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jeudi 31 mai 2018

#thelancetgastroenterologyandhepatology #hépatiteC #VHC #sofosbuvir #velpatasvir #voxilaprevir Traitement au sofosbuvir – velpatasvir – voxilaprevir chez des patients atteints d’hépatite virale C chronique précédemment traités avec un inhibiteur du complexe NS5A : sous-étude ouverte de l’essai POLARIS-1

Structure du virus de l'hépatite C
Source iconographique: https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:HCV_structure.png

Les traitements à action directe contenant des inhibiteurs du complexe NS5A sont des traitements contre les hépatites virales C (Infections au virus de l’hépatite C - infection au VHC - hautement efficaces, mais ils ne réussissent pas toujours. Dans l’étude de phase 3 POLARIS-1, l’administration de sofosbuvir-velpatasvir-voxilaprevir pendant 12 semaines était hautement efficace dans le traitement des infections au VHC chroniques chez des patients précédemment traités avec des médicaments à action directe contenant un inhibiteur du complexe NS5A. Notre but était d’évaluer l’efficacité et l’innocuité de la combinaison sofosbuvir-velpatasvir-voxilaprevir chez des patients du groupe traitement retardé de l’essai POLARIS-1, qui étaient initialement placés dans le groupe placebo en simple aveugle.

Cette sous-étude à traitement retardé, ouverte, a été réalisé dans 73 sites de recherche clinique (hôpitaux et cliniques) situés aux USA, en France, au Canada, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Australie, et en Nouvelle-Zélande. 
Les patients qui avaient reçu le placebo lors de l’étude primaire et qui ne présentaient pas de maladie nouvelle cliniquement significative à la 4ème semaine après la fin du traitement étaient éligibles pour inclusion dans cette sous-étude. Les patients ont reçu un cachet combinant sofosbuvir (400 mg), velpatasvir (100 mg), et voxaliprevir (100 mg) une fois par jour pendant 12 semaines. Le résultat principal d’efficacité était l’atteinte d’une réponse virologique soutenue (définie par une concentration en ARN de VHC située en deçà de la limite quantifiable) 12 semaines après la fin du traitement (SVR12). Le résultat principal d’innocuité était la proportion de patients sortis d’étude du fait d’événements indésirables. (…).

152 patients ont reçu le placebo au cours de l’étude primaire, ils étaient donc potentiellement éligibles pour inclusion dans la sous-étude ouverte, 147 d’entre eux ont été effectivement recrutés à partir du 30 mars 2016 au 12 octobre 2016. Tous les 147 patients ont suivi le traitement jusqu’au bout, et 143 patients (97% ; Intervalle de Confiance [IC] 95% 93-99) ont atteint le SVR12. Quatre (3%) patients ont présenté une récidive virologique ; tous les patients présentaient une infection VHC de génotype 1a et l’un d’entre eux présentait en outre une cirrhose compensée. Les événements indésirables les plus fréquemment rencontrés étaient fatigue (31 [21%]), céphalée (29 [20%]), diarrhée (28 [19%]), et nausée (21 [14%]). Aucun décès, aucune interruption de traitement, ni d’évènement indésirable lié au traitement n’est survenu.

Sous-tendant les résultats de la partie en simple aveugle de l’étude primaire de phase 3, le régime de traitement à comprimé unique de sofofsbuvir-velpastasvir-voxilaprevir distribué pendant 12 semaines s’est révélé sûr, bien toléré, et hautement efficace chez des  patients les atteints d’infection VHC chronique ayant précédemment présenté un échec de traitement sous régime médicamenteux comprenant des inhibiteurs du complexe NS5A. Un régime de traitement de rattrapage pour cette population représente une avancée pour ces patients caractérisés par des options de traitement secondaire limitées. Marc Bourlière MD, et al, dans The Lancet Gastroenterology and Hepatology, publication en ligne en avant-première, 30 mai 2018

Financement: Gilead Sciences

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mercredi 30 mai 2018

#Cell #floreintestinale #transmetteur #régimecétogénique #effetsantiépileptiques La Flore Intestinale sert de Transmetteur des Effets Anti-Épileptiques d’un régime cétogénique

Régime Cétogénique → niveaux élevés en lipides, niveaux faibles en hydrates de carbone
Microbiote Intestinal → diversité alpha diminuée, augmentation en A. muciniphila et Parabacteroides, activité gamma-glutamyltranpeptidase diminuée
Métabolome de la lumière colique → acides aminés gamma-glutaminés diminués
Métabolites du cerveau → contenus en GABA/glutamate augmentés
Sucseptibilité aux crises d'épilepsie → Protection contre les crises épileptiques de fréquence de 6-Hz, réduction des crises d'épilepsie spontanées chez la souris Knca -/-

Le régime cétogénique (RC) est utiliser comme traitement de l’épilepsie réfractaire, mais les mécanismes qui sous-tendent cet effet neuroprotecteur demeurent inconnus. Ici, nous montrons que la flore intestinale est tout à la fois altérée par le RC et requise pour la protection contre les crises épileptiques induites par stimulation électrique et les crises tonico-cloniques spontanées chez deux modèles de souris. Les souris traitées avec des antibiotiques sont résistantes à la protection apportée par un RC contre les crises. L’ajout de Akkermansia et Parabacteroides au RC restitue cette protection contre les crises épileptiques. De plus, la transplantation de la flore intestinale présente sous RC et le traitement par Akkermansia et Parabacteroides confèrent une protection contre les crises épileptiques chez la souris sous régime alimentaire normal (contrôle). Des altérations de la lumière colique, du sérum et des profils du métabolomiques de l’hippocampe sont en corrélation avec la protection contre les convulsions, de même que les réductions en acides aminés gamma-glutaminés et des niveaux élevés de GABA/glutamate dans l’hippocampe. L’alimentation croisée bactérienne provoque une diminution de l’activité gamma-glutamyltransférase, et l’inhibition de la gamma-glutamylation stimule la protection in vivo contre les convulsions. Dans l’ensemble, cette étude révèle que la flore intestinale module le métabolisme de l’hôte et la susceptibilité aux crises épileptiques chez la souris. Christine A. Olson, et al, dans Cell, publication en ligne en avant-première, 24 mai 2018

Source iconographique, légendaire et rédactionnelle : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ

mardi 29 mai 2018

#trendsinendocrinologyandmetabolism #obésité #rouxeny #gastroplastie La Gastroplastie Verticale Calibrée avec Résection Gastrique représente-elle la Procédure de Chirurgie Métabolique de Choix ?

