Chirurgie de pontage aortocoronarien Source iconographique: https://en.wikipedia.org/wiki/Coronary_artery_bypass_surgery |
Le Canakinumab, un anticorps monoclonal ciblant l’interleukine-1β,
diminue l’inflammation et le taux d’accidents cardiovasculaires sans effet sur
les concentrations en lipides. Cependant, des questions sans réponse demeurent :
« lequel des groupes de patients bénéficie le plus du traitement ? »
et « la réduction en Biomarqueur de Haute Sensibilité Protéine C Réactive
(hsCRP) est-elle en corrélation avec les bénéfices cliniques chez les patients
pris individuellement ? »
L’Étude de l’Effet Anti-Inflammatoire du Canakinumab
en cas de Thrombose (CANTOS) a utilisé des codes générés par ordinateur pour la
répartition par randomisation de 10 061 hommes et femmes présentant un
historique d’infarctus du myocarde dans des groupes recevant des doses de
canakinumab (50 mg, 150 mg, ou 300 mg) par administration sous-cutanée ou le
placebo, une fois tous les 3 mois. Dans une analyse secondaire prévue à
l’avance, définie pour évaluer l’éventuelle relation de cause à effet entre la
réduction en hsCRP et la diminution de la fréquence des accidents cardiaques au
cours de l’étude CANTOS, nous avons évalué les effets du canakinumab sur les
taux d'événéments cardiovasculaires majeurs, de mortalité cardiovasculaire,
et de mortalité toutes causes confondues en fonction des concentrations en
hsCRP sous traitement. Nous avons appliqué une analyse multivariée pour
l’ajustement des facteurs associés à la ligne de base avec les valeurs de hsCRP
atteintes ainsi que des analyses de sensibilité multiple pour évaluer l’amplitude
de l’effet des facteurs de confusion. La durée médiane de suivi était de 3.7
ans. (…).
Les caractéristiques cliniques n’ont pas défini de
groupes de patients avec des bénéfices plus importants ou de moindres bénéfices
à la ligne de base lorsqu’ils sont traités au canakinumab. Cependant, les participants
de l’essai recevant le canakinumab, qui ont présenté des concentrations plus
faibles que 2 mg/L ont également présenté un nombre d’événements indésirables
majeurs diminué de 25% (estimation multidimensionnelle ajustée du hazard ration
- risque - [HRadj] = 0.75, Intervalle de Confiance [IC] 95%
0.66-0.95, p<0.0001), alors qu’aucun
bénéfice significatif n’était observé chez les patients dont les concentrations
en hsCRP étaient de 2 mg/L ou plus (HRadj=0.90, 0.79-1.02, p=0.11).
Pour les patients sous traitement au canakinumab
qui présentaient des concentrations en hsCRP inférieures à 2 mg/L, la mortalité
cardiovasculaire (HRadj=0.69, IC 95% 0.56-0.85, p=0.0004) et la mortalité toutes causes confondues (HRadj=0.69,
IC 95% 0.58-0.81, p<0.0001)
étaient toutes deux réduites de 31% alors qu’aucune réduction significative de
ces paramètres n’était observée chez les patients traités au canakinumab qui
présentaient des concentrations de hsCRP de 2 mg/L ou au-dessus. Des effets
différentiels similaires étaient retrouvés à l’occasion d’analyses de paramètres
cardiovasculaires secondaires de l’essai prévues à l’avance (incluant des hospitalisations
complémentaires pour angine de poitrine requérant une revascularisation) et
dans les analyses de sensibilité alternativement basées sur les médianes de réductions en hsCRP, sur
les diminutions de 50% ou plus en hsCRP, sur les médianes de pourcentages de
réduction en hsCRP, dans les analyses doses-spécifiques, et dans les analyses
utilisant des approches d’inférence causale pour estimer l’effet du traitement
parmi les sujets atteignant les valeurs cibles de concentration en hsCRP.
L’amplitude de la diminution de la concentration en
hsCRP suivant l’administration d’une dose unique de canakinumab pourrait
fournir une méthode clinique simple d’identifier les sujets qui tireront
vraisemblablement le plus de bénéfices d’un traitement continu. Ces données
suggèrent des valeurs basses en hsCRP sont plus favorables à une réduction de l’inflammation
sous canakinumab. Prof Paul M Ridker MD, et al, dans The Lancet, publication en
ligne en avant-première, 13 novembre 2017
Financement : Novartis Pharmaceuticals
Source : The
Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