La résistance
croisée après échec d’une thérapie antirétrovirale de première ligne (ART) est
supposée altérer l’activité des inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase
inverse (NRTIs) à lors de l’administration d’une thérapie de deuxième ligne
chez les patients atteints par le VIH, mais les preuves d’un effet de résistance
croisée sur les résultats virologiques restent limitées. Notre but était d’évaluer
l’association entre l’activité - prédite par les tests de résistance - des
NRTIs, utilisés comme thérapie de deuxième intention et les résultats obtenus d’un
traitement chez des patients atteints d’infections par le VIH.
Nous avons
effectué une analyse observationnelle de données additionnelles d’un essai
ouvert, randomisé de deuxième ligne ART (EARNEST) réalisé en Afrique
Sub-Saharienne. 1 277 adultes et adolescents infectés par le VIH, chez qui
une ART de première ligne avait échoué (évaluation avec confirmation
virologique effectuée selon les critères de l’OMS), étaient répartis de manière
aléatoire pour recevoir un inhibiteur des protéases réhaussé (standard : lopinavir
réhaussé par le ritonavir) avec deux à trois NRTIs (sélectionnés par le
clinicien, sans test de résistance) ; ou
avec raltegravir ; ou seul
comme monothérapie par inhibiteur des protéases (interrompue après la semaine
96).
Nous
avons testé la résistance génotypique sur des échantillons de référence stockés
dans le groupe inhibiteur des protéases + NRTI et calculé l’activité prédite
des NRTIs prescrits de deuxième ligne. Nous avons mesuré la charge virale dans
les échantillons stockés chez tous les patients pour lesquels des échantillons
avaient été stockés et obtenus toutes les 12-16 semaines. (…).
Des
génotypes sur échantillons de référence étaient disponibles chez 391 (92%) des
426 patients du groupe inhibiteur des protéases et NRTI. 176 (89%) des 198
patients chez qui il avait été prescrit un inhibiteur des protéases sans NRTIs
actifs (…) présentaient une suppression virale (charge virale < 400 copies
par mL) à la semaine 144, comparé aux 312 (81%) patients sur 383 dans le groupe
inhibiteur des protéases et raltegravir à la semaine 144 (p=0.02) et 233 (61%) patients sur 280 dans le groupe monothérapie
aux inhibiteurs des protéases à la semaine 96 (p<0.0001). En comparaison des résultats obtenus sans NRTIs
actifs, 95 (85%) patients sur 112 avec une NRTI active prévue présentaient une
suppression vitale (p=0.3) et 20 (77
%) patients sur 26 subissant deux ou trois NRTIs actives présentaient sur suppression
virale (p=0.08). Sur le suivi pris
dans son ensemble, une activité NRTI prévisionnelle plus importante était
associée à une suppression de charge virale moins plus mauvaise (valeur globale
de p=0.0004).
Le
criblage de la résistance génotypique pourrait ne pas prédire l’activité NRTI
de manière précise, pour ce qui est des
thérapies ART de deuxième ligne, à base d’inhibiteurs de protéases. Nos
résultats de soutiennent pas l’introduction en routine des tests de résistance
dans les programmes ART dans des contextes à faibles revenus, dans le cadre d’une
sélection de thérapie NRTI de deuxième ligne. Prof Nicholas I Paton, MD, et al,
dans The Lancet HIV, publication en ligne en avant-première, 8 mai 2017
Financement : European and Developing Countries Clinical Trials
Partnership, UK Medical Research Council, Instituto de Salud Carlos III, Irish
Aid, Swedish International Development Cooperation Agency, Instituto Superiore
di Sanita, WHO, Merck.
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