Structure de la néprilysine Source: https://en.wikipedia.org/wiki/File:Neprilysin_1r1h.png |
L’inhibition de la néprilysine provoque des effets
favorables lorsqu’appliquée à des modèles expérimentaux de néphropathie
diabétique. Notre but était d’évaluer les effets de l’inhibition de la
néprilysine sur l’évolution de la fonction rénales chez les patients atteints
de diabète de type 2.
Dans cet essai PARADIGM-HF randomisé, en double
aveugle, les effets du sacubitril/valsartan (97 mg/103 mg deux fois par jour)
ont été comparés avec les effets de l’enalapril (10 mg deux fois par jour) chez
8399 patients atteints d’insuffisance cardiaque légère à modérée et de
dysfonctionnement systolique. Dans cette analyse secondaire en intention de
traiter, nous avons évalué le changement en taux de filtration glomérulaire
estimé (eGFR) après une période de suivi de 44 mois chez des patients atteints
de diabète (n=3784) et non atteints de (n=4615) de diabète. (…).
L’eGFR a diminué de 1.1 mL/min par 1.73 m2
par an (Intervalle de Confiance [IC] 95% 1.0-1.2) chez les patients non-diabétiques,
par contre, cette diminution était de 2.0 mL/min par 1.73 m2 par an
(1.9-2.1) chez patients diabétiques (p<0.0001).
En comparaison des patients sous enalapril, ceux recevant le traitement
sacubitril/valsartan présentaient une diminution plus lente de l’eGFR (-1.3 versus -1.8 mL/min pour 1.73 m2
par an ; p<0.0001), et l’amplitude
du bénéfice était plus important chez les patients atteints de diabète versus les patients non atteints de
diabète (différence 0.6 mL/min pour 1.73 m2 par an [IC 95% 0.4-0.8] chez
des patients atteints versus 0.3 mL
pour 1.73 m2 (0.2-0.5) chez les patients non-atteints de diabète ;
pinteraction=0.038). L’effet
plus important sur l’inhibition de la néprilysine chez les patients atteints de
diabète ne pouvait pas s’expliquer par les effets du traitement sur l’évolution
de l’insuffisance cardiaque ou les niveaux d’HbA1c. La progression
du bénéfice thérapeutique sous sacubitril/valsartan chez les patients
diabétiques n’était plus détectable lorsque les changements en eGFR étaient
exprimés en fonction du niveau urinaire de guanosine monophosphate cyclique
-GMPc- (p=0.41).
Chez les patients dont le système
rénine-angiotensine est déjà bloqué au maximum, l’adjonction d’un inhibiteur de
la néprilysine atténue les effets du diabète d’accélération de la détérioration
de la fonction rénale survenant chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque
chronique. Prof Milton Packer, MD, et al, dans The Lancet Diabetes &
Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 13 avril 2018
Financement : Novartis
Source : The
Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