Le cancer se développe du fait d’une mutation
somatique et du processus de sélection clonale, mais les mesures
quantitatives de sélection dans le domaine de l’évolution du cancer manquent à ce jour. Nous avons
adapté des méthodes à partir de l’évolution moléculaire et les avons appliquées
à 7 664 tumeurs s’apparentant à 29 types différents de cancers. Au
contraire de l’évolution des espèces comme telle, ma sélection positive pèse
plus lourd que la sélection négative au cours du développement du cancer. En
moyenne, <1 substitution de base codante/tumeur est perdue par sélection
négative, avec une sélection purificatrice presque absente en dehors de la
perte de gènes essentiels. Cela permet une énumération de toutes les mutations « conducteur »
codantes à l’échelle de l’exome, gènes du cancer connus inclus. En moyenne, les
tumeurs portent environ 4 substitutions codantes sous sélection positive, dont
les taux s’échelonnent entre <1/tumeur dans les cancers de la thyroïde et
des cancers des testicules à >10/tumeur dans les cancers colorectaux et de l’endomètre.
La moitié des substitutions « conducteur » surviennent dans des gènes
du cancer non encore connus. Avec la charge croissante de mutations, les nombre
de mutations « conducteur » augmente, mais pas de manière linéaire.
Nous cataloguons ici les gènes du cancer et montrons que les gènes présentent de
grandes variations pour ce qui est de la proportion des mutations « conducteur »
versus « passager ». Iñigo Martincorena, et al, dans Cell,
publication en ligne en avant-première, 19 octobre 2017
Jusqu'au 30 juin 2022, le blog Actualités Scientifiques - Médicales vous a proposé des traductions en français adaptées de résumés d'articles originaux, tout récemment parus et relayés sur site internet. Actualités Scientifiques - Médicales. A partir du 1er septembre 2022, ce blog vous propose des billets d'opinion relatifs à l'actualité scientifique et médicale, selon un rythme qui reste à définir.