Position relative des treillis de renforcement Sublay: Inférieure / Onlay: Supérieure Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Technics_of_mesh_repair-sublay-outlay-inlay.jpg |
La
hernie incisionnelle est une complication à long terme fréquente après
chirurgie abdominale, avec une prévalence supérieure à 30% dans les groupes à
risque. Le but de l’essai PRIMA était d’évaluer l’efficacité de la pose d’un
treillis de renforcement chez des patients à haut risque, dans le but de
prévenir les hernies incisionnelles.
Nous
avons réalisé un essai multricentrique, en double-aveugle, randomisé, contrôlé,
dans 11 hôpitaux en Autriche, Allemagne et aux Pays-Bas. Nous avons inclus des
patients âgés de 18 ans et plus, ayant à subir une laparotomie médiane, et
qui étaient atteints d’un anévrisme de l’aorte abdominale (AAA) ou présentaient
un Index de Masse Corporelle (IMC) de 27 kg/m2 ou plus. Nous avons
répartis les participants de manière aléatoire à l’aide d’une séquence de
randomisation générée par ordinateur dans l’un des trois groupes de
traitements : suture primaire, treillis de renforcement supérieur* ou treillis
de renforcement inférieur*. Le critère principal d’évaluation de l’étude était
l’incidence d’hernies incisionnelles à la suite d’un suivi de deux ans, analysé
sur la population en intention de traiter. Les rapports de cote (Odds Ratios - OR)
ajustés étaient estimés par régression logistique. (…).
Entre
mars 2009 et décembre 2012, 498 patients ont été recrutés dans l’étude, 18
d’entre eux ont été exclus avant la randomisation. Ainsi, nous avons inclus 480
patients dans l’analyse primaire : 107 avaient subi une suture primaire
seule, 188 ont subi la pose d’un treillis de renforcement supérieur, et 185 ont
subi la pose d’un treillis de renforcement inférieur. Une hernie incisionnelle
a été identifiée chez 92 patients : chez 33 (30%) patients ayant subi une
suture primaire, chez 25 (13%) patients qui avaient subi la pose d’un treillis
de renforcement supérieur, et chez 34 (18%) patients qui avaient subi la pose
d’un treillis de renforcement supérieur (treillis de renforcement supérieur versus suture primaire, OR 0.37,
Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.20-0.69 ; p=0.0016 ; treillis de renforcement inférieur versus suture primaire, OR 0.55, IC 95% 0.30-1.00 ; p=0.05). L’incidence de survenue de
séromes était supérieure chez les patients s’étant fait poser un treillis de
renforcement supérieur (34 sur 188) que chez ceux ayant subi une suture
primaire (cinq sur 107 ; p=0.002)
ou s’étant fait poser un treillis de renforcement inférieur (13 sur 185 ; p=0.002). L’incidence d’infections des
plaies n’a pas différé entre les groupes de traitements (14 sur 107 chez ceux
ayant subi une suture primaire ; 25 sur 188 chez ceux ayant subi la pose d’un
treillis de renforcement supérieur ; et 19 sur 185 ayant subi la pose d’un
treillis de renforcement inférieur).
Une
réduction significative de l’incidence de survenue de hernies incisionnelles
était obtenue avec la pose d’un treillis de renforcement supérieur, en
comparaison du nombre de hernies incisionnelles survenant avec la pose d’un
treillis de renforcement inférieur ou à la suite de la seule suture primaire.
Le treillis de renforcement supérieur possède le potentiel de devenir le
traitement standard chez les patients à haut risque devant subir une
laparotomie médiane. Dr An P Jairam, MD, et al, dans The Lancet, publication en
ligne en avant-première, 19 Juin 2017
*traductions inédites de respectivement onlay mesh reinforcement et sublay mesh reinforcement par l'éditeur de ce post
Financement : Baxter; B
Braun Surgical SA.
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