Les
difficultés de sommeil peuvent avoir un lien de causalité et contribuer à l’occurrence
de maladies mentales. Si ces hypothèses se confirment, l’amélioration du
sommeil pourrait être bénéfique pour la santé psychologique. Notre but était de
déterminer si le traitement de l’insomnie pouvait conduire à la réduction de la
paranoia et des hallucinations.
Nous
avons effectué cet essai randomisé, contrôlé, en simple aveugle (OASIS)
dans 26 universités situées au Royaume-Uni. Des étudiants à l’Université
atteints d’insomnie ont été répartis de manière aléatoire (1:1) par randomisation
simple pour suivre une thérapie cognitivo-comportementale en ligne (CBT) contre
l’insomnie (n=1 891) ou recevoir le traitement classique; l’équipe de
recherche n’ayant pas accès au tableau de randomisation. Les évaluations en
ligne ont eu lieu à la semaine 0, 3, 10 (fin de thérapie), et 22. Les critères
principaux étaient représentés par la mesure de l’insomnie, la paranoïa, et les
expériences hallucinatoires. Nous avons effectué les analyses sur population en
intention de traiter. (…).
Entre le
5 mars 2015 et le 17 février 2016, nous avons répartis de manière aléatoire 3 755
participants pour suivre une CBT contre les insomnies (n= 1 891) ou pour
recevoir le traitement classique (n=1 864). En comparaison avec le
traitement classique, l’intervention CBT a réduit les insomnies (différence
ajustée 4.78, Intervalle de Confiance [IC] 95% de 4.29 à 5.26, d de Cohen =
1.11 ; p<0.0001), paranoïa
(-2.22, de -2.98 à -1.45, d de Cohen 0.19 ; p<0.0001), et hallucinations (-1.58, de -1.98 à -1.18, d de
Cohen = 0.24 ; p<0.0001). L’amélioration
des insomnies a eu un effet médiateur des changements relatifs à la paranoïa et
aux hallucinations. Aucun événement indésirable grave n’a été rapporté.
Il s’agit
ici, à notre connaissance, du plus important essai randomisé contrôlé sur une intervention
psychologique visant à traiter une maladie mentale. Cette étude fournit des preuves
solides indiquant que l’insomnie est un facteur causal d’expérience
psychotiques et autres problèmes de santé mentale. Ces résultats devront toutefois être confirmés par des tests effectués sur une population plus importante, au-delà de celle constituée
d’étudiants à l’Université. Le traitement des altérations du sommeil devrait
être une priorité des Services de Santé Mentale. Prof Daniel Freeman, PhD, et
al, dans The Lancet Psychiatry, publication en ligne en avant-première, 6
septembre 2017
Financement : Wellcome Trust
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