L’essai
de phase 3 ENDEAVOR était une comparaison directe de deux inhibiteurs du
protéasome chez des patients atteints de myélome multiple récidivant ou
réfractaire. Il a été précédemment montré dans une analyse intermédiaire que la
survie sans progression de la maladie était significativement supérieure sous
carfilzomib + dexamethasone que sous bortezomib + dexamethasone. Le but de
cette seconde analyse intermédiaire était de comparer la survie globale entre
les deux groupes de traitements.
ENDEAVOR
est un essai en ouvert de phase 3 effectué chez des patients atteints de
myélome multiple récidivant ou réfractaire. Les patients ont été recrutés dans
198 hôpitaux et cliniques de jour situés dans 27 pays d’Europe, d’Amérique du
Nord, d’Amérique du Sud, et de la région Asie-Pacifique. Les patients devaient
être âgés de 18 ans ou plus, être atteints d’un myélome récidivant ou
réfractaire, et avaient précédemment subi entre un et trois traitements
chimiothérapiques. Les patients étaient répartis de manière aléatoire (1 :1)
pour recevoir carfilzomib + dexamethasone (groupe carfilzomib) ou bortezomib + dexamethasone (groupe
bortezomib) selon un schéma de randomisation par blocs (blocs de quatre),
stratifiés selon le stade de la pathologie (système international de
stadification), les traitements chimiothérapiques précédemment reçus, les traitements
par inhibiteurs de protéasome précédemment reçus, et le mode d’administration
du bortezomib (groupe bortezomib). Le carfilzomib (20 mg/m2
administré au jour 1 et au jour 2 du cycle1 ; 56 mg/m2 par la
suite) était distribué en bolus par perfusion intraveineuse sur 30 minutes aux
jours 1, 2, 8, 9, 15 et 16 des cycles de 28 jours ; le bortezomib (1.3 mg/m2
était distribué en bolus par voie intraveineuse ou injection sous-cutanée aux
jours 1, 4, 8 et 11 des cycles de 21 jours. La dexamethasone (20 mg per os ou
perfusion intraveineuse) était distribuée aux jours 1, 2, 8, 9, 15, 16, 22 et
23 aux patients du groupe carfilzomib et aux jours 1, 2, 4, 5, 8, 9, 11, et 12
aux patients du groupe bortezomib. Le critère principal d’évaluation d’ENDEAVOR,
la survie sans progression, a précédemment été l’objet d’une publication. Une
analyse par test de Mantel-Haenzel pour données stratifiées a été utilisée pour
la comparaison de la survie globale entre les groupes de traitement pour cette
seconde analyse intermédiaire planifiée de façon prospective. Les analyses d’efficacité
étaient effectuées chez tous les patients randomisés (population en intention
de traiter) et l’analyse d’innocuité incluait les patients qui avaient reçu au
moins une dose de traitement. (…). Le recrutement pour cet essai est maintenant
clos.
Entre le
20 juin 2012 et le 30 juin 2014, 1 096 patients étaient évalués pour
éligibilité ; 929 d’entre eux ont été répartis de manière aléatoire dans
les groupes (464 dans le groupe carfilzomib et 465 dans le groupe bortezomib). La
date butoir pour l’analyse intermédiaire planifiée à l’avance était le 3
janvier 2017. La médiane de survie était de 47.6 mois (Intervalle de Confiance
[IC] 95% 42.5 – non évaluable) dans le groupe carfilzomib versus 40.0 mois (32.6-42.3) dans le groupe bortezomib (hazard
ratio 0.791 [IC 95% 0.648-0.694], p
(test unilatéral) = 0.010). Des événements indésirables de grade 3 ou plus
ont été rapportés chez 377 (81%) des 463 patients du groupe carfilzomib et chez
324 (71%) des 456 patients du groupe bortezomib, et les événements indésirables
graves chez 273 (59%) patients du groupe carfilzomib et chez 182 (40%) du
groupe bortezomib. Les événements indésirables de grade 3 ou plus les plus
fréquemment rencontrés étaient anémie (76 [16%] sur 463 patients du groupe
carfilzomib versus 46 [10%] sur 456
patients du groupe bortezomib), hypertension (67 [15%] versus 15 [3%]), pneumonie (42 [9%] versus 39 [9%]), thrombocytopénie (41 [9%] versus 43 [9%]), fatigue (31 [7%] versus 95 [8%]), dyspnée (29 [6%] versus dix [2%]), numération lymphocytaire diminuée (29 [6%] versus neuf [2%]), diarrhée (18 [4%] versus 39 [9%]), et neuropathie
périphérique (six [1%] versus 28
[6%]). Des décès liés au traitement sont survenus chez cinq (1%) des 463
patients du groupe carfilzomib (pneumonie [n=2], maladie pulmonaire interstitielle
[n=1], choc septique [n=1], d’origine inconnue [n=1], et deux (<1%) des 456
patients du groupe bortezomib (arrêt cardiaque [n=1] et pneumonie [n=1].
Le
carfilzomib a réduit le risque de décès de manière significative sur le plan
clinique en comparaison du bortezomib. Le carfilzomib est, à notre
connaissance, le premier et le seul traitement contre le myélome multiple
permettant d’améliorer la survie dans un contexte de récidive, en comparaison
du traitement standard actuel. Cette étude est utile quant au choix de l’inhibiteur
du protéasome à administrer pour le traitement de cette maladie. Dr Prof
Demetios A Dimopoulos, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en
ligne en avant-première, 23 août 2017
Financement :
Onyx Pharmaceuticals Inc, filiale de Amgen Inc
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