L’incidence de l’infection au VIH chez les jeunes
femmes en Afrique Sub-Saharienne reste élevée et l'inclusion de ces femmes dans des
programmes de vaccination et de soins est crucial. Notre but était d’établir
une cohorte de jeunes femmes dépistées d’une infection aigüe par le VIH au
stade 1 de Fiebig chez lesquelles un traitement était initié immédiatement après
le diagnostic ; afin d’avancer dans la recherche dans ce groupe à haut
risque.
945 femmes âgées de 18-23 ans à KwaZulu-Natal,
Afrique du Sud, exemptes d’infection par le VIH et sexuellement actives, ont
consenti à se soumettre à un dépistage bi-hebdomadaire d’ARN-VIH-1 et à des
prélèvements d’échantillons biologiques pour évaluation du risque tous les 3
mois, dans le cadre d’une participation à un programme de formation aux bonnes
pratiques sanitaires et d’accès à l’emploi. Nous avons analysé l’effet d’une
mise sous traitements antirétroviraux combinés (ART) sur la virémie et les
réponses immunitaires, les comportements sexuels à risque, ainsi que l’effet d’une
intervention socio-économique.
42 femmes ont reçu le diagnostic d’infection aigüe
par le VIH entre le 1er décembre 2012 et le 30 juin 2016 (incidence
8.2 pour 100 personnes-années, Intervalle de Confiance [IC] 95% 5.9-11.1), dont
36 (86%) ont reçu le diagnostic d’infection au stade 1 de Fiebig avec une
charge virale initiale de 2.97 log10 copies par mL (Intervalle
Interquartile [IQR] 2.42-3.85). 23 femmes sur 36 ont commencé une thérapie ART
avec une période médiane de délai entre la détection et le début du traitement
d’une journée (1-1), ce qui a limité le pic de charge virale médiane à une
valeur de 4.22 log10 copies par Ml (3.27-4.83) et un nadir de CD4 de
685 cellules par µL (561-802). L’ART a également eu un effet suppresseur sur la
charge virale (atteignant des valeurs < 20 copies par mL) sur une période médiane
de 16 jours (12-26) et, chez 20 (87%) femmes sur 83, a empêché la
séroconversion, donnée confirmée par western blot.
385 femmes ont suivi les 48
semaines d’intervention socioéconomique jusqu’au bout, dont 231 ont été suivies
sur 1 an. 202 (87%) de ces 231 femmes ont obtenu une place de travail, sont
retournées à l’école, ou ont lancé une affaire.
Un dépistage fréquent des infections par le VIH
combiné à une intervention socioéconomique ont facilité l’échantillonnage et l’évaluation
du risque avant et après infection. Outre la détection d’une infection aigüe et
d’un placement sous traitement immédiat, nous avons établi une cohorte de
recherche optimisée, pour ce qui est de la prévention et du traitement. Krista
L dong, MD, et al, dans The Lancet HIV, publication en ligne en avant-première,
2 octobre 2017.
Financement :
Bill
& Melinda Gates Foundation, National Institute of Allergy and Infectious
Diseases, International AIDS Vaccine Initiative, Wellcome Trust, Howard Hughes
Medical Institute.