Gastroplastie verticale calibrée avec résection gastrique appliquée en chirurgie de l'obésité
Source iconographique: https://en.wikipedia.org/wiki/Sleeve_gastrectomy
Dérivation de Roux - en  - Y appliquée en chirurgie de l'obésité.
Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Blausen_0776_Roux-En-Y_01.png


La dérivation gastrique de Roux-en-Y et la gastroplastie verticale calibrée avec résection gastrique (« sleeve gastrectomy » dans le texte) - SG - sont similaires quant à leurs effets à long terme sur l’excès de poids, les facteurs de risque cardiométaboliques, et la qualité de vie. Cependant, la SG paraît être une procédure plus sûre, présentant des avantages métaboliques distincts, qui la rendent même plus efficace que la déviation gastrique, pour certains aspects.  Ali Aminian, dans Trends in Endocrinology and Metabolism, publication en ligne en avant-première, 24 mai 2018

Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ

lundi 28 mai 2018

#thelancetdiabetesandendocrinology #cancerdelathyroïde #ablation Résultat après ablation chez des patients atteints de cancer de la thyroïde à faible risque (ESTIMABL1) : résultats de 5 années de suivi d’un essai d’équivalence randomisé de phase 3

Carcinome papillaire de la thyroïde
Source iconographique et légendaire: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Papillary_Carcinoma_of_the_Thyroid.jpg

Dans l’essai ESTIMABL1, une étude randomisée de phase 3 d’administration d’iode radioactif (131I) après résection chirurgicale complète chez des patients atteints de cancer de la thyroïde à faible risque, 92% des patients avaient bénéficié d’une ablation de la thyroïde qualifiée de complète, définie par la mesure d’une concentration sérique en thyroglobuline de 1 ng/mL ou moins après stimulation par la TSH humaine recombinante (rhTSH) et des résultats normaux à un examen du cou par échographie. L’équivalence entre l’iode radioactif à faible activité (1.1 GBq) et l’iode radioactif (3.7 GBq) à haute activité, ainsi que l’équivalence entre l’utilisation d’injections de rhTSH et la suppression de l’hormone thyroïdienne. Ici, nous faisons état des résultats obtenus après 5 années de suivi.

Cet essai d’équivalence randomisé en ouvert, multicentrique, a été réalisé dans 24 centres situés en France. Entre le 28 mars 2007 et le 25 février 2010, nous avons réparti (1 :1 :1 :1) de manière aléatoire, des adultes atteints de carcinome différencié de la thyroïde à faible risque qui avaient bénéficié d’une thyroïdectomie totale, à l’une des quatre stratégies thérapeutiques, chacune d’entre elles combinant l’une des deux méthodes de stimulation de la thyrotropine (rhTSH ou suppression de l’hormone thyroïdienne) avec l’iode radioactif à deux activités différentes (1.1 GBq ou 3.7 GBq). La randomisation était réalisée à l’aide d’une séquence générée par ordinateur, avec taille de blocs variable. Le suivi a consisté en une mesure annuelle de la thyroglobuline sérique sous traitement lévothyroxine. La mesure de la thyroglobuline suite à la stimulation par rhTSH ainsi que l’examen du cou par échographie étaient réalisées à l’initiative du médecin traitant. La non existence d’une maladie était définie par des taux de thyroglobuline sérique inférieurs ou égaux à 1 ng/mL sous traitement lévothyroxine accompagnés de résultats normaux aux examens du cou par échographie (…).

726 patients (97% des patients sur les 752 initialement randomisés) ont été suivis. Après la durée médiane de suivi de 5.4 ans à partir de la randomisation (fourchette de 0.5 à 9.2), 715 (98%) patients ne présentaient plus aucun signe de maladie. Les 11 autres patients présentaient soit une pathologie structurelle (n=4), une élévation de la thyroglobuline sérique (n=5), ou des signes indéterminés visibles aux examens du cou par échographie. À l’ablation, six de ces patients avaient bénéficié de 1.1 GBq d’iode radioactif (cinq après administration de rhTSH et un après suppression) et cinq avaient bénéficié de 3.7 GBq (deux après administration de rhTSH et trois après suppression). La concentration en thyroglobuline après stimulation par la TSH (soit par injections de rhTSH soit par suppression de l’hormone thyroïdienne selon les groupes de traitement) mesurée au moment de l’ablation avait valeur pronostique d’une atteinte pathologique structurelle à l’ablation, du statut de l’ablation à 6-10 mois, et du résultat final.

Nos résultats suggèrent que la récidive de la maladie était indépendante de la stratégie appliquée pour l’ablation. Ces données valident l’utilisation de l’iode radioactive à une dose de 1.1 GBq après rhTSH pour l’ablation postopératoire chez les patients atteints de cancer de la thyroïde à faible risque. Prof Martin Schlumberger, MD, et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 25 mai 2018

Financement : Institut National du Cancer (France), Ministère de la Santé (France), et Sanofi Genzyme

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ     

vendredi 25 mai 2018

#Cell #astrocytes #neurones #mémoire L’activation des astrocytes génère la potentialisation de la réponse neuronale et l’augmentation de la mémoire

Potentiation De-Novo: Potentialisation de novoAstrocytic activation: Activation astrocytaire
Neuronal activation : Activation neuronale
Synaptic strength: Force synaptique
Task-dependent activation: Activation tâche-dépendante
Non-selective activation: Activation non sélective
Home cage: Cage de vie (familière) de l'animal de laboratoire
Learning: Apprentissage
Memory enhancement: Augmentation de la mémoire
Memory impairment: Altération de la mémoire
Chemogenetic: Chimiogénétique
Optogenetic: Optogénétique

Les astrocytes répondent à l’activité neuronale et sont connus pour être nécessaires à la plasticité et la mémoire. Afin de tester si l’activité astrocytaire est également suffisante pour générer la potentialisation synaptique et augmenter la mémoire, nous avons exprimé le récepteur hM3Dq couplé à la protéine Gq dans des astrocytes CA1, permettant leur activation par un médicament de synthèse. Nous avons découvert que l’activation astrocytaire est non seulement nécessaire à la plasticité synaptique, mais aussi suffisante pour induire la potentialisation de l’activité neuronale de novo à long terme dans l’hippocampe ; persistant après la cessation de l’activité astrocytaire. 
L’activation des astrocytes in vivo a amplifié l’allocation de mémoire ; c’est-à-dire l’augmentation de l’activité neuronale tâche-spécifique, seulement lorsque cette dernière est couplée à un apprentissage, mais pas chez la souris en cage. De plus, l’activation astrocytaire utilisant un outil chimiogénétique ou optogénétique au cours de l’acquisition a eu pour résultat une amélioration de la mémoire des souvenirs le jour suivant. Inversement, l’augmentation directe de l’activité neuronale indépendamment des astrocytes a eu pour résultat une très forte dégradation de la mémoire. Nos résultats selon lesquels les astrocytes ont la capacité d’induire la plasticité et d’augmenter la mémoire peuvent avoir d’importantes implications sur le plan clinique pour ce qui est des traitements visant à améliorer la cognition. Adar Adamsky, et al, dans Cell, publication en ligne en avant-première, 24 mai 2018

