La thérapie par
exercice progressif est un traitement efficace et sûr du syndrome de fatigue
chronique; toutefois, il s’agit d’une démarche thérapeutique intensive et son accessibilité est limitée. Notre but était de tester l’efficacité et
l’innocuité d’une thérapie par exercice progressif autoguidé.
Dans cet essai
pragmatique randomisé contrôlé, nous avons recruté des patients adultes (âgés
de 18 ans et plus) satisfaisant aux critères d’Excellence en matière de Soins
de l’Institut National de la Santé du Royaume-Uni pour la prise en charge du
syndrome de fatigue chronique, dans des établissements de soins secondaires au
Royaume-Uni. Les patients ont été répartis de manière aléatoire pour recevoir
les seuls soins prodigués par un médecin spécialiste (SPMS) [groupe contrôle]
ou SPMS+ exercice guidé d’auto-développement (EGAD). La randomisation par
blocs (nombre de patients – taille des blocs variant de manière aléatoire)
était effectuée à l’aide d’une séquence générée par ordinateur et stratifiée
par centre, score de dépression, et sévérité
de l’invalidité physique. À la fois les patients, et les
physiothérapeutes avaient accès au tableau d’attribution des traitements (SPMS ou [SPMS + EGAD]) ; le statisticien, en revanche, n’y avait pas accès.
Les
SPMSs étaient assurés par des médecins spécialistes, sans être
standardisés ; l’EGAD consistait en un livret d’usage autonome décrivant
un programme en six étapes graduelles mettant environ 12 semaines à effectuer,
et jusqu’à quatre séances de guidage avec un physiothérapeute sur 8 semaines
(d’une durée de 90 minutes au total). Les critères principaux d’évaluation
étaient la fatigue (mesurée à l’aide du Questionnaire de Fatigue Chadler) et
l’état physique fonctionnel (mesuré à l’aide du questionnaire Short Form-36 [SF36]) ;
tous deux faisant l’objet d’une évaluation par les patients 12 semaines après
la randomisation et analysés chez tous les patients randomisés pouvant présenter
des résultats au suivi (c’est-à-dire sur population en intention
de traiter). Les événements indésirables ont été relevés, événements
indésirables graves inclus. Nous avons utilisé l’analyse de régression linéaire
pour comparer SPMS avec EGAD, ajustée par rapport à la ligne de base et aux
facteurs de stratification. (…).
Entre le 15 mai
2 012 et le 24 décembre 2 014, nous avons recruté 211 patients éligibles, dont
107 ont été intégrés au groupe EGAD et 104 au groupe Contrôle. À 12 semaines,
en comparaison du groupe contrôle, le score de fatigue moyenne était de 19.1
(Déviation Standard [DS] 7.6) dans le groupe EGAD, et 22.9 (6.9) dans le groupe
Contrôle (différence ajustée -4.2 points, Intervalle de Confiance [IC] de -6.1
à -2.3, p<0.0001 ; impact de l’effectif 0.53) score d'état physique
fonctionnel moyen était de 55.7 (23.3) dans le groupe EGAD et de 50 dans le
groupe Contrôle (différence ajustée 6.3 points, de 1.8 à 10.8, p=0.006 ;
0.20). Aucun événement indésirable grave n’a été enregistré ; et, aucune
autre mesure de paramètre de sécurité d’essai n’a présenté de différence entre les groupes,
après qu’il fût tenu compte des données manquantes.
L’EGAD demeure
une intervention qui pourrait avoir pour effet de diminuer la fatigue et, dans
une moindre mesure, les infirmités physiques chez les patients atteints du
syndrome de fatigue chronique. Ces résultats nécessitent confirmation et testés
dans d’autres milieux de soins de santé. Dr Lucy V Clark, PhD, et al, dans The
Lancet, publication en ligne en avant-première, 22 juin 2017
Financement: Programme de Recherche sur le Programme de
Bénéfice du Patient, Institut National de Recherche sur la Santé du Royaume-Uni
et Fonds Sue Estermann.
Source: The Lancet Online
/ Traduction et adaptation: NZ
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