Lymphome folliculaire. Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Follicular_lymphoma,_Bcl-2.jpg |
Malgré l’abondance d’options thérapeutiques, le
lymphome folliculaire reste incurable quand il est découvert à un stade avancé. De
plus, la séquence idéale des traitements et le bénéfice absolu d’une thérapie
post-inductive reste peu claire. Nous avons mis au point l’essai SWOG S0801
pour étudier l’efficacité d’une radioimmunothérapie de consolidation et du traitement de maintien du rituximab en séquentiel, à la suite d’une chimioimmunothérapie.
Pour cette étude multicentrique de phase 2 à simple
bras, nous avons recruté des patients âgés de 18 ans et plus avec un diagnostic
de lymphome folliculaire de stade III, IV, (…), et de grade 1, 2, ou 3a, qui
n’avaient reçu aucun traitement préalable, dans 20 institutions appartenant au
Réseau d’Essais Cliniques de l’Institut National du Cancer (National Cancer
Institute). Les patients étaient assignés devaient suivre un traitement sur une
période de 5 ans, comprenant R-CHOP (rituximab + cyclophosphamide [750 mg/m2],
doxorubicine [50 mg/m2], vincristine [1.4 mg/m2], et
prednisone ou prednisolone [100 mg]) tous les 21 jours sur six cycles au
maximum, avec rituximab 375 mg/m2 administré au jour 1 des cycles 1
à 4, suivi par une radioimmunothérapie tositumomab à l’iode 131 (131I)
et thérapie de maintien au rituximab 375 mg/m2 dans les 12 semaines
suivant le sicième cycle de R-CHOP, tous les 3 mois sur une période de 4 ans au
plus. Le critère principal était la survie sans progression sur 3 ans dans la
population en intention de traiter. Les analyses d’efficacité et d’innocuité
étaient effectuées sur la population en intention de traiter et sur la
population per protocole. (…).
Entre le 1er avril 2009 et le 15
décembre 2010, nous avons recruté 84 patients évaluables, dont 73 ont suivi le
protocole R-CHOP et la radioimmunothérapie dans leur intégralité. Des 69
patients recevant la thérapie de maintien, seuls 41 d'entre eux ont suivi le traitement de
maintien au rituximab de 4 années jusqu’au bout. La survie sans progression à
3 ans était de 90% (Intervalle de Confiance [IC] 95% 82-95). Les événements
indésirables de grade 3 ou plus les plus communément relevés comprenaient
notamment neutropénie chez 48 (57%) patients, leucopénie chez 34 (40%) patients,
thrombocytopénie chez 17 (20%) patients, et neutropénie fébrile chez 14 (17%)
patients. Neuf patients sont décédés, de causes secondaires ou inconnues (n=3), de cirrhose (n=1), d'arrêt cardiaque (n=1), et de malignités secondaires (n=4). Des
malignités secondaires sont survenues chez sept patients, incluant deux
sarcomes, deux carcinomes colorectaux, et deux leucémies myéloïdes, et un cas
de carcinome rénal.
L’essai SWOG S0801 a montré des réponses
quasi-universelles à la suite de la chimio-immunothérapie et de la
radioimmunothérapie. Cependant, la plupart des sorties d’étude sont survenues
au cours de la période de maintien, ce qui suggère que l’administration de
rituximab sur une période de 4 ans n’est pas envisageable chez beaucoup de
patients. Cependant, cette stratégie thérapeutique séquentielle a conduit à des
issues favorables, de manière générale - à savoir une faible incidence de
progression de la maladie, chez les patients. Paul M Barr, MD, et al, dans The
Lancet Haematogy, publication en ligne en avant-première, 24 janvier 2018
Financement : National Cancer Institute et
GlaxoSmithKline
Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