Source iconographique, légendaire et rédactionnelle: Science Direct / Traduction et adaptation : NZ

jeudi 24 mai 2018

#thelancet #hypertension #dénervationrénaleendovasculaire Dénervation rénale endovasculaire par ultrasons pour le traitement de l’hypertension (RADIANCE-HTN SOLO) : essai international randomisé en simple-aveugle, contrôlé par dénervation simulée

Coupe frontale axiale du rein. On distingue l'artère rénale (Renal artery) sur laquelle est pratiquée la dénervation.
Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Illu_kidney2.jpg

Des études anciennes suggèrent que la dénervation rénale par radiofréquences réduit la tension artérielle chez les patients atteints d’hypertension modérée. Nous avons poursuivi des investigations, afin de définir si une technologie alternative par dénervation rénale endovasculaire réduit la tension artérielle en ambulatoire chez des patients atteints d’hypertension, sans médicament antihypertenseur proprement dit.

RADIANCE-HTN SOLO était une étude multicentrique, internationale, en simple aveugle, randomisée et contrôlée par intervention simulée, effectuée dans 21 centres situés aux USA et 18 centres situés en Europe. Les patients, atteints d’hypertension artérielle systolique et diastolique, âgés de 18-75 ans, étaient éligibles si leur tension artérielle mesurée en ambulatoire était supérieure ou égale à 135/85 mm Hg et inférieure à 170/105 mm Hg après 4 semaines d’interruption de leur traitement contre l’hypertension (deux médicaments en prise simultanée au plus) et si l’anatomie de leur artère rénale était adéquate.
Les patients étaient randomisés (1:1) pour bénéficier d’une dénervation rénale à l’aide du système Paradise (ReCor Medical, Palo Alto, CA, USA) ou d’une procédure simulée consistant uniquement en une angiographie. La séquence de randomisation, générée par ordinateur, était stratifiée par centres à l’aide de blocs de quatre ou six, randomisés. (…). Les patients et le personnel chargé de l’évaluation des résultats n’avaient pas accès au tableau de randomisation. Le critère principal d’efficacité était le changement de tension artérielle systolique diurne, à deux mois, dans la population en intention de traiter. Les patients devaient ne recevoir aucun médicament antihypertenseur au cours des 2 mois de suivi, à moins d’un dépassement des critères spécifiques de tension artérielle édictés au départ. Les événements indésirables principaux incluaient les décès toutes causes confondues, les insuffisances rénales, les événements thromboemboliques accompagnés d’atteintes aux organes cibles, les complications au niveau de l’artère rénale ou autres complications vasculaires majeures requérant intervention, ou l’admission à l’hôpital pour crise hypertensive dans les 30 jours et nouvelle sténose de l’artère rénale dans les 6 mois. (…).

Entre le 28 mars 2016 et le 28 décembre 2017, 803 patients étaient examinés pour admissibilité dans l’essai, et 146 ont été randomisées pour bénéficier d’une dénervation rénale (n=74) ou d’une procédure simulée* (n=72). La diminution de la tension artérielle systolique diurne mesurée en ambulatoire était plus importante chez les patients ayant bénéficié d’une dénervation rénale (-8.5 mm Hg, Déviation Standard [DS]) que sous procédure simulée* (-2.2 mm Hg, DS 10.0 ; différence ajustée par rapport à la ligne de base : -6.3 mm Hg, Intervalle de Confiance [IC] 95% de -9.4 à -3.1, p=0.0001). Aucun événement indésirable majeur n’a été rapporté, ni dans le groupe dénervation, ni dans le groupe procédure simulée*.

En comparaison de la procédure simulée, la dénervation endovasculaire rénale a fait diminuer la tension artérielle mesurée en ambulatoire à deux mois chez les patients atteints d’hypertension artérielle systolique et diastolique, en l’absence de médicaments.  Prof Michel Azizi, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 23 mai 2018.

Financement : ReCor Medical

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

*procédure simulée = angiographie  

mercredi 23 mai 2018

#Cell #mémoire #rayonsultraviolets #glutamate #acideuroncanique Une Exposition Modérée aux Rayons Ultraviolets améliore l’apprentissage et la mémoire par la stimulation d’une nouvelle voie de biosynthèse du glutamate dans le cerveau

Motor Cortex = Cortex Moteur
Dorsal Striatum = Striatum Dorsal
Hippocampus = Hippocampe
Postsynaptic neuron = Neurone postsynaptique
Motor Learning = Apprentissage moteur
Object Recognition Memory = Capacités de Reconnaissance
UCA = Acide Urocanique
UVB = Rayons Ultraviolets B

L’exposition à la lumière du soleil provoque des effets sur l’humeur, l’apprentissage et les fonctions cognitives. Cependant, les mécanismes moléculaires et cellulaires impliqués restent insaisissables. Ici, nous montrons qu’une exposition modérée aux rayons ultraviolets (UV) élève les niveaux d’acide urocanique (UCA) sanguins, lorsqu’ils passent la barrière hémato-encéphalique. 
La spectrométrie de masse au niveau d’une cellule unique ainsi que le marquage isotopique ont révélé une nouvelle voie de biosynthèse neuronale de conversion de l’UCA en glutamate (GLU) après exposition aux UV. Cette synthèse de GLU stimulée par les UV stimule, à son tour, son emballage en vésicules synaptiques et son relâchement au niveau des terminaisons nerveuses glutaminergiques du cortex moteur et de l’hippocampe. Des comportements voisins, comme ceux qui impliqués dans le test de la tige tournante mesurant les facultés d’apprentissage et de reconnaissance objective, se sont révélés amplifiés par l’exposition aux UV. Tous les effets métaboliques, electrophysiologiques, et comportementaux pouvaient être reproduits par injection intraveineuse d’UCA, et diminués par l’application d’un inhibiteur ou d’un petit ARN en épingle à cheveux (shRNA) contre l’urocanase, un enzyme clé dans la conversion de UCA en GLU. Ces résultats révèlent une nouvelle voie de biosynthèse du GLU, qui pourrait contribuer à certains changements neurocomportementaux induits par la lumière du soleil. Hongying Zhu, et al, dans Cell, publication en ligne en avant-première, 17 mai 2018

