Source iconographique : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Plaque_comm%C3%A9morative_Jean_DIOT_Bruno_LENOIR_-_Paris_2e_-_67_rue_Montorgueil.jpeg |
Les
données concernant les services pourvoyeurs de prophylaxie pré-exposition
(PrEP) sont rares. Nous avons mis en place une étude de cohorte, afin d’évaluer
son efficacité, son innocuité et ses effets sur le comportement sexuel.
Nous
avons invité des hommes et des femmes transgenre qui entretiennent des
relations sexuelles avec des hommes, précédemment recrutés dans l’essai ANRS
IPERGAY randomisé et contrôlé par placebo dans sept sites (six en France et un
au Canada), pour participer à l’essai de prolongation avec distribution sur demande de tenofovir
disoproxil fumarate (300mg) et emtricitabine (200 mg) à prendre avant et après
le rapports sexuel. Nous avons évalué l’incidence du VIH et d’autres infections
sexuellement transmises (STIs), l’adhésion au PrEP, l’innocuité et le
comportement sexuel. Les analyses statistiques incluaient les comparaisons des
proportions et incidence entre la phase randomisée de l’essai ANRS IPERGAY et
la phase en ouvert, et tous les participants ont été inclus dans les analyses d’innocuité.
(…).
Entre le
4 novembre 2014 et le 27 janvier 2015, nous avons recruté 361 participants. La
médiane de suivi était de 18.4 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 17.7-19.1).
Un participant, qui avait interrompu le suivi de la démarche PrEP a été infecté
par le VIH. L’incidence de l’infection par le VIH était de 0.19 pour 100
personnes-années (Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.01-1.08), en comparaison
de l’incidence de 6.60 pour 100 personnes-années (3.60-11.05) mesurée dans le
groupe placebo de l’étude randomisée, indiquant une réduction relative de 97%
(IC 95% 81-100) de l’incidence de l’infection par le VIH dans le groupe PrEP
sur demande. Les participants ont utilisé une quantité médiane de 18 cachets de
médicament à l’étude par mois (IQR 11-25), et à la visite de 6 mois, 240 (71%)
des 336 participants étaient détectés positifs pour le tenofovir. Les
événements gastro-intestinaux liés aux médicaments ont été rapportés par 49
participants (14%) (…). Seuls 4 participants (1%) ont interrompu la démarche
PrPP; trois du fait d’une augmentation de la créatinine plasmatique. La
proportion des participants la pratique de relations sexuelles sans préservatif
à l’occasion de leur dernier rapport sexuel anal passif a augmenté de manière
significative, passant de 77% (136 participants sur 176) à la ligne de base à
86% (66 participants sur 77) à 18 mois de suivi (p= 0.0004). L’incidence d’une première STI au cours de cette phase ouverte d’essai n’a pas montré de
changement significatif en comparaison de l’incidence de première STI au cours
de la phase randomisée (59.0 versus
49.1 pour 100 personnes-années, respectivement ; p=0.11).
La
démarche de PrEP sur demande est d’une très haute efficacité pour ce qui est de
la prévention des infections par le VIH, dans la population à haut risque des
hommes ayant des relations avec des
hommes ; elle représente donc une alternative à la démarche de PrEP
quotidienne, amplifiant ce faisant les choix de prévention de l’infection par
le VIH. Des niveaux élevés de STI résultant d’une faible utilisation du
préservatif n’a pas affecté l’efficacité de la PrEP, mais justifie un dépistage
plus fréquent. Prof Dr Jean-Michel Molina, MD, et al, dans The Lancet HIV,
publication en ligne en avant-première, 23 juillet 2017
Financement : ANRS
(France Recherche Nord and Sud Sida-HIV Hépatites), the Canadian HIV Trials
Network, Fonds Pierre Bergé—Sidaction, Gilead Sciences, and the Bill &
Melinda Gates Foundation.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire