveineuse versus 189 [96%]
sur 197 dans le groupe administration par voie sous-cutanée) ; la
fréquence des événements indésirables de grade 3 ou plus était également
similaire (116 [55%] versus 111 [56%]). L’événement indésirable de grade 3 ou
plus était neutropénie, survenu chez 44 patients (21%) du groupe administration
par voie intraveineuse et 52 (26%) dans le groupe administration par voie
sous-cutanée. Des événements indésirables graves ont été relevés chez 72
patients (34%) dans le groupe administration par voie intraveineuse et 73 (37%)
dans le groupe administration par voie sous-cutanée.
Des réactions liées à l’administration
du médicament sont survenues chez 73 patients (37%) du groupe administration par
voie intraveineuse et chez 95 (48%) patients du groupe administration par voie
sous-cutanée (principalement des réactions locales de grade 1 ou 2 au niveau du
site d’injection).
Le
rituximab administré par voie intraveineuse ou par voie sous-cutanée ont
présenté des profils d’efficacité et d’innocuité similaires; aucun autre
problème d’innocuité n’a été relevé. L’administration par voie sous – cutanée ne
compromet pas l’activité anti-lymphomateuse du rituximab lors de son administration
avec chimiothérapie concomitante. Dr Andrew Davies, PhD, et al, dans The Lancet
Haematology, publication en ligne en avant-première, 2 mai 2017
Financement :
F Hoffmann-La Roche
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