Source iconographique, légendaire et rédactionnelle : Science Direct Traduction et adaptation : NZ  

mardi 22 mai 2018

#thelancetrespiratorymedicine #asthme #interleukine13 #tralokinumab #corticostéroïde Effet du tralokinumab, un anticorps monoclonal neutralisant l’interleukine-13, sur l’inflammation éosinophilique des voies aériennes dans l’asthme modéré à sévère non-contrôlé (MESOS) : essai de phase 2 multicentrique, randomisé en double-aveugle, et contrôlé par placebo

Crise d'asthme. Un excès de mucus est produit; la musculature se contracte, les voies respiratoires voient leur section diminuer. Les agents irritant ayant provoqué la crise d'asthme restent prisonniers du mucus; et le tissu de la bronchiole enfle. Remarquer la voie respiratoire libre (clear) versus la voie respiratoire obstruée (obstructed).
Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Asthma_attack.PNG

Le rôle de l’interleukine-13 dans l’inflammation des voies aériennes et le remodelage bronchique dans l’asthme reste obscur. Le tralokinumab est un anticorps monoclonal humain qui neutralise l’interleukine-13. Notre but était d’évaluer si le tralokinumab aurait un effet sur l’infiltration éosinophilique des voies aériennes, sur les concentrations en éosinophiles dans le sang et les crachats, sur l’activation des éosinophiles, et le remodelage bronchique.

Nous avons effectué un essai de phase 2 multicentrique, randomisé en double-aveugle, et contrôlé par placebo dans 15 centres situés au Royaume-Uni, au Danemark, et au Canada. Nous avons recruté des patients hommes ou femmes, âgés des 18 ans à 75 ans, atteints d’un asthme modéré à sévère non-adéquatement contrôlé depuis 12 mois ou plus, requérant un traitement à base de corticostéroïdes à dose stabilisée. Nous avons réparti les participants (1:1) de manière aléatoire pour recevoir le tralokinumab (300 mg) ou le placebo par un dispositif internet ou de réponse vocale interactifs. Ni les participants ni le personnel de l’étude n’avait accès au tableau de randomisation. A la fois le tralokinumab et le placebo étaient administrés par voie sous-cutanée toutes les deux semaines. Le critère principal était le changement à la semaine 12 - partir de la ligne de base - de la numération éosinophilique mesurée sur biopsie bronchique. Le critère secondaire incluait les mesures des changements en numération éosinophilique dans le sang et les crachats. Les résultats exploratoires incluaient la fraction expirée en monoxyde d’azote (FENO) ainsi que les concentrations sanguines en IgE. Les analyses d’innocuité ont été effectuées chez tous les participants qui avaient reçu le médicament à l’étude. (…).

Entre le 25 septembre 2015 et le 21 juin 2017, 224 participants ont été recrutés et dépistés. Sur ces participants, 79 ont été répartis de manière aléatoire pour recevoir le tralokinumab (n=39) ou le placebo (n=40). En comparaison du placebo, le tralokinumab n’a pas eu d’effet sur la numération en éosinophiles bronchiques à la semaine 12 (rapport effet du traitement/effet du placebo 1.21, Intervalle de Confiance [IC] 1.00-1.48 ; p=0.055) ou sur la numération en éosinophiles dans les crachats (0.57, 0.06-6.00 ; p=0.63), mais les concentrations en FENO (0.78, 0.63-0.96 ; p=0.023) et des IgE dans le sang total (0.86, 0.77-0.97 ; p=0.014) étaient significativement diminuées. 33 (85%) patients sur 39 recevant le tralokinumab et 32 (80%) patients sur 40 recevant le placebo ont rendu compte d’au moins un événement indésirable au cours de la période de traitement. On n’a déploré aucun décès, ni dans l’un, ni dans l’autre groupe de traitement. Les événements indésirables liés aux traitements sont survenus plus fréquemment dans le groupe tralokinumab que dans le groupe placebo (11 [28%] sur 39 versus sept [18%] sur 40).

Le tralokinumab n’ai pas eu d’effet significatif sur l’inflammation éosinophilique ni dans la sous-muqueuse bronchique, ni dans le sang, ni dans les crachats en comparaison du placebo ; toutefois, le tralokinumab a provoqué une diminution de la FENO et des concentrations en IgE. Ces résultats suggèrent que l’Interleukine 13 n’est pas cruciale dans le développement de l’inflammation des voie aériennes dans l’asthme modéré à sévère. Richard J Russel, MBBS, et al, dans The Lancet Respiratory Medicine, publication en ligne en avant-première, 21 mai 2018

Financement : Astra Zeneca

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

lundi 21 mai 2018

Relâche de votre blog Actualités Scientifiques - Médicales: du 19 mai 2018 au 21 mai 2018 inclus

Institut d'Art et d'Archéologie, Paris, 19 mai 2018
Votre blog Actualités Scientifiques - Médicales fait relâche ce 21 mai 2018. Reprise des posts le 22 mai 2018. Merci de votre fidélité!

vendredi 18 mai 2018

#trendsincellbiology #nucléole #longévité Fonction nucléolaire dans la régulation de la longévité

Représentation schématique de la Structure du Nucléole. La figure illustre l’architecture tripartite du nucléole, comprenant un centre fibrillaire (FC), un composant fibrillaire dense (DFC) et un composant granulaire (GC). La transcription de l’ARNr ainsi produit, nommée précurseur ou pré-ARNr est soumise à de multiples étapes de traitement et de maturation dans le DFC. L’assemblage des sous-unités pré-ribosomales ont lieu dans le GC.
pre ribosome assembly = assemblage pré-ribosomal
rRNA transcription = transcription de l'ARNr
pre rRNA processing = traitement de l'ARNr   

