Une proportion importante d’infections dues à différentes espèces de
Plasmodium restent asymptomatiques, présentes en trop faible densité pour être
détectables par des techniques standard de diagnostic. L’importance de telles
infections asymptomatiques par le plasmodium dans la transmission du paludisme est
probablement lié à la durée et à la densité d’exposition au plasmodium. Afin d’explorer
la durée des infections asymptomatiques au plasmodium et des changements de
densité en parasite au cours du temps, une cohorte de participants infectés aux
parasites Plasmodium a été observée sur une période de suivi de 2 années.
Dans cette étude ouverte de cohorte, les habitants de quatre villages situés
au Vietnam ont été invités à participer à des enquêtes de référence et des enquêtes
sur 3 mois - sur une durée totale de 24 mois au maximum -, incluant la collecte
d’échantillons de sang veineux. Les échantillons étaient examinés par lots à l’aide
d’un séquençage (u) PCR ultra-sensible (limite inférieure de détection = 22
parasites par mL). Les participants définis comme infectés à l’aide de la technique
(u) PCR au cours de ces enquêtes étaient invités à rejoindre une étude
prospective de cohorte et à fournir des échantillons de sang tous les mois.
Nous avons estimé la persistance des infections à Plasmodium falciparum et de Plasmodium
vivax, ainsi que les changements de densité en parasites sur une période d’étude
de 24 mois.
Entre le 1er décembre 2013 et le 8 janvier 2016, 356
villageois ont participé aux enquêtes (participation minimale : une enquête ;
participation maximale : 22 enquêtes). Les participants à l’étude ont été
soumis à 4248 évaluations Upcr (11.9 tests par participant). 1874 (32%) tests sur
les 4248 effectués ont révélé une infection au plasmodium ; 679 (36%)
tests sur 1 874 ont révélé des monoinfections à P falciparum, 507 (27%) infections
à P vivax, et 225 (12%) infections à des espèces indéterminées de Plamodium. La
durée médiane d’une infection à P falciparum était de 2 mois (Intervalle
Interquartile [IQR] 1-3) ; après prise en compte de la censuration, les
participants avaient une probabilité de 20% de présenter une parasitémie sur
une durée de 4 mois au plus. La durée médiane d’une infection à P vivax était
de 6 mois (3-9), et les participants avaient une probabilité de 59% de
présenter une parasitémie sur une durée de 4 mois ou plus. Les densités de
parasites relatives aux infections persistantes étaient oscillantes ; aux
infections à très basse densité succédaient des infections à haute densité.
Des infections persistantes et largement asymptomatiques à P vivax et
P falciparum sont communes dans cette zone de faible transmission saisonnière du
paludisme. Des infections à parasitémie de basse densité peuvent, plus tard, se
développer en infections à plus haute densité, susceptibles de contribuer au
maintien de l’endémicité du paludisme. Thuy-Nhien Nguyen, PhD, et al, dans The
Lancet Infectious Diseases, publication en ligne en avant-première, 22 janvier
2018
Financement :
The Wellcome Trust, Fondation Bill & Melinda Gates