Colite ulcérative chronique Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Chronic_Ulcerative_Colitis_2.jpg |
Le traitement biologique des maladies
inflammatoires intestinales chroniques ont amélioré les résultats chez les
patients, mais augmenté les coûts des traitements. Le passage du traitement infliximab princeps à un biosimilaire peut réduire les coûts, mais les données
prospectives relatives à la pharmacocinétique et la potentielle immunogénécité
sont rares. Notre but était de montrer que les concentrations sériques en infliximab
obtenues par l’administration du biosimilaire CT-P13 sont non-inférieures à celles
obtenues par l’administration du médicament princeps avec infliximab comme principe actif, après passage du médicament infliximab princeps au biosimilaire, chez
des patients atteints de maladie inflammatoire intestinale.
SECURE était une étude prospective, ouverte,
interventionnelle, de non-infériorité, multicentrique, de phase 4, réalisée
dans 13 centres médicaux universitaires et non-universitaires situés Belgique et aux
Pays-Bas. Les patients éligibles étaient âgés de 18 ans ou plus, étaient
atteints de colite ulcéreuse ou maladie de Crohn; ces patients étaient en
rémission clinique, et ils étaient tous en traitement continu sous médicament infliximab
princeps depuis plus de 30 semaines. Les patients sont passés du médicament
infliximab princeps au CT-P13, à une dose et une durée de perfusion identique à
celle du médicament infliximab d’origine (c’est-à-dire environ 5 mg/kg toutes
les 7-9 semaines). Les patients ont été suivis pendant 16 semaines après le passage du
premier au second médicament, avec des concentrations en infliximab mesurées à
la ligne de base (avant l’administration de la première dose de CT-P13), à 8
semaines, et à 16 semaines. Le critère principal était les concentrations
sériques en infliximab 16 semaines après passage du princeps au biosimilaire, évaluées
séparément chez les patients atteints de colite ulcéreuse et chez les patients
atteints de maladie de Crohn, dans la population per-protocole qui incluait
touts les patients en mesure de présenter des mesures de concentrations sériques
sans violation de protocole. La marge de non-infériorité était fixée à 15% (l’hypothèse
nulle étant représentée par une moyenne géométrique des concentrations sériques en
infliximab à 16 semaines égale ou inférieure à 85% de celle de la ligne de base).
Les analyses d’innocuité étaient effectuées sur la population d’évaluation de l’innocuité,
qui incluait les participants qui avaient reçu au moins une dose de CT-P13 et
qui avaient subi au moins une mesure d’innocuité du médicament après avoir pris
cette dose de médicament. (…). Cet essai est terminé.
Entre le 5 juin 2015 et le 6 avril 2016, 120
patients atteints de maladie inflammatoire intestinale ont été recrutés :
59 étaient atteints de colite ulcéreuse et 61 de maladie de Crohn. 46 des
patients atteints de colite ulcéreuse et 42 des patients atteints de maladie de
Crohn ont constitué la population per protocole. La moyenne géométrique des
concentrations en infliximab à la semaine 16 (CT-P13) en comparaison de celle à
la ligne de base (médicament princeps) était de 110.1% (Intervalle de Confiance
[IC] 96.0-126.0) chez les patients atteints de colite ulcéreuse et de 107.6%
(97.4-118.8) chez ceux atteints de maladie de Crohn. Dans les deux cas, la limite
inférieure de l’intervalle de confiance à 90% était plus élevée que la marge de
non infériorité de 85% fixée à l’avance. Six événements indésirables graves ont
été rapportés chez six patients. Seul un de ces événements indésirables, un abcès
du périnée, a été déclaré lié au traitement à l’étude.
Le passage du médicament princeps au CT-P13 est sûr
et bien toléré chez les patients atteints de maladie inflammatoire intestinale en
rémission. De futurs essais cliniques seront nécessaires pour évaluer le
passage au CT-P13 chez des patients atteints de maladie active. Anne S Stik, MD,
et al, dans The Lancet Gastroenterology and Hepatology, publication en ligne en
avant-première, 29 mars 2018
Financement : Mundipharma
Source : The
Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