Le nucléole est un organite dépourvu de membrane résidant au sein du noyau. Le nucléole a été considéré comme une structure d’entretien cellulaire connu principalement connu pour son rôle dans la production d’ARN ribosomal (ARNr) et dans l’assemblage des ribosomes. Cependant, il existe des preuves toujours plus nombreuses, révélant que le nucléole exerce des fonctions dans de multiples processus cellulaires qui contrôlent la physiologie de l’organisme, lui attribuant ce faisant un rôle allant bien au-delà des fonctions conventionnelles dans la biogénèse des ribosomes. 
Des perturbations des fonctions nucléolaires ont été associées à de graves maladies comme le cancer et la progéria. De récentes études ont également dévoilé le rôle du nucléole dans le développement et le vieillissement. Dans cette revue de littérature, nous discutons des fonctions majeures du nucléole impactant le vieillissement de l’organisme. Varnesh Tiku et Adam Antebi, dans Trends in Cell Biology, publication en ligne en avant-première, 17 mai 2018

Source iconographique, légendaire et rédactionnelle : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ

jeudi 17 mai 2018

#thelancetglobalhealth #tensionartérielle Mois de Mai 2017 de la Mesure de la Tension Artérielle : analyse du dépistage de l’hypertension artérielle au niveau mondial

Prévalence de l'hypertension artérielle dans le monde (données de 2014).
Source: https://en.wikipedia.org/wiki/Hypertension

La tension artérielle élevée représente la contribution la plus importante à la charge globale de maladie et de mortalité. Les données suggèrent que moins de la moitié de la population atteinte d’hypertension en a réellement conscience. L’initiative du Mois de Mai de la Mesure de la Tension Artérielle (MMMTA) a été lancée dans le but de stimuler la prise de conscience de l’importance de la tension artérielle et comme solution pragmatique transitoire pour pallier l’insuffisance des programmes de dépistage.

Cette étude transversale a inclus des volontaires adultes (18 ans) qui, idéalement, ne possédaient pas de mesures de leur tension artérielle au cours de l’année précédente. Chaque participant a bénéficié de trois mesures de leur tension artérielle et a reçu un questionnaire concernant leur identité, leur mode de vie, et leur environnement. L’objectif principal était de stimuler la prise de conscience de l’importance de la tension artérielle, par la mesure du nombre de pays impliqués, le nombre de personnes dépistées, et le nombre de personnes présentant une hypertension non traitée ou traitée de manière inadéquate (définie par une tension artérielle systolique 140 mm Hg et/ou une tension artérielle diastolique 90 mm Hg, ou sur la base de la prise d’un médicament antihypertenseur). Une méthode d’imputation multiple a été appliquée pour estimer la moyenne de la deuxième et de la troisième lecture de tension artérielle si celles – ci n’avaient pas été enregistrées. Les mesures d’association entre variables ont été analysées à l’aide de modèles mixtes linéaires.

Les données de 1 201 570 sujets ont été collectées dans 80 pays. Après imputation, 393 924 (34.9%) sujets étaient déclarés hypertendus, sur les 1 128 635 pour lesquels la moyenne entre la deuxième et la troisième lecture était disponible. 153 905 (17.3%) des 888 616 sujets qui ne recevaient pas de traitement antihypertenseur, étaient, de fait, hypertendus ; et 105 456 (46.3%) des 227 721 sujets bénéficiant d’un traitement ne présentaient pas un contrôle de leur tension artérielle. Des différences significatives interrégionales étaient apparentes, pour ce qui est de l’ajustement de la tension artérielle et de prévalence de l’hypertension. Une tension artérielle ajustée était en forte corrélation avec la prise d’un médicament antihypertenseur, un diabète, une maladie cérébrovasculaire, un tabagisme, et une consommation d’alcool. La tension artérielle était plus élevée lorsqu’elle était mesurée au bras droit par rapport à une mesure effectuée au bras gauche ; la tension artérielle était en outre plus élevée le samedi par rapport aux autres jours de la semaine.

Un dépistage global et non onéreux de la tension artérielle peut être réalisé avec des volontaires, en appliquant des méthodes d’échantillonnage moins rigoureuses. Dans l’attente de la mise en place de systèmes de surveillance systématique au niveau mondial, le MMMTA sera réalisé tous les ans, afin de stimuler la prise de conscience de la tension artérielle. Thomas Beaney, MRCP, et al, dans The Lancet Global Health, publication en ligne en avant-première, 16 mai 2018

Financement:     International Society of Hypertension, Centers for Disease Control and Prevention, Servier Pharmaceutical Co.

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mercredi 16 mai 2018

#thelancetdiabetesandendocrinology #diabètedetype1 #glycémie #îlotsdelangherans Contrôle de la glycémie après transplantation rénale (TRIMECO) : essai multicentrique randomisé contrôlé

Schéma indiquant une méthode de transplantation d'îlots de Langherans à partir d'un donneur sain à destination d'un receveur atteint de diabète de type 1. Une fois perfusés dans le foie du receveur, les cellules des Îlots relâchent de l'insuline.
Donor = Donneur
Recipient atteint de diabète de type 1 = Receveur atteint de diabète de type 1
Islets in pancreas = Îlots du pancréas endocrine
Isolated Islets = Îlots Isolés
Islet in portal vein = Îlot dans la veine porte
Source iconographique et légendaire: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Islet_transplantation_PLoS_Medicine.jpg

La transplantation d’îlots de Langherans du pancréas est indiquée chez les patients atteints de diabète de type 1 avec hypoglycémie sévère ou à la suite d’une transplantation rénale. Nous avons effectué un essai randomisé pour évaluer l’efficacité et l’innocuité d’une transplantation d’îlots en comparaison d’une thérapie insulinique chez ces patients.

Dans cet essai multicentrique ouvert randomisé et contrôlé, nous avons réparti des patients atteints de diabète de type 1 de manière aléatoire (1:1), admis dans 15 hôpitaux universitaires pour bénéficier d'une transplantation d’îlots immédiate ou d'une thérapie insulinique intensive (suivie d’une transplantation d’îlots retardée). 
Les patients éligibles étaient âgés de 18-65 ans, atteints d’hypoglycémie sévère ou d’hypoglycémie ignorée, ou avaient bénéficié de greffes de rein sous conditions de glycémie peu contrôlée. Nous avons utilisé une séquence de randomisation générée par ordinateur, stratifiée par centre et type de patients. Le protocole prévoyait que les patients receveurs soient transplantés de 11 000 îlots-équivalents par kg de poids corporel en une à trois perfusions. Le critère principal était la proportion de patients traités présentant une modification de leur β-score (...) de 6 ou plus, 6 mois après la première transfusion d’îlots dans le groupe de transfusion immédiate d’îlots ou 6 mois après la randomisation dans le groupe insulinothérapie. L’analyse primaire a inclus tous les patients qui avaient bénéficié de l’intervention ; l’innocuité était évaluée chez tous les patients qui avaient reçu des perfusions d’îlots. Cet essai est maintenant achevé. (…).

