Les agonistes du récepteur du GLP-1 (Glucagon-Like
Peptide-1) et les inhibiteurs du transporteur SGLT2 (sodium-glucose
co-transporteur-2) améliorent le contrôle glycémique et réduisent le poids
corporel chez les patients atteints de diabète de type 2 par l’intermédiaire de
différents mécanismes. Nous avons évalué l’innocuité et l’efficacité de l’adjonction
de l’agoniste du GLP-1 dulaglutide au traitement habituel chez des patients
dont le diabète n’est par contrôlé de manière adéquate par les inhibiteurs du
SGLT2, avec ou sans metformine.
AWARD-10 était une étude de phase 3b à groupes
parallèles, en double-aveugle et contrôlée par placebo, réalisée dans 40 sites
de recherche clinique situés en Autriche, République Tchèque, Allemagne,
Hongrie, Israël, Mexico, Espagne et aux États-Unis. Les patients éligibles étaient
adultes (âge ≥ 18 ans) atteints d’un diabète de type 2 inadéquatement
contrôlé (concentration en HbA1c ≥7.0% [53 mmol/mol] et ≤
9.5% [80 mmol/mol]) ; un IMC de 45 kg/m2 ou plus, sous
traitement à doses stables (depuis plus de 3 mois) par inhibiteur de SGLT2 (avec
ou sans metformine) ont été tirés au sort de manière aléatoire (1:1:1) par un
système internet de réponse interactive pour recevoir des injections
sous-cutanée de dulaglutide 1.5 mg, dulaglutide 0.75 mg ou placebo une fois par
semaine pendant 24 semaines. Ni les patients ni les investigateurs n’avaient
accès au tableau de randomisation ; le personnel d’évaluation des
résultats n’avait par ailleurs pas accès au schéma posologique d’administration
des traitements. L’objectif principal était de tester la supériorité du
dulaglutide (1.75 mg ou 0.75 mg) versus placebo pour ce qui est des changements
en concentration en HbA1c à
24 semaines, par rapport aux valeurs relevées à la ligne de base. Toutes les
analyses ont été effectuées sur la population en intention de traiter, représentée
par la totalité des patients randomisés qui avaient reçu au moins une dose de
médicament à l’étude. (…).
Entre le 7 décembre 2015 et le 3 février 2017, 424
patients ont été tirés au sort (répartition aléatoire) pour recevoir le dilaglultide
1.5 mg (n=142), le dulaglutide 0.75 mg (n=142) ou le placebo (n=140). Un
patient du groupe dulaglutide 0.75 mg a été exclu de l’analyse car il n’a reçu
aucune dose de médicament. La réduction en concentration en HbA1c à
24 semaines était plus importante chez les patients recevant le dulaglutide (moyenne
géométrique par la méthode des moindres carrés [MGMMC] pour le dulaglutide 1.5
mg – 1.34% [Erreur Standard -ES- 0.06] ou -14.7 mmol/mol [0.6] ;
dulaglutide 0.75 mg -1.21% [0.06] ou -13.2 mmol/mol [0.6]) que chez les
patients recevant le placebo (-0.54 [0.06] ou -5.9 mmol/mol [0.6] ; p<0.0001 pour les deux groupes
versus placebo). Pour ce qui est des différences en MGMMC obtenues, des
résultats intergroupes obtenus ont présenté des différences statistiques valeur
statistique similaire. Des événements indésirables graves ont été rapportés chez
cinq (4%) patients du groupe dulaglutide 1.5 mg, trois (2%) patients du groupe
dulaglutide 0.75 mg, et cinq (4%) patients du groupe placebo. Les événements
indésirables apparus sous traitement étaient plus communs chez les patients sous
dulaglutide que chez les patients sous placebo, principalement du fait d’une incidence
augmentée d’événements indésirables gastrointestinaux. Les nausées (21 [15%]
patients dans le groupe dulaglutide 1.5 mg versus
sept [5%] dans le groupe dulaglutide 0.75 mg versus cinq [4%] dans le groupe placebo), les diarrhées (huit [6%]
versus 14 [10%] versus quatre [3%]) et vomissements (cinq [4%] versus quatre [3%]
versus un [1%]) étaient plus communs sous dulaglutide que sous placebo. Une
hypoglycémie sévère est survenue dans le groupe dulaglutide 0.75 mg. Deux (1%)
patients recevant le dulaglutide 1.5 mg sont décédés, mais ces décès n’ont pas
été imputés au médicament à l’étude ; aucun décès n’est survenu dans les
autres groupes.
Le dulaglutide ajouté comme traitment complémentaire
aux inhibiteurs de SGLT2 (avec ou sans metformine) a eu pour résultat des
améliorations significatives du contrôle de la glycémie, avec une tolérance
acceptable, conforme au profil d’innocuité du dulaglutide. Bernhard Ludvik, MD,
et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en
avant-première, 23 février 2018
Financement : Eli Lilly and Company