Division cellulaire normale versus division cellulaire cancéreuse Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cancer_division_cellulaire_NIH_traduction_fran%C3%A7aise.png |
En 2015, le second cycle du programme CONCORD a, d’une
part, déclaré la surveillance mondiale du cancer comme mesure de l’efficacité des
systèmes de santé et, d’autre part, défini les priorités de la politique mondiale
de contrôle du cancer. CONCORD-3 est une mise à jour des données mondiales de
survie au cancer à date de 2014.
CONCORD-3 inclut les données individuelles de 37.5
millions de patients diagnostiqués d’un cancer au cours de la période 2000-2014.
Les données ont été fournies par 322 registres du cancer basés sur la population
dans 71 pays et territoires, dont 47 ont fourni des données couvrant 100% de la
population. L’étude comprend 18 types ou groupes de cancers : œsophage,
estomac, colon, rectum, foie, pancréas, poumon, sein (femme), col de l’utérus, ovaire,
prostate, et mélanome de la peau chez les adultes ; ainsi que tumeurs
cérébrales, leucémies, lymphomes à la fois chez les adultes et les enfants. Des
procédures standardisées de contrôle de qualité ont été appliquées ; les
erreurs relevées ont été rectifiées (…). Nous avons estimé la survie nette à 5
ans. Les estimations étaient standardisées pour l’âge par pondération à l’aide des
normes des Standards Internationaux de Survie au Cancer (International Cancer
Survival Standard dans le texte).
Pour la plupart des cancers, la survie nette à 5
ans demeure parmi les plus élevées dans le monde aux USA et Canada, en
Australie et Nouvelle Zélande, et en Finlande, Islande, Norvège, et Suède. Pour
beaucoup de cancers, le Danemark comble le fossé de mortalité avec les autres
pays Nordiques. Les tendances en matière de survie sont à la croissance, même
celles qui concernent les cancers les plus léthaux : dans certains pays,
la survie a augmenté de 5% pour les cancers du foie, du pancréas, et du poumon.
Pour ce qui est des femmes diagnostiquées au cours des années 2010-14, la survie
à 5 ans pour un cancer du sein est de 89.5% en Australie et de 90.2% aux USA,
mais les différences internationales demeurent très importantes, avec des
niveaux de survie s’abaissant jusqu’à 66.1% en Inde. Pour ce qui est des
cancers gastrointestinaux, les niveaux de survie à 5 ans les plus élevés ont
été relevés en Asie du Sud-Est : en Corée du Sud pour les cancers de l’estomac
(68.9%), du colon (71.8%), et du rectum (71.1%) ; au Japon pour le cancer
de l’œsophage (36.0%) ; et à Taïwan pour le cancer du foie (27.9%). En
revanche, dans la même région du monde, la survie est généralement plus basse
qu’ailleurs pour ce qui est du mélanome de la peau (59.9% en Corée du Sud,
52.1% à Taiwan, et 49.6% en Chine), et pour ce qui est des malignités lymphoïdes
(52.5%, 50.5%, et 38.3%) et myéloïdes (45.9%, 33.4%, et 24.8%). Pour les
enfants diagnostiqués au cours des années 2010-14, la survie à 5 ans pour la
leucémie lymphoïde aigüe s’échelonne de 49.8% en Équateur à 95.2% en Finlande.
La survie à 5 ans pour les tumeurs au cerveau chez les enfants est plus élevée
que chez les adultes mais la fourchette globale est très vaste (de 28.9% au
Brésil à presque 80% en Suède et au Danemark).
Le programme CONCORD permet des comparaisons ponctuelles
de l’efficacité des systèmes de santé au niveau mondial, pour ce qui est des
soins prodigués pour 18 types de cancers qui collectivement représentent 75% de
tous les cancers diagnostiqués chaque année dans le monde. Cela contribue à une
stratégie globale de contrôle du cancer. L’OCDE a, depuis 2017, utilisé les
résultats du programme CONCORD comme référence officielle de données de survie de
personnes atteintes de cancers parmi leurs indicateurs de qualité des soins
dans 48 pays dans le monde. Les gouvernements doivent prendre en considération
les registres des cas de cancers basés sur la population comme des outils
stratégiques clés qui peuvent être utilisés pour évaluer à la fois l’impact des
politiques de prévention du cancer et l’efficacité des systèmes de santé pour
ce qui est des soins prodigués aux patients diagnostiqués d’un cancer. Claudia
Allemani, PhD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première,
30 janvier 2018
Financement:
American Cancer Society; Centers for Disease Control and Prevention; Swiss Re;
Swiss Cancer Research foundation; Swiss Cancer League; Institut National du
Cancer; La Ligue Contre le Cancer; Rossy Family Foundation; US National Cancer
Institute; and the Susan G Komen Foundation.