Entre le 8 juillet 2010 et le 29 juillet 2013, 50 patients ont été répartis de manière aléatoire pour recevoir une transplantation immédiate d’îlots (n=26) ou une insulinothérapie (n=24) dont trois (un patient du groupe transplantation immédiate d’îlots et deux patients du groupe insulinothérapie) n’ont pas bénéficié de l’intervention qui leur était destinée. La durée médiane de suivi était de 184 jours (Intervalle Interquartile [IQR] 181-186) dans le groupe transplantation immédiate et de 185 jours (172-201) dans le groupe insulinothérapie. 
À 6 mois, 16 (64% [Intervalle de Confiance -IC- 95% 43-82]) patients sur 25 du groupe transplantation immédiate d’îlots présentaient un β-score modifié de 6 ou plus versus aucun (0% |0-15]) des patients du groupe insulinothérapie (p<0.0001). 
12 mois après la première perfusion, des complications hémorragiques étaient survenues chez quatre (7% [2-18] perfusions sur les 55 réalisées ; une diminution de taux de filtration glomérulaire de 90.5 mL/min à la ligne de base (IQR 76.6 – 94.0) à 71.8 mL/min (59.0-89.0) était observée chez les patients bénéficiant d’une transplantation d’îlots qui n’avaient précédemment pas reçu une greffe de rein et une diminution de ce taux de 63.0 mL/min (55.0-71.0) à la ligne de base à 57.0 mL/min (45.5-65.1) chez les patients bénéficiant d’une transplantation d’îlots qui avaient précédemment reçu une greffe de rein.  

Pour ce qui est des indications évaluées dans cette étude, la transplantation d’îlots améliore efficacement le métabolisme. Bien que des études à plus long terme soient nécessaire, la transplantation d’îlots semble être une option valable chez des patients atteints de diabète de type 1 sévère et instable, qui ne répondent plus aux traitements médicamenteux intensifs. Cependant, l’immunosuppression peut affecter la fonction rénale, nécessitant donc une sélection minutieuse des patients. Sandrine Lablanche, MD, et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 15 mai 2018

Financement : Bourse du Programme Hospitalier de Recherche Clinique du Gouvernement Français

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mardi 15 mai 2018

#thelancetrespiratorymedicine #mésothéliome #tremelimumab #durvalumab Tremelimumab combiné avec le durvalumab chez des patients atteints de mésothéliome (NIBIT-MESO-1) : étude ouverte de phase 2 non randomisée

Micrographies électroniques de mésothéliome pleural malin.
L'image montre les caractéristiques du mésothéliome:
Irrégularités des membranes nucléaires internes
Assemblages en 3D de plus de 10 cellules
Rapport noyau/cytoplasme élevé
Cellules géantes occasionnelles
Macronucléoles
Nucléoles multiples
Source iconographique et légendaire: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Mesothelioma_cytology_3_small.gif

Le tremelimumab, un anticorps monoclonal anti-CTLA4, a en premier lieu montré une bonne activité lorsqu’administré seul chez des patients atteints de mésothéliome, mais il n’a pas amélioré la survie globale des patients réfractaires à une chimiothérapie de première ou de deuxième intention en  comparaison du placebo dans l’étude DETERMINE. Notre but était d’investiguer l’efficacité et l’innocuité du tremelimumab administré en première ou deuxième intention combiné au durvalumab, un anticorps monoclonal anti-PD-L1, chez des patients atteints de mésothéliome malin.

Dans cette étude ouverte de phase 2 non randomisée, des patients atteints de mésothéliome pleural ou péritonéal non résécable ont reçu du tremelimumab par voie intraveineuse (1mg/kg de poids corporel) et durvalumab (20 mg/kg de poids corporel) toutes les 4 semaines sur 4 cycles, suivi par l’administration de durvalumab par voie intraveineuse au même dosage et selon le même calendrier, sur 9 cycles. Le critère principal était la proportion de patients présentant une réponse objective liée à l’immunité selon les critères de réponse liée à l’immunité modifiée selon les critères RECIST (Critères d’Evaluation de la Réponse dans les Tumeurs Solides) – RECIST ; pour le mésothéliome pleural – ou RECIST liés à l’immunité version 1.1; pour le mésothéliome péritonéal. L’analyse primaire a été effectuée par intention de traiter, alors que l’analyse d’innocuité incluait les patients qui avaient reçu au moins une dose du médicament à l’étude. (…). Cet essai est toujours en cours ; le recrutement de patients en est toutefois terminé.

Du 30 octobre 2015 au 12 octobre 2016, 40 patients atteints de mésothéliome ont été recrutés et ont reçu au moins une dose chacun de tremelimumab et de durvalumab. Les patients ont été suivis sur une durée médiane de 19.2 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 13.8-20.5). 11 (28%) patients sur 40 ont présenté une réponse liée à objective liée à l’immunité (toutes étaient des réponses partielles ; confirmées chez 10 patients), avec une durée médiane de réponse de 16.1 mois (IQR 11.5-20.5). 26 (65%) patients ont présenté un contrôle de leur maladie sur le plan de l’immunité et 25 (63%) ont présenté un contrôle de leur maladie. La durée médiane de survie sans progression liée à l’immunité était de 5.7 mois (1.7-9.7), et la durée médiane de survie globale était de 16.6 mois (IQR 13.1-20.1). L’expression du PD-L1 tumoral à la ligne de base n’était pas en corrélation avec la proportion de patients présentant une réponse objective liée à l’immunité ou un contrôle de leur maladie lié à l’immunité, avec une survie sans progression liée à l’immunité, ou avec la survie globale. 30 (75%) patients ont présenté des événements indésirables liés au traitement, tous grades confondus. Les toxicités liées au traitement étaient gérables, en général, et réversibles (…) en fonction du protocole.

