Environ deux –
tiers des patients atteints de polyneuropathie inflammatoire démyélinisante
chronique (PIDC) nécessitent un traitement par administration d’immunoglobulines
par voie intraveineuse. Les immunoglobulines par voie sous-cutanée (IgSC) est
une option alternative d’administration des immunoglobulines, ladite option n’a
toutefois pas encore été explorée à l’occasion d’un essai PIDC important. L’étude
PATH avait pour but la comparaison des taux de rechute chez les patients
recevant IgSC versus placebo.
Entre le 12
mars 2012 et le 20 septembre 2016, nous avons effectué une étude chez des
patients provenant de 69 centres de référence neuromusculaires situés en
Amérique du Nord, Europe, Israel, Australie, et au Japon. Des adultes, atteints
de PIDC avérée ou probable, répondant à un traitement par administration d’immunoglobulines
par voie intraveineuse étaient éligibles. Nous avons réparti de manière
aléatoire des participants pour recevoir 0.2 g/kg ou 0.4 g/kg d’une solution de
IgSC à 20% (IgPro20) hebdomadaire versus placebo (solution d’albumine humaine à
2%) pour traitement de maintien pendant 24 semaines. Nous avons effectué une
randomisation 1:1:1 à l’aide d’un système interactif de réponse
vocale par blocs de six, stratifiée par région (Japon et non-Japon). Le critère
principal était la proportion de patients présentant une récidive de PIDC ou
qui étaient sortis d’étude pour quelque raison que ce soit, au cours de 24
semaines de traitement. Ni les patients, ni le personnel soignant, ni le
personnel de l’étude, incluant les agents chargés de l’évaluation des
résultats, n’avaient accès au tableau de randomisation. Les analyses ont été
effectuées sur la population en intention de traiter et sur la population per
protocole. (…).
Dans cette
étude randomisée, en double – aveugle, contrôlée par placebo, nous avons
réparti de manière aléatoire 172 patients dans les groupes : 57
patients (33%) ont rejoint le groupe placebo, 57 patients (33%) ont rejoint le
groupe de traitement à faible dose et 58 (34%) ont rejoint le groupe de traitement à dose élevée. Dans la
population en intention de traiter, 36 (63% [22-46]) patients sous placebo, 22
(39% [27-52]) patients sous traitement à faible dose de IgSC, et 19 (33%
[22-46]) patients sous traitement à dose élevée ont récidivé ou sont sortis d’étude
pour d’autres raisons (p=0.0007). La diminution en risque absolu était de 25%
(Intervalle de Confiance [IC] 95% 6-41) pour le groupe à faible dose versus
placebo (p=0.007), 30% (12-46) pour
le groupe traitement à dose élevée versus
placebo (p=0.001), et de 6% (de -11
à 23) pour le groupe à dose élevée versus
le groupe à faible dose (p=0.32). Les
événements indésirables liés à l'étude sont survenus chez 47 (27%)
patients (dix [18%] dans le groupe placebo, 17 [30%] dans le groupe traitement
à faible dose, et 20 [34%] dans le groupe traitement à dose élevée). Six (3%)
patients ont présenté 11 événements indésirables graves : un (2%) patient
dans le groupe placebo, trois (5%) dans le groupe de traitement à faible dose de traitement,
et deux (3%) dans le groupe de traitement à dose élevée ; seul un événement (réaction
allergique cutanée aigüe) a été considéré comme lié à l'étude.
Cette étude,
qui, à notre connaissance est l’essai PIDC le plus important réalisé à ce jour [et
la première étude PIDC d’évaluation de l’administration d’immunoglobulines à
deux dosages au cours d’un même protocole], a montré que les deux doses de IgSC
IgPro20 étaient efficaces et bien tolérées, suggérant ce faisant que IgSC peut
être appliquée comme traitement de maintien du PIDC. Prof Ivo N van Schaik, MD,
et al, dans The Lancet Neurology, publication en ligne en avant-première, 6
novembre 2017
Financement : CSL Behring