Les pompiers sont 5 à 6 fois plus atteints de symptômes respiratoires que la population générale. Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pompiers_zurich_respirationPollutionAir.jpg |
Les symptômes respiratoires non-spécifiques
chroniques sont difficiles à gérer. Notre essai avait pour but d’évaluer l’association
entre la fraction de monoxyde d’azote exhalée (FENO) et la réponse aux
corticostéroïdes inhalés chez des patients atteints de symptômes respiratoires
non-spécifiques.
Dans cet essai en double – aveugle, randomisé,
contrôlé par placebo, nous avons recruté des patients vierges de tout
diagnostic, âgés de 18 ans à 80 ans, atteints de toux, de respiration
sifflante, ou de dyspnée, et présentant une réversibilité sous
bronchodilatateur inférieure à 20% dans 26 centres de soins primaires et
hôpitaux situés au Royaume-Uni et à Singapour. Les patients ont été évalués
pendant 2 semaines avant d’être répartis de manière aléatoire (1:1) pour
recevoir des corticostéroïdes inhalés en particules extrafines (QVAR 80 µg,
deux bouffées deux fois par jour, équivalent à 800 µg par jour de beclamethasone
propionate) ou placebo. La randomisation était stratifiée selon la mesure de FENO :
normale (≤ 25 parties par milliard [ppb]), intermédiaire (de >25 à < 40
ppb), et élevée (≥ ppb). Le critère principal d’efficacité était le changement
en score moyen au Questionnaire de Contrôle de l’Asthme (ACQ7). Nous avons fait
usage de la modélisation linéaire pour l’évaluation de FENO comme prédictif de la réponse, estimant
que l’effet d’interaction entre FENO et le traitement sur le changement en (ACQ7).
Nous avons effectué nos analyses primaires et secondaires dans l’ensemble
conforme au protocole, excluant ce faisant les patients ne satisfaisant pas au
critère principal de l’étude, les patients non compliants au traitement (…),
ainsi que les patients effectuant des visites de suivi hors des fenêtres calendaires prédéfinies. (…).
Entre le 4 février 2015 et le 12 juillet 2016,
nous avons réparti de manière aléatoire 294 patients pour recevoir le
traitement par corticostéroïdes inhalés en particules extrafines (n=148) ou le placebo (n=146). Suite aux
exclusions dues à des violations de protocoles, nous avons analysé 214 patients
(114 patients du groupe inhalation de corticostéroïdes à particules extrafines et 100 patients recevant le placebo). Nous avons observé une interaction
significative entre les niveaux de FENO à la ligne de base et le groupe de traitement
pour chaque augmentation d’une fraction de 10 ppb à la ligne de base, avec un
changement en ACQ7 plus important dans le groupe inhalation de corticostéroïdes à particules extrafines que dans le groupe placebo (différence intergroupe :
0.071, Intervalle de Confiance [IC] 95% de 0.002 à 0.139 ; p=0.044). Les événements indésirables les
plus communément rencontrés étaient nasopharyngites (18 [12%] patients dans le
groupe traité versus 13 [9%] dans le groupe placebo), infections et
infestations (25 [17%] versus 21 [14%]), et troubles respiratoires,
thoraciques, et médiastinaux (13 [9%] versus 17 (12%)].
La mesure des niveaux de FENO est un
outil facile et non-invasif à pratiquer en clinique auprès de patients atteints
de symptômes respiratoires non spécifiques ; afin de prédire la réponse
aux corticostéroïdes inhalés. De futures recherches seront nécessaires afin de
définir plus précisément sont rôle dans d’autres maladies du tractus
respiratoire, comme la bronchique chronique obstructive. Prof David B Price,
FRCGP, et al, dans The Lancet Repiratory Medicine, publication en ligne en
avant-première, 3 novembre 2017
Financement : Étude
sponsorisée par OPRI, partiellement financée par Circassia ; médicaments à
l’étude fournis par TEVA