La combinaison du tremelimumab et du durvalumab s’est révélée active, avec un bon profil d’innocuité chez les patients atteints de mésothéliome, une exploration plus poussée cette combinaison en matière de thérapie du mésothéliome est à recommander. Luana Calabrò et al, dans The Lancet Respiratory Medicine, publication en ligne en avant-première, 14 mai 2018

Financement : Network Italiano per la Bioterapia dei Tumori Foundation, Associazione Italiana per la Ricerca sul Cancro, AstraZeneca, et Istituto Toscano Tumori.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

lundi 14 mai 2018

#Cell #mélanome #vorinostat #BRAF #MEK Vulnérabilité acquise du mélanome résistant aux médicaments avec potentiel thérapeutique

BRAF V600E mutant melanoma = Mélanome porteur de la mutation BRAF V600E
Sensitive cell = Cellule sensible
Resistant cell = Cellule résistante
HDACi = Histone-désacétylase(i)
Viable = Viable
Lethal = Létal
MAPK = Protéine Kinase Activée par des Agents Mitogènes
ROS = Dérivés Réactifs de l'Oxygène 

Les mélanomes présentant des mutations BRAF (V600) traités avec des inhibiteurs des kinases BRAF et MEK développent presque invariablement une résistance fréquemment causée par la réactivation de la voie de signalisation MAPK (protéine kinase activée par des agents mitogènes). Afin d’identifier des nouvelles options de traitements ciblant cette catégorie de patients, nous avons effectué la recherche de vulnérabilité acquises de mélanomes résistants aux inhibiteurs de MAPK. Nous avons trouvé que la résistance aux inhibiteurs de BRAF + MEK était associé à des niveaux augmentés de dérivés réactifs de l’oxygène (DRO). Un traitement ultérieur avec l’inhibiteur de l’histone-désacétylase vorinostat supprime SLC7A11, menant à un accroissement létal de DRO dans les cellules résistantes aux médicaments. Cela cause une mort par apoptose des cellules tumorales résistantes aux médicaments uniquement. Ainsi, le traitement du mélanome résistant aux inhibiteurs de BRAF avec vorinostat a pour résultat une nette régression des tumeurs, chez la souris. Dans une étude menée chez des patients atteints de mélanome résistants aux inhibiteurs de BRAF + MEK, nous avons trouvé que le vorinostat peut sélectivement détruire les cellules tumorales résistantes aux médicaments, fournissant ce faisant la preuve de concept de la forme nouvelle de thérapie identifiée ici. Liqin Wang, et al, dans Cell, publication en ligne en avant-première, 10 mai 2018

Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ

vendredi 11 mai 2018

#thelancet #cancerducolon #biomarqueurs Validation internationale du consensus sur le statut des biomarqueurs de l’immunité pour la classification des cancers du côlon : étude pronostique et de fiabilité

Schéma indiquant les différents stades de développement du cancer du colon.
Inner lining = Paroi interne
Muscle = Muscle
Outer lining = Paroi externe
Source iconographique et légendaire:
 https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Diagram_showing_T_stages_of_bowel_cancer_CRUK_276.svg

L’estimation de la récidive chez les patients atteints de cancer du colon doit être améliorée. Une quantification solide du statut des biomarqueurs de l’immunité est nécessaire pour l’introduction de paramètres relatifs à l’immunité dans la classification des cancers. Le but de cette étude était d’évaluer la valeur pronostique du compte total des lymphocytes T infiltrant la tumeur et le compte des lymphocytes T cytotoxiques infiltrant la tumeur à l’aide de l’essai immunologique de consensus de mesure des biomarqueurs de l’immunité, chez des patients atteints de cancer du côlon stade I-III.

Un consortium international de 14 centres situés dans 13 pays a évalué le statut des biomarqueurs de l’immunité chez des patients atteints de cancer du côlon de stade I-III selon la classification TNM, sous la houlette de la Society for Immunotherapy of Cancer. Les patients étaient répartis de manière aléatoire pour un essai pilote, un essai de validation interne, et un essai de validation externe. Des échantillons de tissu tumoral de colon étaient prélevés pour examen histologique sur lames préparées selon la technique en paraffine et la marge d’invasion tumorale de chaque patient a été mesurée par immunohistochimie, et les densités respectives de lymphocytes T CD3+ et CD8+ cytotoxiques tumoraux et dans de la marge d’invasion ont été quantifiées par pathologie numérique. Un statut des biomarqueurs de l’immunité pour chaque patient a été extrapolé à partir des moyennes de quatre mesures de probabilités. Le critère principal d’évaluation était la valeur pronostique du statut des biomarqueurs de l’immunité pour ce qui est de l’évaluation prospective de la période sans récidive, définie précisément par le temps écoulé entre la chirurgie et la récidive de la maladie. Des modèles stratifiés d’analyse multivariée de Cox ont été utilisés pour la mesure des associations entre le statut des biomarqueurs de l’immunité et l’issue de la maladie, ajustés en fonction des potentiels facteurs de confusion. (…).

Des échantillons de tissus prélevés chez 3539 patients ont été examinés, et les échantillons de tissus prélevés chez 2681 patients ont été inclus dans les analyses après contrôle de qualité. (700 patients pour l’essai pilote, 636 patients pour l’essai de validation interne, et 1345 patients pour l’essai de validation externe). L’essai pour mesure de statut des biomarqueurs de l’immunité a présenté un niveau élevé de reproductibilité entre les observateurs et les centres (r=0.97 pour les tumeurs du colon ; r=0.97 pour les marges d’invasion ; p<0.0001). Dans l’essai pilote, les patient au statut des biomarqueurs de l’immunité élevé présentaient le risque le plus faible de récidive à 5 ans (14 [8%] patients présentant un statut élevé des biomarqueurs de l’immunité versus 65 (19%) patients présentant un statut de niveau intermédiaire des biomarqueurs de l’immunité versus 51 (32%) patients présentant un statut de faible niveau des biomarqueurs de l’immunité ; hazard ratio [HR] pour score élevé versus score faible 0.20, Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.10-0.38 ; p<0.0001). Les résultats ont été confirmés pour les deux essais de validation (n=1981). Dans l’analyse stratifiée multivariée de Cox, l’association entre le statut des biomarqueurs de l’immunité avec le temps de survenue de la récidive était indépendant de l’âge du patient, de son sexe, du stade T, du stade N, de l’instabilité microsatellite, et des facteurs de pronostic (p<0.0001). Des 1434 patients atteints d’un cancer de stade II, la différence des risques de récidive à 5 ans était significative (HR pour un score élevé des biomarqueurs de l’immunité versus un score faible des marqueurs de l’immunité 0.33, IC 95% 0.21-0.52 ; p<0.0001), y compris pour ce qui est de l’analyse multivariée de Cox (p<0.0001).
Le score des biomarqueurs de l’immunité présentait la contribution la plus élevée pour l'évaluation du risque de récidive par rapport à tous les autres paramètres cliniques, dont ceux du Comité Commun sur le Cancer des USA et le système de classification TNM de l’Union Internationale Contre le Cancer (UICC).

