La sclérose en plaques est une maladie évolutive, quelle qu'en soit la forme. Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Types_of_multiple_scl%C3%A9rosis.png |
Aucun traitement n’a fait montre d’une efficacité
consistante pour diminuer la progression de l’invalidité chez les
patients atteints de sclérose en plaques de forme secondaire progressive
(SPMS). Nous avons évalué l’effet du siponimod, un modulateur sélectif du
récepteur1-5 à sphingosine 1-phosphate (S1P), sur la progression de
l’invalidité chez les patients atteints de SPMS.
Cet essai de phase 3 (…) en double-aveugle a été
réalisé dans 292 centres hospitaliers spécialisés dans le traitement de la
sclérose en plaques situés dans 31 pays. Les patients, atteints de SPMS
présentant un Index de 3.0-6.5 selon l’échelle EDSS (Échelle élaborée des
incapacités) ont été tirés au sort (2:1) pour être placés dans le groupe
recevant le siponimod 2mg per os une fois par jour ou le placebo sur une
période de temps s’étendant jusqu’à 3 ans ou jusqu’à la survenue d’un nombre
précisé à l’avance d’événements indiquant une progression de l’invalidité
(CDP). Le critère principal était l’occurrence de CDP relevée à partir de la
ligne de base jusqu’à trois mois de traitement. L’efficacité était évaluée sur
l’ensemble d’analyse intégral (c'est-à-dire chez tous les patients ayant été
randomisés et traités) ; l’innocuité était évaluée sur l’ensemble
d’analyse d’innocuité. (…).
1 651 patients ont été répartis de manière
aléatoire dans les groupes entre le 5 février 2013 et le 2 juin 2015
(1 105 ont rejoint le groupe siponomod et 546 le groupe placebo). Un
patient n’a pas signé le consentement éclairé, et cinq patients n’ont pas reçu
le médicament à l’étude À la ligne de base, le temps moyen écoulé depuis les
premiers symptômes de sclérose en plaques était de 16, 8 ans (Écart-Type [ET]
8.3), et le temps moyen écoulé depuis l’évolution vers une SPMS était de 3.8
ans (ET : 3.5) ; 1 055 (64%) patients n’avaient pas rechuté au
cours des 2 années précédentes, et 918 (56%) patients sur 1 651 avaient
besoin d’aide pour marcher. 903 (82%) patients recevant le siponimod et 424
(78%) patients recevant le placebo ont participé à l’étude jusqu’à son terme.
288 (26%) des 1 099 patients recevant le siponimod et 173 (32%) des 545
patients recevant le placebo ont présenté une CDP à 3 mois (hazard ratio 0.79,
Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.65-0.95 ; réduction du risque
relatif : 21% ; p=0.013).
Des événements indésirables sont survenus chez 975 (89%) patients sur
1 099 recevant le siponimod versus
445 (82%) patients sur 546 recevant le placebo ; des événements
indésirables graves ont été rapportés chez 197 (18%) patients dans le groupe
siponimod versus 83 (15%) patients du groupe placebo. Des lymphopénies, des
concentrations en transaminase hépatique augmentées, des bradycardies, des bradyarythmies en début de traitement, des oedèmes maculaires, des
hypertensions, des réactivations du virus zona-varicelle, et des convulsions,
sont survenus plus fréquemment sous siponismod que sous placebo. L’application
d’une période initiale d’ajustement posologique a atténué les effets cardiaques
de l’administration des premières doses de médicament. La fréquence des
infections, des malignités, et des décès n’a pas présenté de différence
intergroupe.
Le siponomod a réduit le risque de progression de
l’invalidité avec un profil d’innocuité similaire à celui présenté par d’autres
modulateurs S1P et représente ainsi un traitement utile de la SPMS. Prof Ludwig
Kappos, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 22
mars 2018
Financement :
Novartis Pharma AG
Source :
The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