Carcinome Urothélial de la Prostate (...). Source iconographique et légendaire: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Urothelial_carcinoma_in_prostate_-_2_--_intermed_mag.jpg |
Peu de
traitements au mécanisme d’action distinct sont disponibles pour des patients
atteints de carcinome urothélial avancé ou métastasé ayant progressé après
thérapie à base de platine. Nous avons évalué l’efficacité et l’innocuité d’un
traitement avec docetaxel + soit [ramucirumab
- un anticorps monoclonal entièrement humanisé ciblant le domaine
extracellulaire du VEGF récepteur 2 (VEGFR2)] - ou [placebo] dans cette population de patients.
Nous avons
effectué un essai randomisé de phase 3, en double aveugle, menés chez des
patients atteints de carcinome urothélial avancé ou métastasé, et dont la
pathologie avait progressé au cours ou à la suite d’une chimiothérapie à base
de platine. Les patients ont été recrutés dans 124 sites situés dans 23 pays. Le
traitement précédent, composé d’un inhibiteur de point de contrôle immunitaire était
permis. Les patients étaient randomisés (1:1) à l’aide d’un système interactif
de réponse par internet pour recevoir le docetaxel 75 mg/m2 par voie
intraveineuse + [soit ramucirumab 10
mg/kg par voie intraveineuse ou le
placebo] au jour 1 de chaque cycle de 21 jours, jusqu’à progression de la
maladie ou sortie d’étude argumentée selon les critères en vigueur. Le critère
principal d’évaluation de l’étude était la survie sans progression, analysé sur
la population en intention de traiter constituée des 437 premiers patients
randomisés. (…).
Entre Juillet
2015 et Avril 2017, 530 patients étaient tirés au sort pour recevoir soit le
traitement [ramucirumab + docetaxel] (n=263) ou [le placebo + docetaxel]
(n=267). La survie sans progression était significativement prolongée chez les
patients recevant [ramucirumab + docetaxel] (n=263) versus [placebo + docetaxel] (durée médiane sans progression :
4.07 mois [Intervalle de Confiance -IC-95% 2.96-4.47] versus 2.76 mois
[2.60-2.96] ; hazard ratio [HR] 0.757, IC 95% 0.607-0.943 ; p=0.0118). L’analyse effectuée à l’aveugle
par un laboratoire central s’est révélée en correspondance avec ces résultats.
Une réponse objective était obtenue chez 53 (24.5%, IC 95% 18.8-30.3) patients
sur les 216 recevant le ramucirumab et chez 31 (14.0%, 9.4-18.6) patients sur
221 recevant le placebo. Les événements indésirables concomitants aux
traitements les plus fréquemment rapportés -indépendamment de leur cause et que qu' en soit le degré de gravité - dans
chaque groupe de traitement étaient fatigue,
alopécie, diarrhée, diminution de l’appétit, et nausée. Ces événements sont principalement
survenus à des degrés de gravité 1 ou 2. La fréquence des événements
indésirables de degré de gravité 3 ou plus était similaire chez les patients
recevant le ramucirumab en comparaison de ceux recevant le placebo (156 patients
[60%] sur 258 versus 163 patients [62%]
sur 265 ont présenté un événement indésirable), sans occurrence d’effets
toxiques. 63 (24%) patients sur les 258 recevant le ramucirumab versus 54 [20%] sur les 265 recevant le
placebo ont présenté un événement indésirable grave dont l’occurrence était
liée au traitement selon l’investigateur. 38 (15%) des 258 patients sous
ramucirumab et 43 (16%) des 265 patients sous placebo sont décédés au cours du
traitement ou dans les 30 jours suivant son interruption, parmi lesquels huit
(3%) et cinq (2%) décès respectivement ont été reliés au traitement par l’investigateur.
La septicémie était l’événement indésirable menant au décès le plus communément
rencontré sous traitement (quatre [2%] versus aucun [0%]). Un événement à issue
fatale était une septicémie neutropénique rapportée chez un patient recevant le
ramucirumab.
Pour autant que
nous sachions, le cocktail [ramucirumab + docetaxel] est le premier schéma
thérapeutique dans une étude de phase 3 montrant une survie sans progression
supérieure en comparaison de la chimiothérapie, observée chez des patients atteints
de carcinome urothélial avancé réfractaire au platine. Ces données valident l’inhibition
de la signalisation VEGFR2 comme une option nouvelle de traitement
thérapeutique chez les patients atteints de cancer urothélial. Prof Daniel P
Petrylak, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 12
septembre 2017
Financement : Eli Lilly and Company