Le score des biomarqueurs de l’immunité fournit une estimation fiable du risque de récidive chez les patients atteints de cancer du côlon. Ces résultats encouragent à la mise en place d’un score de consensus des biomarqueurs de l’immunité comme élément nouveau de classification TNM-immunité du cancer. Prof Franck Pagès, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 10 mai 2018

Financement:  French National Institute of Health and Medical Research, the LabEx Immuno-oncology, the Transcan ERAnet Immunoscore European project, Association pour la Recherche contre le Cancer, CARPEM, AP-HP, Institut National du Cancer, Italian Association for Cancer Research, national grants and the Society for Immunotherapy of Cancer.

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mercredi 9 mai 2018

#thelancethaematology #lymphomediffus #gemcitabine #oxaliplatine #rituximab Gemcitabine – oxaliplatine plus rituximab (R-GemOx) comme traitement de première ligne chez des patients âgés atteints de lymphome diffus à grandes cellules B : essai ouvert de phase 2 à simple bras

Lymphome diffus à larges cellules B.
Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Large_b_cell_lymphoma_-_cytology_small.jpg

La combinaison de rituximab, gemcitabine, et oxaliplatine (R-GemOx) a montré une efficacité élevée accompagnée d’une faible toxicité chez des patients atteints de lymphome diffus à grandes cellules B récidivant ou réfractaire. Notre but était d’évaluer l’efficacité, l’innocuité et la faisabilité de la mise en œuvre d’un tel traitement de première intention chez des patients âgés atteints de lymphome diffus à grandes cellules B.

Dans cet essai ouvert de phase 2 à simple bras, nous avons recruté des patients atteints de lymphome diffus à grandes cellules B CD20 positif histologiquement confirmé, âgés de 70 ans et plus, ou âgés de 60 à 69 ans présentant un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 2 ou plus. Les patients recrutés étaient tous hospitalisés au Jiangsu Province Hospital (Jiangsu Sieng, Chine). Le traitement R-GemOx était administré par voie intraveineuse : rituximag 375 mg/m2au jour 0 ; gemcitabine 1 g/m2au jour 1 ; et oxaliplatine 100 mg/m2au jour 1. Le cycle était répété tous les 14 jours. Six cycles étaient ainsi planifiés si le patient obtenait au moins une rémission partielle après l’évaluation intermédiaire. Le critère principal d’évaluation était la proportion de patients obtenant une réponse globale à la fin du traitement (correspondant à la résultante réponse complète + réponse partielle). Les analyses ont été effectuées sur la population en intention de traiter.  L’essai est toujours en cours, mais le recrutement des patients en est clos. (…).

Entre le 22 août 2012 et le 31 décembre 2015, 60 patients ont été recrutés et inclus dans l’étude. La médiane de l’âge des patients était de 75 ans (Intervalle Interquartile [IQR] 70-80), et 27 (45%) patients sur 60 présentaient un statut de rendement ECOG de 2 ou plus. 45 (75%) patients sur 60 ont obtenu une réponse globale à la fin du traitement ; 28 (47%) d’entre eux obtenant une réponse complète. Les événements indésirables de grade 3-4 communément rencontrés étaient toxicités hématologiques (thrombocytopénie chez cinq [8%] patients, anémie chez quatre [7%], et neutropénie chez neuf [15%]) et complication gastrointestinales (nausée chez cinq [8%] patients, vomissements chez trois [5%] et diarrhée chez un [2%]). Aucun décès lié au traitement n’a été rapporté.

Le traitement R-GemOx présente une efficacité et une innocuité élevées lorsqu'il est administré comme traitement de première intention chez les patients âgés ; il pourrait donc représenter une option thérapeutique dans ce sous-groupe de patients. Qiu-Dan Shen, MD, et al, dans The Lancet Haematology, publication en ligne en avant-première, 8 mai 2018

Financement : National Natural Science Foundation of China, Jiangsu Province's Medical Elite Programme, Project of National Key Clinical Specialty, National Science & Technology Pillar Program, Jiangsu Provincial Special Program of Medical, and National Science and Technology Major Project.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

lundi 7 mai 2018

#thelancet #maladiesnontransmissibles L’investissement dans les maladies non-transmissibles : estimation du retour sur investissement pour la prévention et autres services de traitements

Le fardeau des maladies non transmissibles représente plus de 50% du fardeau mondial de morbidité générale (2015)
Source:  https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Global_burden_of_disease(Dalys).jpg

Le fardeau global des maladies non transmissibles (MNTs) est croissant; et il est urgent d’estimer les coûts et les bénéfices d’une stratégie d’investissement pour la prévention et le contrôle des MNTs. Les résultats d’une analyse de cas peuvent fournir de nouvelles données servant à la prise de décision par les gouvernements et des donateurs. Nous proposons une méthodologie de calcul des bénéfices sur le plan économique de l’investissement dans les MNTs dans le cadre des objectifs de développement durable (ODDs), et nous appliquons cette méthode pour la mise en place de campagnes de prévention des maladies cardiovasculaires dans les 20 pays où le fardeau dû aux MNTs est le plus élevé. Pour une série limitée d’interventions, nous avons estimé que 120 milliards de $ devraient être investis dans ces pays entre 2015 et 2030. Ce coût représente un investissement supplémentaire de 1.5 $ par habitant et par année ; il permettrait d’éviter 15 millions de décès, 8 millions de cas de cardiopathies ischémiques, et 13 millions d’AVC dans les 20 pays. Les rapports bénéfice/coûts ont varié selon les interventions réalisées et le niveau de revenus des pays, avec un rapport moyen de 5.6 de rendement économique ; avec un rapport de 10.9 si les rendements sociaux sont pris en compte. L’investissement dans la prévention des maladies cardiovasculaires est indispensable pour atteindre la cible des ODDs 3.4 (réduction d’un tiers de la mortalité prématurée due aux MNTs; pour, plus tard, atteindre la cible des ODDs 3.8 (réalisation de la couverture médicale universelle). Beaucoup de gouvernements n'ont mis en place des interventions simples et rentables à qu'à des niveaux basiques ; ainsi, le potentiel d’atteinte de ces cibles et consolider le revenu national par la promotion de ces interventions reste immense. Mélanie Y Bertram, PhD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant – première, le 4 avril 2018

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