Par définition, un Superagoniste présente une activité supérieure à 100% de celle d'un agoniste endogène. Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Efficacy_spectrum.png |
L’immunothérapie par blocage de PD-1 ou PD-L1 n’induit aucune réponse chez environ 80% des patients atteints de cancer du poumon non à
petites cellules (CBNPC); et nombreux sont les patients qui, répondant initialement au
traitement, développent ensuite une résistance au traitement. Les agonistes
ciblant la voie de signalisation commune à l’interleukine-2 (IL-2) et à l’IL-15Rßɣ
ont présenté une réponse complète et durable dans certains cancers, mais aucune
étude n’a, à ce jour, évalué l’innocuité et l’efficacité de ces agonistes en combinaison
avec une immunothérapie anti-PD-1.
Dans cet essai ouvert de phase 1b non randomisé,
nous avons recruté des patients âgés de 18 ans et plus, atteints de CBNPC de
stade IIIB ou de stade IV confirmé sur les plans histologique ou cytologique, ayant
déjà reçu un traitement pour leur pathologie. Ces patients provenaient tous de
trois centres hospitaliers universitaires situés aux USA. Les critères clé d’éligiblité
étaient : patient atteint de maladie cliniquement mesurable, éligible pour
suivre un traitement d’immunothérapie anti-PD-1, présentant un indice de
performance ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0 ou 1. Les patients
ont reçu l’anticorps monoclonal anti-PD-1 nivolumab par voie intraveineuse à
raison de 3 mg/kg (puis 240 mg dès approbation d’administration de ladite dose
par la Food and Drug Administration [FDA] des USA) tous les 14 jours (soit
comme traitement nouveau ou comme continuation de traitement au moment de la
progression de la maladie) et le superagoniste d’IL-5 ALT-803 par voie
sous-cutanée une fois par semaine au cours des semaines 1-5 de 4 cycles de 6
semaines prévus sur une période de 6 mois. ALT-803 a été administré à l’une des 4 doses appliquées
pour le protocole d’augmentation de doses : 6, 10, 15, ou 20 μg/kg.
Les critères principaux de l'étude étaient la définition de l’innocuité et de la tolérance, et
d’établir une dose d’ALT-803 à recommander pour étude de phase 2 de combinaison
avec le nivolumab. (…) Le recrutement pour l’étude de phase 2 est en cours.
Entre le 18 janvier 2016, et le 28 juin 2017, 23
patients ont été recrutés et 21 d’entre eux ont reçu le traitement à quatre
doses différentes d’ALT-803 en combinaison avec le nivolumab. Deux patients n’ont
par reçu de traitement du fait du développement d’une maladie intercurrente
pendant le recrutement ; un patient du fait d’une leucopénie et un patient
du fait d’une altération fonctionnelle pulmonaire. Aucune toxicité
dose-limitante n’a été enregistrée, et la dose tolérable maximale n’a pas été
atteinte. Les événements indésirables les plus communément relevés étaient réactions
au point d’injection (chez 19 [90%) patients sur 21) et symptômes grippaux (15
[17%]). Les événements indésirables de grade 3 les plus fréquents survenant
chez deux patients pour chacun d’entre eux étaient lymphocytopénie et fatigue. Un
infarctus du myocarde de grade 3 est survenu chez un patient. Aucun événement
indésirable de grade 4 ou de grade 5 n’a été enregistré. La dose d’ALT-803
recommandée pour une étude de phase 2 est de 20 μg/kg donnée une fois par jour
par voie sous-cutanée en combinaison avec 240 mg de nivolumab par voie intraveineuse
toutes les deux semaines.
L’ALT-803 en combinaison avec le nivolumab peut être
adiministrée dans le cadre d’un suivi d’étude en ambulatoire. L’activité
clinique prometteuse observée lors de l’adjonction d’ALT-803 au traitement de
patients initialement placés sous anticorps monoclonal anti-PD-1, atteints d’une
maladie récidivante et réfractaire, montre des évidences d’activité
anti-tumorale dans une nouvelle classe d’agents pour le traitement du CBNPC. John
M Wrangle, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en
avant-première, 5 avril 2018
Financement : Altor BioScience (filiale de NantWorks), National Institutes of Health,
and Medical University of South Carolina Hollings Cancer Center.
Source: The Lancet Online / Traduction et
adaptation : NZ